ROSS, ALEXANDER MILTON, médecin, auteur, naturaliste et réformateur social, né le 13 décembre 1832 à Belleville, Haut-Canada, fils de William Ross et de Frederika Grant ; en 1857, il épousa Hester E. Harrington, et ils eurent cinq enfants dont deux filles et un garçon qui vécurent au delà de la petite enfance ; décédé le 27 octobre 1897 à Detroit.
Alexander Milton Ross est une figure énigmatique de par la variété de ses champs d’intérêt et de ses œuvres. L’énigme pourrait provenir en partie de la quantité même des choses qu’il fit et du fait que ce que l’on sait à son sujet semble venir surtout de ses propres témoignages, volumineux mais particulièrement vagues. Une part de mystère subsistera tant que l’on n’aura pas trouvé plus de documentation pour appuyer ses dires, surtout à propos de ses activités d’abolitionniste aux États-Unis et de ses voyages de naturaliste au Canada. Toutefois, on en sait suffisamment sur le dernier quart de sa vie, où il organisa un mouvement d’opposition à la vaccination obligatoire contre la variole et fit campagne pour l’amélioration de la santé et de l’hygiène.
Homme d’une énergie remarquable et d’un intense dévouement aux causes qu’il embrassait, Ross était fondamentalement un idéaliste, et il le montra par des actions radicales contre l’establishment et par des écrits vigoureux, souvent polémiques. Comme l’indique Memoirs of a reformer, 1832–1892, qu’il fit paraître à Toronto en 1893, il se considérait comme un libéral, et pourtant, par moments, ses idées pouvaient être curieusement conservatrices. Memoirs suggère aussi que son ego n’était pas moins gigantesque que son physique : ce livre, de même que ses autres écrits, regorge en effet d’éloges prononcés sur ses activités par des célébrités de l’époque. Dans les textes biographiques rédigés par d’autres, l’énumération des honneurs qu’il a reçus est stupéfiante.
Ross venait d’une famille où, traditionnellement, on participait à la vie publique. Du côté paternel, sa lignée comprenait des nobles écossais, et son arrière-grand-père, capitaine, avait participé à la bataille de Québec sous les ordres du général James Wolfe*. Sa grand-mère paternelle affirmait être la descendante de Roger Williams, ministre du culte et écrivain de la Nouvelle-Angleterre. Apparemment, sa grand-mère maternelle, Mary Jenckes, était la fille de Joseph Jenckes, gouverneur du Rhode Island de 1727 à 1732. Cependant, ce fut probablement sa mère, de qui il disait tenir son « amour de la nature et [son] amour de la liberté », qui exerça sur lui l’influence la plus immédiate. Son père mourut quand il avait 11 ans, ce qui l’obligea tôt à être autonome. D’après ses témoignages, il se rendit à New York dans sa dix-septième année et alla voir l’avocat Marshall Spring Bidwell*, qui avait fait de la politique dans le Haut-Canada. Bidwell le présenta à William Cullen Bryant, qui l’embaucha à l’atelier d’imprimerie de son journal, l’Evening Post. Cependant, ses deux sujets d’emballement – la médecine et l’abolitionnisme – reléguèrent bientôt son travail au second plan. De 1851 à 1855, il étudia la médecine auprès de Valentine Mott au College of Physicians and Surgeons de New York et auprès de l’hydrothérapeute Russell Thacher Trall.
Une fois ses études médicales terminées, Ross se consacra à sa seconde passion. Jusqu’après la guerre de Sécession et son installation à Toronto, en 1865, il sillonna inlassablement les États-Unis et le Canada pour prôner l’abolition de l’esclavage. Pendant ses tournées dans les États du Sud, il se fit passer pour un ornithologue et tint des réunions secrètes avec des esclaves à qui il donnait des indications et des vivres pour qu’ils puissent monter au Canada. Deux livres, Recollections and experiences of an abolitionist, from 1855 to 1865, paru à Toronto en 1875, et Memoirs, racontent ses aventures et font état de ses rencontres avec bon nombre d’abolitionnistes célèbres, dont John Brown. Ils parlent aussi des personnalités dont il fit la connaissance, par exemple Abraham Lincoln, pour qui il espionna les activités des Sudistes au Canada, Giuseppe Garibaldi, le libérateur de l’Italie, Horace Greeley*, journaliste et candidat à la présidence des États-Unis à qui Bidwell l’avait présenté, William Lloyd Garrison, un des dirigeants du mouvement abolitionniste et rédacteur en chef du Liberator de Boston, le philosophe Ralph Waldo Emerson, l’écrivain Henry Wadsworth Longfellow, ainsi que le quaker John Greenleaf Whittier, poète et abolitionniste. Une atmosphère chaleureuse et intime se dégage des comptes rendus qu’il fait de ses rencontres avec ces gens, et la plupart citent des extraits de conversations entre les principaux intéressés. D’autres indices donnent une certaine créance à ses souvenirs. Des lettres de William Henry Seward, secrétaire d’État de Lincoln, confirment que Ross servit les intérêts des Nordistes au Canada durant l’année 1864, tel que celui-ci l’affirme, mais non pas à titre officiel. Les activités et le comportement de Ross ne firent cependant pas toujours l’affaire des fonctionnaires américains. Le processus d’émancipation n’allait pas assez vite pour lui. Dans ses lettres à l’abolitionniste Wendell Phillips, il fait la remarque que Lincoln agissait « lentement pour une bonne cause » et qu’il montrait trop de clémence envers les rebelles. Il considérait Seward comme un homme malléable dont le seul intérêt était le pouvoir. Il existe encore une correspondance qu’il entretint avec d’autres Américains importants. Dans son journal, Emerson mentionne Ross à quelques reprises en 1875, et dans des lettres que ce dernier lui envoya durant les années 1870 il est question d’échange de livres, d’admiration mutuelle et de projet de visite à Emerson en octobre 1875, ce qui apparemment ne se réalisa pas. La même année, Ross écrivait à Garrison au sujet de certaines observations qu’il faisait, dans Recollections, sur les blâmes adressés par John Brown aux abolitionnistes non violents du Nord (Garrison en était un).
L’abolition de l’esclavage ne fut que l’une des causes auxquelles Ross se dévoua. Dès son retour au Canada en 1865, il intervint sur un autre sujet : les craintes qu’une invasion américaine inspirait aux Canadiens. Dans une série de lettres au rédacteur en chef de l’Irish Canadian, Patrick Boyle*, il reprocha aux hommes politiques de Grande-Bretagne et du Canada d’alimenter un antiaméricanisme mal fondé et souligna que ses compatriotes feraient bien mieux de s’affranchir du gouvernement monarchique dont ils dépendaient. Selon lui, c’était la protection de la Grande-Bretagne « qui frein[ait] [la] croissance [du pays], nui[sait] à [son] progrès, [était] cause que le Canada ne bouge[ait] pas, alors que tout, autour, [était] vie, initiative, avancement ».
Toutefois, Ross s’intéressait surtout à la flore et à la faune du Canada, dont il recueillait et classait des spécimens. Encore une fois, on ignore jusqu’où ses excursions le menèrent et combien de temps il y consacra, mais il a laissé des preuves tangibles de son activité. Ses principaux ouvrages sont The birds of Canada : with descriptions of their habits, food, song, nests, eggs, time of arrival and departure, paru à Toronto en 1871, et The butterflies and moths of Canada : with descriptions of their color, size, and habits, and the food and metamorphosis of their larvae, publié dans la même ville en 1873. Tous deux sont illustrés de croquis au crayon. Le premier identifie des oiseaux des provinces de l’Est mais parle à l’occasion d’oiseaux du Manitoba et de la Colombie Britannique (les appendices énumèrent des oiseaux de ces deux provinces dont il n’est pas question dans le corps du texte). Néanmoins, une bonne partie des données semble avoir été recueillie en Ontario ; les noms de Toronto et d’Ottawa reviennent d’ailleurs souvent. En fait, on pourrait même avancer que Ross écrivit ces deux livres, dont les descriptions sont assez peu techniques, à partir de spécimens de sa propre collection. Il avait l’intention de réaliser des ouvrages semblables sur les fougères et les fleurs sauvages du Canada, mais apparemment ils ne parurent jamais. Cependant, Ross publia de nombreux catalogues de botanique et de zoologie sur d’autres spécimens qu’il avait recueillis, surtout dans la région torontoise ; ils ne contiennent aucune description et ne peuvent servir qu’au spécialiste.
Ross espérait que ses ouvrages aideraient aussi bien les fermiers et les éducateurs que ceux qui s’intéressaient directement à ces sujets. Il envoya des exemplaires de Birds à de distingués professeurs de botanique et de sciences naturelles, tels John William Dawson, John Macoun* et Nathan Fellowes Dupuis*, qui lui répondirent tous en disant que c’était là un ouvrage précieux. La presse abonda dans le même sens et souligna que le livre connaissait une grande popularité et s’avérait fort utile. Curieusement, son travail de biologiste amateur a été rarement reconnu au xxe siècle. L’explication tient peut-être au fait que ses ouvrages ne s’inscrivent pas facilement dans l’une ou l’autre des catégories où l’on devrait les trouver. Œuvre d’un amateur, ses livres ne semblent pas avoir la rigueur d’une étude scientifique ni les qualités littéraires qui leur permettraient d’être considérés comme des essais d’histoire naturelle, comme l’ont été les écrits d’un autre amateur, Catharine Parr Trail [Strickland].
Tous les ouvrages connus de Ross sur l’histoire naturelle parurent dans les années 1870, ce qui suppose qu’il collectionnait des spécimens et qu’il avait peut-être même commencé son travail de rédaction depuis longtemps déjà. Dès 1872, il était un auteur assez connu pour être élu membre de la Royal Society of Literature of the United Kingdom. En 1874, il fut élu membre d’honneur de la Linnean Society de Londres, mais il la quitta en 1880, peut-être à cause de ce qu’il en coûtait pour conserver ce genre de titre. Pourtant, en 1872, il fut aussi élu à la British Association for the Advancement of Science, et il en fut membre jusqu’à sa mort. Sur la page de titre de Birds, il disait appartenir à la Société linnéenne royale de Belgique et à des sociétés d’entomologie d’Angleterre, de Belgique, des États-Unis et du Canada. Cette liste s’enrichit, sur la page de titre de Butterflies and moths, des noms de la Russie et de la France. Dans les années 1880, il affirmait en plus être membre de sociétés scientifiques d’Autriche, d’Italie, du Danemark, de Grèce, d’Allemagne, de Suisse, de Bohème et du Wurtemberg. En outre, il disait avoir reçu des titres de chevalier et d’autres honneurs d’à peu près toutes les têtes couronnées d’Europe et même du Moyen-Orient, qui auraient ainsi reconnu la valeur de son travail et l’auraient remercié d’avoir envoyé des spécimens aux musées de leur pays. En ne se fondant que sur ses écrits, il est difficile de déterminer dans quelle mesure ces affirmations sont vraies. Quoi qu’il en soit, les sciences naturelles durent cesser de le passionner dans les années 1880, car il se tourna alors vers des questions médicales et sociales.
Dans Memorial of fifty years in the life of Alexander Milton Ross, 1832–1882, qu’il publia probablement à Montréal pour ses enfants à l’occasion de son cinquantième anniversaire, Ross notait avoir consacré les années 1875 à 1882 à une croisade de réforme morale et physique. Il fonda en 1880 la Canadian Society for the Diffusion of Physiological Knowledge et publia un opuscule intitulé The evils arising from unphysiological habits in youth (vraisemblablement sur la masturbation) qui lui attira des appuis et des encouragements de la part de membres du clergé et d’autres personnes, dont bon nombre commandèrent des exemplaires pour diffusion.
Apparemment, Ross n’avait pas pratiqué la médecine avant 1875, année où le College of Physicians and Surgeons of Ontario l’autorisa à exercer. Le 1er juin 1882, il était inscrit au Collège des médecins et chirurgiens de Manitoba, mais on ignore s’il exerça jamais dans cette province. Il notait détenir aussi un permis d’exercer dans la province de Québec ; bien que dans ce cas le collège des médecins ne puisse pas vérifier son affirmation, l’ampleur de ses activités québécoises laisse entendre qu’il disait vrai.
Attiré à Montréal par une épidémie de variole au début des années 1880, Ross se joignit à la campagne contre la vaccination obligatoire et descendit dans l’arène avec son zèle habituel. Il correspondit avec des gens qui partageaient les mêmes vues sur la question, dont un grand nombre de médecins d’Europe et d’Amérique du Nord, et s’assura leur soutien. À compter de 1883, il publia des tracts et écrivit des articles dans des journaux de la ville. Il organisa la fondation de la Ligue contre la vaccination obligatoire le 29 décembre 1885, l’année même où la ville avait connu sa pire épidémie de variole (plus de 3 000 morts, surtout des enfants) [V. Édouard-Charles Fabre ; Alphonse-Barnabé Larocque de Rochbrune]. Il devint président de cet organisme, auquel appartenaient plusieurs médecins de la province, dont Joseph Emery-Coderre*, qu’il admirait beaucoup. La ligue contesta avec succès devant les tribunaux la vaccination obligatoire. D’abord, Ross, tout comme ses alliés, ne croyait pas que les vaccins prévenaient la variole. Il faisait par exemple valoir les graves différends qui opposaient les médecins au sujet de la propriété prophylactique de la vaccine de vache alors inoculée aux humains. Il est vrai qu’en raison de la qualité inégale des doses de vaccine utilisées à l’époque, de même que d’autres problèmes tenant aux techniques d’immunisation, la vaccination était une intervention risquée, aux conséquences imprévisibles. Selon Ross, le sérum était un poison qui provoquait souvent des cas graves de variole et d’autres maladies. Mais en plus, Ross et la ligue considéraient la vaccination obligatoire comme une atteinte aux droits de l’homme et comme un « crime physique » qui « bafou[ait] l’autorité parentale sur les [questions relatives aux] enfants ». Bref, dans cette affaire, Ross se montrait aussi fervent adversaire du despotisme et partisan de la « liberté contre l’esclavage » que du temps où il était militant abolitionniste.
Dans ses pamphlets et articles contre la vaccination, Ross usait d’une rhétorique enflammée pour dénoncer la profession médicale et la province. Bon nombre de ses collègues devaient le détester parce qu’il les accusait de prôner la vaccination par intérêt. Cependant, par certains de ses objectifs médicaux, il était avant-gardiste. Par exemple, fidèle au principe selon lequel il vaut mieux prévenir que guérir, il réclamait que la ville se dote d’un système sanitaire efficace et d’eau pure. Enseigner à la population des notions d’hygiène personnelle et domestique, et lui montrer à bien s’alimenter lui semblaient aussi de bons moyens de prévenir la variole et d’autres maladies. Toujours, il défendait le droit de l’individu à être maître de son corps, et rien ne l’indignait plus que les atteintes à ce droit.
Ross demeurait un partisan de la réforme, comme le montre son ouvrage Memoirs, où il passe en revue et poursuit encore son combat pour la liberté. Cependant, une liste de « commandements sur la santé », dans le livre, recommandait quelques restrictions à cette liberté, la principale étant de ne pas boire de « substituts pernicieux de l’eau », surtout, bien sûr, pas d’alcool. Il prohibait aussi la consommation de médicaments, qu’il jugeait tous contre nature. En fait, semble-t-il, il avait abandonné la médecine orthodoxe par conviction que le corps pouvait se guérir lui-même si l’on observait les principes de vie qu’il énonçait. Ces principes, il les tenait de Russell Thacher Trall avec qui il avait étudié, et il ne fait pas de doute qu’il avait lu plusieurs de ses publications, dont l’idée de base était que « toute vertu curative est inhérente à l’organisme vivant ».
En matière de religion non plus, Ross n’était pas conventionnel. Selon un article biographique, « il n’appart[enait] à aucune Église mais [était] un chrétien sincère, qui vi[vait] sa foi ». Si c’était le cas, il délaissa cette forme de christianisme à un moment quelconque de son séjour à Montréal car, à cette époque, il se mit à exprimer librement son expérience religieuse en énonçant les principes et croyances du « spiritisme ». Pour lui, le Christ était digne de respect, mais en tant que simple maître de principes humains. Dans un opuscule publié par le Spiritist Club de Montréal, il célébra la « tendance émancipatrice du spiritisme » en disant que cette philosophie écartait tous « les dogmes [contenus dans les] credos sectaires des hommes ». Il partageait la croyance des tenants du spiritisme en une destinée supérieure ou un monde des esprits « entremêlé à [l’]existence présente », mais il prenait grand soin de se dissocier du sensationnalisme qui entourait plusieurs vulgarisateurs du spiritisme. Si jamais il fut affilié à un groupe religieux, ce fut aux quakers. Ses livres témoignent de l’admiration qu’il leur portait à l’époque où il luttait contre l’esclavage, et quand, en 1894, il écrivit au premier ministre britannique William Ewart Gladstone, qui prenait sa retraite, il le fit à titre de quaker. Sa missive était accompagnée d’une copie d’une lettre dans laquelle John Greenleaf Whittier rendait un hommage poétique à Ross en parlant de leur souci commun de la « liberté ».
L’un des champions des libertés individuelles au xixe siècle, tel est le titre qui convient sans doute le mieux à Ross. Plus d’un admirateur le qualifia ainsi, en particulier à cause de ses efforts en faveur des Noirs. Emerson, par exemple, l’appelait « mon brave chevalier canadien ». Que ce titre ait été bien mérité, c’est dans les récits que Ross fit de ses aventures, dans ses déclarations passionnées sur la liberté de l’homme et dans les hommages qu’il reçut d’hommes et de femmes célèbres qu’on peut surtout en trouver la preuve. Ces hommages constituent d’ailleurs une partie importante de ses livres ainsi que de toutes les biographies qui ont été écrites sur lui à son époque. Il y a quelque chose de troublant dans ce besoin manifeste de vouloir tant faire connaître ces témoignages flatteurs. Il n’est pas du tout certain que les personnages qui lui exprimèrent leur admiration le connaissaient personnellement. Son livre Recollections semble lui avoir valu un certain nombre de ces éloges. Un de ses biographes, Judson Newman Smith, a noté que, sur le conseil de sa mère, Ross avait cherché l’amitié de gens qui pouvaient lui être utiles tant sur le plan moral qu’intellectuel. Il le fit grâce à des échanges de lettres, mais rien ne prouve qu’il a rencontré personnellement tous ceux qu’il prétend avoir connus. Dans Memoirs par exemple, il amène le lecteur à penser qu’il a rencontré Wendell Phillips et William Lloyd Garrison, entre autres, mais rien dans sa correspondance avec ces deux hommes ne prouve que ce fut le cas.
En se basant sur l’information dont on dispose, on peut conclure qu’Alexander Milton Ross a réussi à donner une grande portée à ses faits et gestes dans les trois domaines les plus importants de sa vie, l’abolition de l’esclavage, l’histoire naturelle et la lutte contre la vaccination. Il est certain qu’il s’engagea chaque fois passionnément, mais les réalisations remarquables que laissent supposer les louanges qu’on lui a adressées n’ont été jusqu’à maintenant, corroborées que par des preuves qui manquent d’authenticité et d’impartialité.
Les lettres écrites en 1856 par Alexander Milton Ross au rédacteur en chef de l’Irish Canadian (Toronto) parurent à Toronto la même année sous forme de brochure intitulée Letters on Canadian independence. Son tract, The evils arising from unphysiological habits in youth a probablement été publié à Montréal durant les années 1880, A brief exposition of spiritism and what spiritists believe a aussi paru à Montréal quelque part entre 1878 et 1887 et Memorial of fifty years y a probablement été publié en 1882. Une liste des autres publications de Ross, dont ses nombreux catalogues de la flore et de la faune locales, ainsi que des traités sur diverses questions médicales et sociales, figure dans Canadiana, 1867–1900. On trouve aussi un registre de ses activités contre la vaccination dans trois albums intitulés « The fight against compulsory vaccination » déposés à la UTFL. Les albums, sans doute montés par Ross lui-même, renferment des coupures de journaux, des exemplaires de tracts publiés par Ross et par la Ligue contre la vaccination obligatoire, des hommages en vers et beaucoup de lettres de soutien de sympathisants de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, des États-Unis ainsi que du Canada.
AN, MG 29, D61 : 7175–7182.— Boston Public Library, W. L. Garrison corr., Ross à Garrison, 21 août 1875.— British Library (Londres), Add.
Carl P. A. Ballstadt, « ROSS, ALEXANDER MILTON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/ross_alexander_milton_12F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/ross_alexander_milton_12F.html |
Auteur de l'article: | Carl P. A. Ballstadt |
Titre de l'article: | ROSS, ALEXANDER MILTON |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 2 nov. 2024 |