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SULLIVAN, EDWARD, ministre et évêque de l’Église d’Angleterre, né le 18 août 1832 à Lurgan (Irlande du Nord), fils d’un pasteur méthodiste wesleyen ; vers 1860, il épousa à London, Haut-Canada, Mary Hutchinson, puis le 24 octobre 1866, à Peterborough, Haut-Canada, Frances Mary Renaud, et ils eurent deux fils, dont Edward Alan*, et trois filles ; décédé le 6 janvier 1899 à Toronto.
L’information que l’on possède sur les jeunes années d’Edward Sullivan est fragmentaire, mais il semble qu’il était encore assez jeune lorsque sa mère mourut. Après avoir fréquenté des écoles à Bandon et à Clonmel (république d’Irlande), il entra en 1852 au Trinity College, à Dublin, et obtint une licence ès arts en 1858. À Dublin, il subit l’influence de Charles Fleury, prêtre de l’Église anglicane en Irlande qui donnait un cours d’instruction biblique auquel assistaient un grand nombre de jeunes hommes. On ne connaît pas bien les circonstances de sa confirmation au sein de la communauté anglicane, mais elle eut lieu probablement à cette époque. En 1858, de retour d’une visite dans le Haut-Canada, Fleury parla du besoin d’un clergé missionnaire dans le nouveau diocèse de Huron. Sullivan, John Philip DuMoulin et James Carmichael furent parmi ceux qui se portèrent volontaires.
Sullivan fut ordonné diacre au Haut-Canada en décembre 1858. Au mois de juin suivant, Benjamin Cronyn*, évêque de Huron, l’ordonna prêtre. En 1868, après quatre ans au poste de vicaire à l’église St George dans le canton de London, et six ans à titre d’assistant de William Bennett Bond*, à l’église St George à Montréal, il fut nommé rector de l’église Trinity à Chicago. On y dit de lui qu’il était l’un des plus éminents d’une succession de ministres hors du commun, « un homme remarquable doté d’une personnalité forte et énergique ». Militant de la Basse Église, il lutta avec succès contre l’élection de George Franklin Seymour au poste d’évêque de l’Illinois en 1876 et, en récompense de ses efforts, la University of Chicago lui décerna un doctorat honorifique en théologie.
Sullivan retourna à Montréal en 1879 pour devenir rector de l’église St George ; trois ans plus tard, élu et sacré second évêque d’Algoma, il succédait à Frederick Dawson Fauquier*. Le diocèse, fondé en 1873, s’étendait sur un vaste territoire en grande partie non exploité au nord de l’Ontario, à partir de la source du lac Supérieur jusqu’à la région de Muskoka, au nord de Toronto. Comme son prédécesseur, Sullivan parcourut son diocèse d’un bout à l’autre, et il établit son lieu de résidence à Sault-Sainte-Marie. Dans les premiers temps, il y avait peu de voies ferrées, et l’on devait voyager en boghei, en bateau ou à raquettes. Afin de faciliter ses déplacements par voie d’eau, il acheta un yacht qui avait appartenu au prince de Galles et il apprit à naviguer.
Au moment où Sullivan accéda à son poste à Algoma, le diocèse éprouvait de graves problèmes financiers. On avait un urgent besoin de fonds pour construire des temples et des missions, et pour assurer la subsistance des ministres qui devaient s’en occuper. En outre, les dotations dont disposaient les diocèses établis antérieurement et qui leur permettaient d’offrir un soutien financier à l’évêque, aux veuves et aux orphelins des membres du clergé ainsi qu’aux prêtres retraités étaient presque inexistantes à Algoma. Comme de nombreux évêques de sa génération, Sullivan devint un « mendiant mitré » et consacra beaucoup de temps à faire appel à la générosité des fidèles au cours de longues tournées au Royaume-Uni. Son éloquence et son charisme lui étaient d’un grand secours et il recueillit des sommes importantes, dont 6 000 $ à l’occasion d’une seule tournée en 1888. Grâce à ses efforts, toutes les dotations du diocèse augmentèrent de façon marquée durant son épiscopat.
Sullivan estimait qu’il était également important de recruter des prêtres pour la population du diocèse, qui augmentait au rythme de la progression de la colonisation vers le nord. Malheureusement, à cause des conditions de vie souvent primitives, de nombreux pasteurs abandonnaient leurs fonctions après quelques années pour s’occuper de paroisses plus faciles au sud ; Sullivan était donc constamment forcé de recruter des candidats prometteurs. Malgré ces difficultés, le nombre de missionnaires passa de 15 à 26 durant son épiscopat. Même s’il ne connut pas un succès égal à celui de Fauquier auprès des Indiens du diocèse, il réussit à établir pour eux deux écoles.
Une crise financière, la démission du responsable des écoles indiennes, Edward Francis Wilson*, des années de déplacements et de travail constant furent autant de facteurs à l’origine de la dépression nerveuse qui affecta Edward Sullivan en 1892. Après une convalescence dans le sud de la France, il reprit ses fonctions en août 1893, mais son état de santé continua à se détériorer. Malgré d’autres séjours en France, il ne se rétablit jamais complètement. En septembre 1896, il abandonnait son siège épiscopal. En guise d’hommage à sa compétence, on le nomma rector de la cathédrale St James à Toronto, mais il n’occupa cette fonction que deux ans avant son décès, qui survint le 6 janvier 1899.
Representative Church Body Library (Dublin), File information on Edward Sullivan.— Trinity College Library, mss Dept. (Dublin), File information on Edward Sullivan.— EEC, Diocèse of Algoma, Algoma one hundred, 1873–1973 : documentary commemorating the centennial of the diocese of Algoma (Sault Ste Marie, Ontario, 1973).— Jesse Holdom, A history of Trinity Church, Chicago (Chicago, s.d.).— C. H. Mockridge, The bishops of the Church of England in Canada and Newfoundland [...] (Toronto, 1896).
F. A. Peake, « SULLIVAN, EDWARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/sullivan_edward_12F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/sullivan_edward_12F.html |
Auteur de l'article: | F. A. Peake |
Titre de l'article: | SULLIVAN, EDWARD |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 2 nov. 2024 |