BRUSLÉ (Brulé), MICHEL, prêtre, récollet, missionnaire chez les Micmacs (Mi’gmaqs), né probablement en 1673 en Bretagne, en France, décédé à Montréal le 7 septembre 1724.

Michel Bruslé entra à 16 ans au noviciat des Récollets de la province de Saint-Denis et fut profès en 1690. Il fut ordonné diacre à Trèves le 22 décembre 1696, et il reçut la prêtrise l’année suivante. Dès 1698, le père Michel s’embarqua pour le Canada avec le père Olivier Goyer, commissaire provincial de la mission des Récollets en Nouvelle-France.

Au cours des six premières années, il fut membre du couvent de Montréal et desservit trois centres de colonisation, car il signait « missionnaire de Verchères, Contrecœur, Saint-Ours et autres lieux circonvoisins », en enregistrant un acte, le 10 juin 1699, à Saint-François-du-Lac. En 1705, il fut rappelé à Québec et devint « missionnaire des Micmacs » du golfe Saint-Laurent. Il occupa ce poste 17 années consécutives, durant lesquelles il fut occasionnellement desservant et curé de Rimouski, Baie-Saint-Paul, Ristigouche, Port-La-Joie, lorsqu’il passait en ces lieux.

Les principaux centres de sa mission furent Ristigouche, Miramichi et Nipisiguit (Bathurst, N.-B.), qui faisaient partie de la seigneurie de Richard Denys* de Fronsac, dont la veuve, Françoise Cailleteau, s’était remariée à Québec, en 1694, à Pierre Rey Gaillard, artilleur. Ce dernier s’intéressait beaucoup plus à la traite des pelleteries qu’à ses fonctions et à ses terres. C’est à l’occasion de ce commerce que lui et sa femme s’en prirent au père Michel, l’accusant de faire grand tort à leur commerce en s’y livrant lui-même, « de sorte que cest un marchand et un traiteur avec les Sauvages plutot qu’un missionnaire et un mandiant suivant les statuts de lordre de st François ». Pour mettre fin à cette querelle, le commissaire-ordonnateur de l’île Royale (île du Cap-Breton), Pierre-Auguste de Soubras, demanda au père Michel et à l’abbé Antoine Gaulin, missionnaire chez les Autochtones d’Antigoniche (Antigonish), de lui rédiger un mémoire sur cette affaire. Le 4 décembre 1716, les missionnaires dénoncèrent les pratiques scandaleuses de Rey Gaillard qui, pour avoir du gibier et des pelleteries, attirait des membres des Premières Nations tous les jours par la boisson.

Aucune condamnation formelle ne fut prononcée contre le père Michel. Au contraire, Soubras lui confia une mission importante : réunir les Micmacs de sa mission à ceux d’Antigoniche, le plus près possible de l’île Royale, sur la rive acadienne du détroit de Canseau (Canso).

En 1722, le père Michel fut relevé de sa mission et desservit par intérim Baie-Saint-Paul et la Petite-Rivière. Deux ans plus tard, il devint supérieur des Récollets du couvent de Montréal, où il mourut le 7 septembre 1724.

Jacques Valois

AJJ, Registre d’état civil de Joliette.— AJTR, Registre d’état civil de Saint-François-du-Lac.— AN, Col., C11B, 1, ff.337, 431 ; 2, ff.44, 189 ; 3, f.270 ; Marine, B1, 8, f.540 ; Section Outre-Mer, G1, 411.— AQ, NF, Coll. de pièces jud. et not., 490 1/2.

Bibliographie de la version modifiée :
Maxime Morin, « Devenir “missionnaire des Sauvages” : origines, formation et entrée en fonction des sujets dans les missions amérindiennes du Canada et de l’Acadie (1700–1763) » (thèse de ph.d., univ. Laval, 2018).

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Jacques Valois, « BRUSLÉ (Brulé), MICHEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/brusle_michel_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    2023
Date de consultation:    2 déc. 2024