JACK, DAVID RUSSELL, auteur, homme politique, rédacteur en chef et éditeur, né le 5 mai 1864 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, un des six enfants de Henry Jack et d’Annie Carmichael Johnston ; arrière-petit-fils de Thomas Millidge* et petit-fils de Hugh Johnston* ; décédé célibataire le 2 décembre 1913 à Clifton Springs, New York.

David Russell Jack se fit connaître en 1883 par Centennial prize essay on the history of the city and county of St. John. Cet ouvrage primé, qu’il avait terminé deux ans à peine après avoir reçu son diplôme de la Saint John Grammar School, annonçait une belle carrière d’historien et d’auteur. C’est notamment en entendant certains de ses parents évoquer leurs souvenirs – par exemple sa grand-mère maternelle, Harriet Maria Millidge Johnston, fille de planters et de loyalistes de Saint-Jean – que Jack s’était pris de passion pour l’histoire. Parmi ses ancêtres paternels, il y avait des loyalistes qui s’étaient fixés à St Andrews.

Après la mort précoce de son père en 1884, Jack dut, en tant que seul fils qui avait survécu jusqu’à l’âge adulte, prendre en main l’entreprise familiale d’assurances. En même temps, il succéda à son père comme vice-consul d’Espagne. Conscient de ses devoirs civiques, il servit Saint-Jean à titre de membre du conseil municipal dans les années 1890. Bien qu’il ait fait pression pour la préservation et la promotion du patrimoine de la ville, il était un fervent progressiste et joua un rôle important dans l’électrification de l’éclairage des rues. Parallèlement à ses fonctions de conseiller, il appartint durant sept ans au Conseil des commissaires d’école.

Membre du comité de citoyens de Saint-Jean chargé des préparatifs en vue de la visite royale en 1901, Jack participa activement, trois ans plus tard, à la commémoration du tricentenaire de l’arrivée de Samuel de Champlain* et de Pierre Du Gua* de Monts à la rivière Saint-Jean. En 1910, il s’occupa de l’installation du monument de Champlain au Queen Square. Son attachement à sa ville s’exprima même par l’architecture : au moins un exemple de ses plans, un prospectus sur un projet de maison à logements, se trouve au Musée du Nouveau-Brunswick. Il alla jusqu’à tenter, de sa propre initiative, de transformer Bay Shore Beach en un lieu de villégiature où l’on pourrait prendre des bains dans les brisants – thérapeutique très en vogue au début du siècle.

Toutefois, le nom de Jack reste surtout attaché à Acadiensis, trimestriel lancé par lui en janvier 1901 et consacré à l’histoire politique, sociale et culturelle des Maritimes. Rédacteur en chef et éditeur de cette revue, Jack y publia lui-même un grand nombre d’articles sur une vaste gamme de sujets. La revue Acadiensis était très ambitieuse et, selon les critères de l’époque, elle était de calibre professionnel ; on la tient pour l’une des principales publications produites dans cette catégorie pendant cette période. Hélas, elle cessa de paraître en octobre 1908 parce que Jack ne pouvait plus en assumer les coûts.

Jack cultiva toujours ses relations dans les milieux littéraire et historique. À cette fin, il fut secrétaire d’administration de la New Brunswick Historical Society ainsi que membre correspondant de la New York Genealogical and Biographical Society et de la Société littéraire et historique de Québec. Il occupa également la fonction d’historien auprès de la New Brunswick Loyalist Society. Ses activités de membre du Canadian Club, de la St Andrew’s Society et du Saint John Art Club l’occupaient beaucoup aussi.

Jack écrivit des articles sur ses voyages pour le Montreal Daily Star et d’autres publications canadiennes, dont le University Magazine de Montréal et le Queen’s Quarterly de Kingston. Ses séjours à l’étranger lui inspirèrent probablement l’idée de publier en 1900, à compte d’auteur et à tirage limité, un livret où il indiquait aux campagnards comment attirer des pensionnaires l’été, Summer tourists : a manual for the New Brunswick farmer. Il rédigea également la longue notice sur David William Jack, son grand-père, dans Biographical review [...] of leading citizens of the province of New Brunswick (Boston, 1900), ouvrage publié sous la direction de son cousin germain Isaac Allen Jack*.

En 1913, David Russell Jack fit paraître History of Saint Andrews Church, Saint John, N.B., qui portait sur l’église presbytérienne dont il avait longtemps été un membre assidu. La même année, il fut reçu membre du Royal Colonial Institute de Londres. Au moment de son décès, il préparait une histoire des loyalistes néo-brunswickois et de leurs descendants. Il mourut à l’âge de 49 ans au sanatorium de Clifton Springs, où il se faisait traiter pour une maladie cardiaque. La disparition de ce visionnaire énergique et résolu suscita beaucoup de regrets.

Peter J. Larocque

Il ne reste qu’une partie de la correspondance, des écrits et des travaux de recherche de David Russell Jack. Le Musée du Nouveau-Brunswick en possède des fragments dans sa collection de papiers sur Jack. À l’occasion, certains documents font surface dans des collections privées.  [p. j. l.]

Musée du N.-B., Vert. file, D. R. Jack.— Daily Telegraph and the Sun (Saint-Jean), 3 déc. 1913.— Saint John Globe, 3 déc. 1913.— Canadian annual rev. (Hopkins), 1901, 1910.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— An index to « Acadiensis », 1901–1908, Dorothy Cooke, compil. (Halifax, 1983).— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell), 1.— Wallace, Macmillan dict.

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Peter J. Larocque, « JACK, DAVID RUSSELL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 3 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/jack_david_russell_14F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
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