MACDONALD, sir DONALD ALEXANDER, officier dans la milice et dans l’armée et fonctionnaire, né le 31 octobre 1845 à Cornwall, Haut-Canada, fils d’Alexander Eugene Macdonald et de Grace Mackay Taylor ; le 2 mai 1876, il épousa à Ottawa Mary Richardson, fille de Hugh Richardson, et ils eurent une fille ; décédé dans cette ville le 4 mai 1920.
Donald Alexander Macdonald fréquenta des écoles locales puis entra en 1863 à la 2nd Cornwall Volunteer Militia Rifle Company à titre d’enseigne. Devenu lieutenant deux ans plus tard et capitaine commandant de la compagnie en 1866, il fut nommé en 1869 adjudant du 59th (Stormont and Glengarry) Battalion of Infantry, et il obtint le grade de major en 1871. Les débuts de sa carrière coïncident avec une période mouvementée de l’histoire militaire du Canada. Il servit pendant les raids féniens de 1866 et l’expédition de la Rivière-Rouge en 1870 (il remplit alors la fonction d’adjudant dans un des bataillons). Lieutenant-colonel à compter de 1877, il ferait du service d’état-major à Toronto à ce titre pendant la rébellion du Nord-Ouest en 1885.
En 1874, Macdonald était entré à titre de commis au service d’approvisionnement du département de la Milice et de la Défense. De 1875 à 1877, il occupa le même poste au bureau de l’adjudant général Walker Powell ; en 1878, il fut muté au service de la comptabilité. « Habile manipulateur d’Ottawa » selon l’historien Desmond Morton, Macdonald fut nommé surintendant en chef de l’approvisionnement en 1896, année où le département de la Milice et de la Défense connut l’une de ses crises périodiques. Bien que son service n’ait pas été au-dessus de tout reproche, il le défendit en se plaignant que les militaires ne détaillaient jamais leurs exigences et que, en plus, ils ne prévenaient pas les fonctionnaires civils de la date limite à laquelle les commandes devaient arriver. Promu colonel en 1900, Macdonald eut la charge d’équiper les contingents envoyés par le Canada à la guerre des Boers. En 1903, il fut nommé directeur général d’un nouvel organisme, le Corps des magasins militaires. L’année suivante, il fut promu quartier-maître général ; il accédait ainsi au troisième rang de la hiérarchie des membres du Conseil de la milice, formé de quatre militaires et de trois civils.
Promu général de brigade en 1908 et major-général en 1912 dans le cadre du programme par lequel le ministre de la Milice et de la Défense, Samuel Hughes*, escomptait améliorer le statut des officiers canadiens, Macdonald fit écho aux opinions de son protecteur et l’appuya dans sa tentative d’obtenir pour lui aussi le grade de major-général. En tant que « grand favori de Hughes », toujours selon Morton, Macdonald fut chargé d’équiper les premières formations canadiennes recrutées pour la Première Guerre mondiale. Cette tâche – notamment acheter, emmagasiner et expédier les grandes quantités de munitions, d’uniformes, d’armes légères et autres pièces d’équipement nécessaires à une armée moderne – n’était pas facile. Manifestement, le Canada et le bureau du quartier-maître général n’étaient pas prêts pour la guerre, puisque les Britanniques durent équiper de nouveau le premier contingent peu après son arrivée au Royaume-Uni.
L’entrée en service du ministère d’Outre-mer en décembre 1916 réduisit passablement les attributions de Macdonald, car ce ministère avait son propre quartier-maître général qui veillait à équiper les forces canadiennes en Grande-Bretagne, en France et en Belgique. Bien que le premier ministre du pays, sir Robert Laird Borden*, ait appuyé sa nomination à ce poste, il ne l’obtint pas, peut-être en raison de ses liens avec Hughes. Il resta quartier-maître général au Canada jusqu’au 31 octobre 1917 et quitta le service actif en janvier 1918 avec un titre de chevalier.
La carrière de sir Donald Alexander Macdonald jette un éclairage sur la société que formait la milice canadienne à la fin du xixe siècle et au début du xxe. La fidélité dans les relations personnelles avait beaucoup d’incidences sur la carrière d’un officier ; la connaissance de la tactique, de l’administration et de la logistique comptait passablement moins. C’était peut-être normal, car la milice était davantage un groupe social qu’une organisation militaire.
AN, RG 9, III, 55.— Ottawa Citizen, 5 mai 1920.— Canada, dép. de la Milice et de la Défense, Militia list (Ottawa), 1867, 1870, 1875.— Canada, prov. du, dép. de la Milice, Report on the state of the militia (Québec ; Ottawa), 1863, 1866.— Desmond Morton, A peculiar kind of politics : Canada’s overseas ministry in the First World War (Toronto, 1982) ; The Canadian general : Sir William Otter (Toronto, 1974) ; Ministers and generals : politics and the Canadian militia, 1868–1904 (Toronto et Buffalo, N.Y., 1970).— Nicholson, CEC, app. A.— G. F. G. Stanley, Toil & trouble : military expeditions to Red River (Toronto, 1989).
William Rawling, « MACDONALD, sir DONALD ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/macdonald_donald_alexander_14F.html.
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Auteur de l'article: | William Rawling |
Titre de l'article: | MACDONALD, sir DONALD ALEXANDER |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
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