McBRIDE, sir RICHARD, avocat et homme politique, né le 15 décembre 1870 à New Westminster, Colombie-Britannique, troisième enfant de Mary D’Arcy et d’Arthur Hill McBride, tous deux Irlandais de naissance ; le 23 septembre 1896, il épousa à New Westminster Christine Margaret McGillivray, et ils eurent six filles ; décédé le 6 août 1917 à Londres.

Surveillant des prisons de la colonie, puis de la province, le père de Richard McBride fut ensuite le premier directeur du British Columbia Penitentiary. Richard fit ses études dans des écoles locales et remporta des prix. Il aimait la natation, l’aviron, le canotage et la pêche ; une fois adulte, il continuerait de pratiquer ces sports. En septembre 1887, il entra à l’école de droit de la Dalhousie University à Halifax ; c’était la seule école universitaire de droit située dans les provinces régies par la common law. Il réussit assez bien son cours et, dans sa troisième et dernière année, joua avec éclat le rôle de premier ministre dans un simulacre de Parlement. Pendant les vacances, il retournait à New Westminster et travaillait dans une conserverie de saumon, contrôlant la marchandise et les heures de travail des autochtones et des Chinois. Après avoir fait son stage chez Gordon Edward Corbould, député conservateur de New Westminster aux Communes, il ouvrit un cabinet de pratique générale.

Aux élections fédérales de 1896, McBride fut candidat libéral-conservateur dans New Westminster, mais il ne réussit pas à vaincre l’animosité suscitée par le parti. Deux ans plus tard, il se présenta sur la scène provinciale, dans la circonscription rurale de Westminster-Dewdney. Adepte du programme de « progrès et prospérité » du premier ministre John Herbert Turner*, il remporta la victoire. Toutefois, au moment où le lieutenant-gouverneur Thomas Robert McInnes demanda à Charles Augustus Semlin* de former un gouvernement, « Dewdney Dick » se trouvait dans l’opposition. À l’Assemblée, McBride se faisait remarquer moins par ses idées que par sa langue acérée, mais il excellait dans les débats. Entre les sessions législatives, il pratiquait le droit. Il passa tout un été à l’extrémité nord-ouest de la province, à Atlin, centre d’un boom minier. Il y débrouilla une foule de titres miniers, ce qui lui rapporta beaucoup, et se familiarisa avec l’industrie minière.

Pendant la session de 1900, McBride contribua à la défaite du gouvernement Semlin. La situation, déjà confuse, tourna au chaos lorsque le lieutenant-gouverneur demanda à Joseph Martin*, qui n’avait pas de partisans, de former un gouvernement. Pendant la campagne électorale qui s’ensuivit, McBride préconisa des partis à l’identité bien définie et s’afficha surtout comme adversaire de Martin. Après le scrutin, il se rallia à James Dunsmuir avec 24 autres députés afin que les prévisions budgétaires soient adoptées et que les travaux publics continuent. Dunsmuir le nomma ministre des Mines quand il forma un cabinet non partisan en juin 1900.

Bien que les journaux du littoral aient noté la compétence de McBride, certains rédacteurs en chef des régions minières estimaient qu’il avait été « désigné pour un rôle qui ne lui convenait pas ». Pour en apprendre davantage sur l’industrie, il visita ces régions et invita « des mineurs d’expérience et de bonne réputation » à lui soumettre des avis sur les lois, leur promettant de les faire examiner par une commission. Toutefois, comme on se plaignait qu’il y avait trop de « bricolage », il fit peu pour changer les lois et abandonna son projet de commission.

McBride fut élu président de l’organisation conservatrice de la province à l’automne de 1900. La même année, aux élections fédérales, il soutint activement des candidats conservateurs, ce qui déplut à des amis de Dunsmuir. Puis, en septembre 1901, Dunsmuir nomma à son cabinet un allié de Martin, John Cunningham Brown. McBride démissionna immédiatement par principe : Dunsmuir, dit-il, avait violé sa « promesse » de lutter contre Martin. Avant que le Parlement ne se réunisse à nouveau en février 1902, 18 membres de l’opposition, « les gars de Dickey », comme les appelait le Vancouver Daily Province, choisirent McBride comme chef. À ce titre, il prononça, contre l’alliance de Dunsmuir avec Martin, un discours qui dura de minuit à neuf heures du matin.

De telles manœuvres d’obstruction ne favorisaient pas McBride auprès des conservateurs. Bien qu’il ait contribué à convaincre les représentants au congrès de 1902 que les partis provinciaux devaient être clairement délimités, il ne fut pas réélu à la présidence. Comme le nouveau président ne siégeait pas à l’Assemblée, McBride demeura chef de l’opposition. Les orientations des partis n’étaient pas encore clairement définies. Au cours d’une élection partielle tenue le 26 février 1903 à cause du remaniement ministériel qui avait suivi le départ de Dunsmuir, McBride fit campagne aux côtés d’un libéral éminent, John Oliver*, en faveur de Semlin, alors candidat de l’opposition. La victoire de Semlin affaiblit le nouveau gouvernement, dirigé par Edward Gawler Prior, qui perdit sa majorité après quelques scandales et fut destitué par le lieutenant-gouverneur, sir Henri-Gustave Joly* de Lotbinière. Le même jour, soit le 1er juin 1903, le lieutenant-gouverneur invita McBride à former un gouvernement. Après avoir conféré avec ses partisans, McBride remercia ses collègues libéraux pour leur appui passé et annonça que son gouvernement serait « à caractère conservateur ». Les libéraux considérèrent cette décision comme une « traîtrise », mais elle permit de définir les orientations du parti, chose essentielle à la stabilité politique.

Malgré une certaine dissidence parmi les conservateurs, McBride reçut un bon accueil au cours d’une tournée provinciale. Il décida d’avancer de plusieurs semaines les élections qui devaient se tenir le 31 octobre. La campagne, espérait-il, serait « courte, chaude et décisive ». Il parcourut la province d’Atlin à Kootenay, prônant principalement l’assistance à la construction ferroviaire, le contrôle gouvernemental du tarif des chemins de fer, le maintien des pressions sur le gouvernement fédéral pour l’obtention de « meilleures conditions » de participation à la Confédération et pour l’arrêt de l’immigration asiatique et, enfin, la prise en considération de toute réforme proposée par les ouvriers. Les conservateurs remportèrent 22 des 42 sièges, victoire bien peu impressionnante.

Le problème le plus pressant de la province était que ses coffres étaient vides. Le banquier du gouvernement, la Banque canadienne de commerce, exhorta publiquement celui-ci à réduire ses dépenses. Des ouvriers temporaires furent mis à pied et la plupart des travaux publics furent interrompus. Le nouveau Parlement approuva un emprunt d’un million de dollars et haussa les impôts. La situation se redressa grâce à la rigueur du ministre des Finances, Robert Garnett Tatlow*, et au retour de la prospérité. Dès 1904–1905, les comptes annuels de la province affichaient un léger excédent, le premier depuis 1882. Le successeur de Tatlow, Price Ellison, déclara en 1911 que le gouvernement pourrait, si on le jugeait à propos, « émettre un chèque et acquitter toute la dette provinciale garantie par obligations ».

En outre, à l’instar de ses devanciers, le gouvernement provincial demanda au gouvernement fédéral d’augmenter son aide financière. En octobre 1906, quand McBride se rendit à la conférence interprovinciale d’Ottawa, il savait que l’obtention de meilleures conditions était une cause populaire en Colombie-Britannique. Le chef libéral James Alexander Macdonald* avait même appuyé une résolution disant que la province avait droit à une « aide distincte et particulière ». Cependant, les autres provinces refusèrent l’étude indépendante réclamée par McBride et proposèrent une subvention spéciale de 100 000 $ par an durant dix ans. McBride quitta la conférence. Les libéraux l’accusèrent de susciter l’animosité contre Ottawa et de chercher un prétexte pour déclencher des élections ; les conservateurs l’accueillirent en héros.

Peu après son retour à Victoria, McBride parvint à convaincre le lieutenant-gouverneur Dunsmuir de dissoudre l’Assemblée. Cependant, il n’annonça pas la chose avant la veille de Noël, soit le lendemain du jour où son grand ami Robert Francis Green quitta le cabinet dans des circonstances encore nébuleuses. L’opposition accusait Green, commissaire en chef des Terres et des Travaux publics, de laisser des spéculateurs tirer profit d’un transfert secret de terres à la Grand Trunk Pacific Railway Company. Ces terres se trouvaient dans l’île Kaien et la compagnie voulait y installer son terminus. Un comité parlementaire fit une enquête spéciale qui aboutit à la conclusion que la transaction était « une bonne affaire » pour la province, mais le rapport d’une minorité de membres présenté par le chef libéral Macdonald mina la crédibilité de Green. Pendant la campagne électorale, les conservateurs insistèrent tant sur la nécessité d’obtenir un meilleur traitement d’Ottawa que les libéraux, qui mettaient plutôt l’accent sur les scandales survenus dans l’administration des terres et des richesses naturelles, les accusèrent de prétendre être « les seuls à désirer voir de meilleures conditions régir la province ». Aux élections du 2 février 1907, les conservateurs remportèrent 26 des 42 sièges.

Après que le premier ministre du Canada, sir Wilfrid Laurier, eut demandé au Parlement britannique d’inscrire dans l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, sous la forme d’un amendement « définitif et inaltérable », les nouveaux arrangements financiers pris à la conférence interprovinciale, McBride se rendit à Londres en 1907 pour combattre la clause d’« irrévocabilité ». Il réussit en partie. Winston Churchill, sous-secrétaire d’État aux Colonies, raya les mots en question du projet de loi présenté aux Communes, mais la Chambre des lords accepta une annexe où ils se trouvaient. Ce voyage fut quand même une victoire personnelle pour McBride. Il se lia d’amitié avec d’éminents Britanniques tels Churchill et Thomas Power O’Connor, journaliste et député. Il impressionna certains hommes politiques britanniques qui, en 1910, lui offrirent un siège sûr au Parlement et une récompense financière s’il acceptait de se rendre en Grande-Bretagne et d’aider Churchill et d’autres à « édifier un puissant parti impérial ». McBride dédaigna cette offre flatteuse, mais moins de deux ans plus tard, en juin 1912, il figurait à titre de compagnon de l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges sur la liste de distinctions publiée à l’occasion de l’anniversaire du roi.

Dans l’est du Canada, la presse laissa entendre en 1907 que McBride pourrait remplacer Robert Laird Borden* à la tête des conservateurs. McBride n’écarta pas tout à fait cette idée. Les spéculations à ce sujet se multiplièrent à mesure que Borden affrontait des crises dans son caucus, mais en 1911, McBride résolut de rester sur la scène provinciale. Il avait livré six des sept circonscriptions fédérales aux conservateurs en 1908. Partisan de la Politique nationale de sir John Alexander Macdonald*, il fit valoir en 1911 que la réciprocité commerciale avec les États-Unis, préconisée par les libéraux, ferait des « torts graves » à l’industrie agricole et forestière de la Colombie-Britannique et qu’elle conduirait à l’annexion. D’accord avec lui, les Britanno-Colombiens élurent des conservateurs dans les sept circonscriptions. Borden invita alors McBride à se joindre au cabinet ; McBride refusa. Cependant, il se rendit à Ottawa pour discuter de diverses affaires provinciales, dont la création d’un organisme impartial qui examinerait les revendications relatives à de meilleures conditions. Malgré les bonnes dispositions de Borden, la mise sur pied de la commission fut retardée par la difficulté d’en choisir le président et d’en fixer exactement le mandat. Finalement, la commission passerait au nombre des pertes de guerre.

Bien que les finances aient été au cœur de la revendication de meilleures conditions, McBride croyait au principe des droits provinciaux. En 1896, il s’était opposé à la politique des conservateurs face à la crise scolaire du Manitoba [V. Thomas Greenway*]. Il eut des mésententes avec le gouvernement Laurier sur divers sujets : l’administration des pêches, les terres fédérales situées dans la ceinture ferroviaire et le district de la rivière de la Paix, ainsi que les plans de construction du Grand Trunk Pacific Railway, subventionné par le gouvernement d’Ottawa. McBride tenait à ce que le chemin de fer soit mis en chantier simultanément sur la côte du Pacifique et dans l’Est, et il s’opposait à l’emploi de main-d’œuvre asiatique. Ses pressions furent couronnées de succès parce qu’il sut tirer parti du fait que les terres dont la compagnie avait besoin pour un terminus relevaient de sa compétence.

Les différends sur les terres autochtones et sur l’immigration asiatique alimentaient les campagnes contre Ottawa et, comme les revendications en faveur de meilleures conditions, ils transcendaient les rivalités entre les habitants de la Colombie-Britannique. Ces différends révèlent d’ailleurs que McBride partageait les conceptions raciales des électeurs de sa province. Il se montra paternaliste à l’égard des Amérindiens, qu’il connaissait depuis son enfance et les débuts de sa carrière d’avocat et avec qui il pouvait converser en pidgin chinook. Jeune avocat, il avait obtenu qu’une accusation de meurtre soit réduite à une accusation d’homicide involontaire parce que son client, ivre, était « un Indien ». Selon lui, les autochtones avaient « été traités équitablement » et devaient « apporter une contribution très importante au progrès et au bien-être matériels de la collectivité ».

Les réserves indiennes ne représentaient qu’une petite portion de la Colombie-Britannique, mais certaines de ces terres se trouvaient à proximité de villes en pleine expansion ou de régions présentant des possibilités d’exploitation minière. Comme ses contemporains, McBride soutenait que, si les autochtones n’utilisaient pas les terres des réserves, Ottawa devait les transférer à la province. À son avis, la province avait un « droit de retour » sur les terres qui cessaient d’être des réserves indiennes. Il favorisa des négociations à l’issue desquelles les Songhees de Victoria et les Squamishs « kitsilanos » de Vancouver vendirent leurs réserves à des fins de développement industriel. Ses relations avec les Songhees étaient si bonnes qu’ils le nommèrent chef honoraire au cours de la cérémonie qui marqua le transfert de leurs terres en 1911. Par contre, il n’avait aucune sympathie pour ces chefs qui, la même année, lui déclarèrent que « les tribus indiennes dét[enaient] encore le titre aborigène sur les terres non cédées de la province ». Sa réplique indiquant « [qu’il n’y avait] pas matière à se présenter devant les tribunaux » déplut aux chefs, qui commençaient à faire de l’action politique. Sous les pressions du nouveau gouvernement Borden, McBride tomba d’accord avec James Andrew Joseph McKenna, commissaire spécial d’Ottawa, pour qu’une commission royale ajuste les dimensions des réserves. Bien qu’on l’ait appelée la commission McKenna-McBride, Richard McBride n’en était pas membre et, lorsqu’elle remit son rapport, en 1916, il n’était plus premier ministre.

McBride prétendait représenter « tous les habitants de la Colombie-Britannique, sans égard à leur foi ni à leur occupation », mais leur race, comme le suggèrent ses opinions sur les terres autochtones, avait quelque importance pour lui. À l’instar de bien d’autres, il croyait en « une C[olombie]-B[ritannique] blanche », réclamait l’« exclusion des Mongols » et cherchait à empêcher les « hordes asiatiques » d’entrer. La concurrence pratiquée par la main-d’œuvre japonaise « à bon marché » dans le secteur des pêches et dans « tout ce que l’homme blanc avait coutume d’appeler sien » le préoccupait tout particulièrement. Il appuyait des mesures antiasiatiques afin d’attirer l’attention des Canadiens de l’Est sur le « problème asiatique ». Dans sa croisade contre Ottawa, il invoquait le fait que le gouvernement fédéral avait obstinément refusé de reconnaître les lois provinciales sur le sujet, notamment ce qu’on appelait les Natal Acts, qui imposaient un test linguistique aux candidats à l’immigration. Après que les conservateurs eurent pris le pouvoir à Ottawa en 1911, il pressa Borden de légiférer contre l’immigration asiatique, comme celui-ci l’avait promis. À ce moment-là, McBride estimait aussi que le Japon représentait une menace militaire.

Ni les Amérindiens ni les Asiatiques n’avaient le droit de vote. Les travailleurs blancs de sexe masculin, s’ils étaient sujets britanniques, avaient ce droit. McBride se rendait compte que « si, dans les lois, on ne portait pas aux ouvriers de la province l’attention qui convenait, les conséquences pourraient être désastreuses pour le pays ». Au cours de son premier mandat, il ne put compter sur tous les conservateurs et dépendait à tel point de James Hurst Hawthornthwaite*, membre du Parti socialiste du Canada, que l’opposition surnommait celui-ci le « premier ministre de fait de la Colombie-Britannique ». McBride n’adopta pas toutes les propositions socialistes ou travaillistes, mais son gouvernement procéda à des changements souhaités par ces partis. Ainsi, il réforma le système pénitentiaire, et haussa les impôts des sociétés et l’impôt foncier. Après les élections de 1907, McBride put se passer de l’appui des socialistes et des travaillistes. Pourtant, dans sa campagne de 1909, il tint à rappeler que son gouvernement se souciait des travailleurs puisqu’il fournissait gratuitement des manuels scolaires et avait inclus des clauses sur l’équité salariale dans les contrats ferroviaires. Il soutenait que sa politique « [n’était] pas destinée exclusivement au travailleur ni au capitaliste. Elle était destinée au peuple de la province ». À la fin de 1912, il annonça la formation d’une commission royale d’enquête sur divers problèmes relatifs au travail. Cette mesure n’avait rien à voir avec les grèves, prétendit-il, mais la formation de la commission suivit de peu le déclenchement d’une grève importante par les mineurs de charbon de l’île de Vancouver. Selon certains critiques, cet arrêt de travail était en partie attribuable au fait que McBride, ministre des Mines depuis le 5 décembre 1903, n’avait pas fait la lumière sur les allégations de discrimination pratiquée envers les mineurs qui signalaient la présence de gaz dans les galeries. Malgré sa volonté d’agir en médiateur, McBride ne joua qu’un rôle effacé dans le conflit, qui prit fin en août 1914. Bien que les richesses naturelles aient été très importantes dans l’économie provinciale, le département des Mines était secondaire.

McBride avait beau proclamer que les ressources forestières de la province étaient « pratiquement sans bornes », il abandonnait en grande partie la politique forestière à ses ministres des Terres. Son gouvernement tenta plusieurs expériences et rédigea en 1912 le Forest Act, qui s’inspirait des recommandations d’une commission royale sur le bois et l’exploitation forestière. Cette loi contenait des mesures novatrices pour la protection des forêts, mais McBride ne parvint pas plus que ses prédécesseurs à concevoir des règlements qui assureraient au gouvernement un maximum de recettes tout en prévenant la spéculation. Les libéraux ne cessaient de répéter qu’un « interminable potlatch » se déroulait dans les forêts. McBride répliquait faiblement qu’il n’y avait pas de « spéculation sur le bois, ou du moins pas plus que ce qui était normal pour le commun des mortels ».

L’opposition accusait aussi le gouvernement de laisser des terres agricoles entre les mains de spéculateurs forestiers et, dans l’ensemble, d’aider peu les véritables colons. McBride défendait sa politique sur la vente des terres en faisant valoir la nécessité d’amasser des recettes, mais son gouvernement continuait de mettre des terres de côté pour les acquéreurs pouvant exercer un droit de préemption. Afin d’apaiser la grogne des fermiers, il nomma une commission royale sur l’agriculture en 1912. Hélas, à cause de la fin du boom immobilier, les spéculateurs ne furent pas en mesure de payer leurs impôts et le gouvernement n’eut pas les moyens d’appliquer la principale recommandation de la commission, un programme de crédit rural.

McBride aimait à souligner que les chemins de fer ouvraient des régions au peuplement. Qu’ils aient instauré de nouveaux services ou qu’ils aient concurrencé les lignes américaines ou celles de la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique, ils avaient la faveur populaire. Comme les subventions foncières soulevaient de l’opposition, l’aide provinciale était versée en espèces ou sous forme de garanties sur des obligations. Au début, McBride put seulement promettre d’« assurer la construction des chemins de fer, sans [...] encombrer de textes inutiles les recueils de lois ». En 1905–1906, les ressources financières de la province étaient restreintes, Tatlow exerçait un contrôle serré et, selon les détectives de l’agence Pinkerton engagés par McBride, son caucus souhaitait que le gouvernement subventionne un chemin de fer allant du littoral au district de Kootenay, mais il était divisé entre les partisans du Great Northern Railroad et ceux du chemin de fer canadien du Pacifique. McBride ne lança donc aucun projet de construction ferroviaire, mais nota gaiement que, de toute façon, des chemins de fer étaient en chantier.

En 1909, la province n’avait presque plus de dettes. McBride se mit à parler de « la nécessité de multiplier les chemins de fer, transcontinentaux surtout » et de négociations avec la Canadian Northern Railway Company, qui avait un vaste réseau dans les Prairies. Le 19 octobre 1909, il annonça (ce qui ne surprit guère) que son gouvernement garantirait l’intérêt sur les obligations émises par la Canadian Northern Railway Company pour construire, du col de la Tête-Jaune à Vancouver, un chemin de fer qui serait relié par traversier rapide à une ligne allant de Victoria à la baie Barkley, sur la côte ouest de l’île de Vancouver. Pour le sud de la partie continentale, McBride annonça une subvention au Kettle River Valley Railway. À l’intention du reste de la province, il promit que le Canadian Northern n’était que l’amorce d’une politique ferroviaire progressiste. Deux ministres du cabinet, Tatlow et Frederick John Fulton, protestèrent en démissionnant. Cependant, les électeurs aimaient les chemins de fer et, au scrutin du 25 novembre, ils donnèrent aux conservateurs 38 sièges sur 42.

En 1911, à cause de la construction du Grand Trunk Pacifie Railway dans le nord de la province, les Britanno-Colombiens se mirent à s’intéresser de plus en plus aux richesses du district de la rivière de la Paix. Le 20 février 1912, McBride présenta « la deuxième étape » de sa politique ferroviaire. Le Pacifie Great Eastern Railway, avec l’aide d’obligations garanties par le gouvernement, relierait le bas de la partie continentale à la partie nord. La province accorderait de l’aide pour terminer le Kettle River Valley Railway, les tronçons du Canadian Northern dans la vallée de l’Okanagan et dans l’île de Vancouver ainsi que certaines lignes du chemin de fer canadien du Pacifique dans le Sud intérieur. Quelques jours plus tard, McBride annonça que des élections se tiendraient le 28 mars. Bien qu’il ait fait état de progrès dans de sempiternels dossiers concernant, entre autres, les meilleures conditions et l’immigration asiatique, la campagne porta surtout sur les chemins de fer. Les conservateurs raflèrent tous les sièges, sauf deux. Malgré un resserrement des marchés financiers de Londres, McBride, optimiste, correspondit avec le gouverneur de l’Alaska et le secrétaire d’État des États-Unis au sujet de la possibilité de prolonger le Pacifie Great Eastern jusqu’en Alaska.

Tout en voulant multiplier les relations avec les États-Unis, McBride soutenait avec enthousiasme la « fière position » du Canada au sein de l’Empire britannique. Il souhaitait un Empire plus uni, voire la création d’une Assemblée impériale qui s’occuperait de la défense et des affaires étrangères. « Quiconque se proclame Canadien est aussi Britannique », expliquait-il. En tant que Britanno-Colombien, il se déclara prêt en 1911 à soutenir une marine impériale mais réclama en échange que l’on crée, sur la côte canadienne du Pacifique, une escadre canadienne, une base navale et des chantiers maritimes. Lorsque la course navale contre l’Allemagne s’accéléra, il devint moins convaincu de la possibilité de former une marine canadienne et appuya avec enthousiasme la proposition de Borden en faveur d’une contribution en espèces à la marine impériale. En 1913, après que le Sénat eut rejeté le projet de loi d’aide à la marine présenté par Borden, il suggéra de réformer le Sénat et proposa que le Canada donne au roi, comme cadeau d’anniversaire, trois cuirassés de type Dreadnought.

Lorsque la guerre éclata en Europe, en août 1914, McBride réagit vite. Si les rumeurs voulant que des navires allemands croisent dans le Pacifique Nord étaient vraies, la côte serait vulnérable. De sa propre initiative, il avança 1 500 000 $ de fonds provinciaux pour acheter deux sous-marins à un chantier naval de Seattle, dans l’État de Washington. Ces navires furent transférés rapidement au gouvernement fédéral, au prix coûtant, mais au début de 1915, William Pugsley*, ex-ministre du cabinet Laurier, insinua que de l’argent était allé dans la caisse du Parti conservateur. Finalement, une commission royale fédérale conclut que toute la transaction avait été « au-dessus de tout reproche », mais, à ce moment-là, McBride n’était plus premier ministre.

L’affaire des sous-marins constituait un embêtement ; les pressions croissantes en faveur de réformes progressistes tels le suffrage féminin et la prohibition en étaient un autre. McBride ne crut jamais au vote des femmes et tenta d’éluder la prohibition au moyen de plébiscites qui ne le liaient pas. En plus, des membres de son cabinet lui causaient des problèmes. En mai 1914, toujours optimiste, il avait déclaré que la Dominion Trust était « une compagnie tout à fait sérieuse » ; en octobre, le directeur se suicida et la compagnie se trouva sur le point d’être liquidée. Malheureusement, le cabinet d’avocats de William John Bowser*, à Vancouver, avait travaillé pour la Dominion Trust au moment où ce même Bowser, procureur général et premier ministre suppléant pendant les périodes de plus en plus longues et fréquentes où McBride s’absentait de Victoria, était responsable des sociétés de fiducie. Mécontents, les déposants voyaient là un conflit d’intérêts. Toutefois, Bowser persuada le Parlement que son département avait agi dès qu’il avait soupçonné des problèmes. Le ministre des Finances et de l’Agriculture, Price Ellison, eut moins de succès. Après avoir acheté quelques bêtes à cornes et quelques chevaux à la Colony Farm du Provincial Mental Hospital, il ne put convaincre la population qu’il les avait payés un juste prix. McBride se souciait de l’image de son gouvernement ; Ellison démissionna.

C’était là de sérieuses difficultés, mais le véritable problème était la détérioration rapide de l’économie. Les revenus gouvernementaux s’étaient mis à diminuer en 1913 et bon nombre de paiements pour des achats de terres étaient en souffrance. Le Canadian Northern et le Pacifie Great Eastern avaient beaucoup de mal à obtenir des fonds pour continuer leurs travaux. Même si certains de ses partisans se demandaient si prendre des engagements supplémentaires était sage, McBride tenait à favoriser la construction ferroviaire pour diminuer le chômage. Le Canadian Northern se trouvait dans une situation désespérée d’un bout à l’autre du Canada ; le gouvernement fédéral se vit donc dans l’obligation de soulager les créanciers de ce chemin de fer d’un fardeau qui risquait de devenir énorme. Par contre, le Pacifie Great Eastern était un problème strictement provincial. Pour que les équipes continuent à travailler, McBride finança la compagnie même si elle n’avait pas respecté ses obligations contractuelles.

Au lendemain de la prorogation de la session de 1915, McBride annonça que le Parlement serait dissous en prévision d’un scrutin général qui aurait lieu le 10 avril. Prévoyant « une bonne bataille », il demanda aux électeurs de tenir compte surtout de ce qu’il avait fait pour le développement de la province et de ne pas oublier par exemple l’Agricultural Act, nouvelle loi qui permettait aux propriétaires de concessions statutaires d’avoir des prêts gouvernementaux. Deux jours plus tard, il reporta les élections à une date indéterminée. La révision des listes électorales et le transport des boîtes de scrutin dans les régions éloignées, prétexta-t-il, posaient des problèmes imprévus. En fait, le caucus était divisé quant à l’aide à donner au Pacific Great Eastern.

Le gouvernement était de plus en plus vulnérable. Peu après avoir annulé les élections, McBride partit passer trois mois à Ottawa, à New York et à Londres. Depuis 1911, où il avait représenté la province au couronnement de George V, il séjournait chaque année au moins quelques semaines à Londres, officiellement pour s’occuper des affaires de la province, et notamment pour chercher des investissements. Il en profitait cependant pour fréquenter des hommes politiques britanniques qui partageaient son attachement à l’Empire, pour passer des fins de semaine à la campagne et pour aller à des réceptions. En 1915, il fut malade pendant une partie de son séjour, mais il rendit visite aux soldats canadiens, promut la vente de bois et de poisson et rencontra des financiers, qui lui réservèrent un « accueil tiède ». Depuis plus d’un an, on murmurait qu’il quitterait son poste de premier ministre pour s’établir à Londres, soit comme haut commissaire du Canada, soit comme représentant général de la Colombie-Britannique. Au début de novembre, dans une note manuscrite, McBride informa Borden de son intention d’assumer la fonction de représentant général à Londres pour « suivre les affaires [...] de près » et se faire soigner. Si sa santé s’améliorait, il espérait être candidat conservateur aux prochaines élections fédérales. Cette perspective plut à Borden, même s’il offrit à McBride un siège au Sénat.

Le 15 décembre 1915, jour de ses 45 ans, McBride annonça sa démission et fut remplacé au poste de premier ministre par Bowser. La presse de l’opposition se plaignit que « l’ancien pilote n’a[vait] pas conduit son vaisseau jusqu’à bon port ». Les journaux conservateurs, tout en admettant qu’il n’était pas « sans certains défauts », déclarèrent qu’il « incarnait l’esprit progressiste et démocratique de cette nouvelle contrée ». Amis et ennemis étaient d’accord sur ces points : McBride avait « une excellente connaissance de [la] province, [...] une personnalité agréable, [était] toujours courtois et a[vait] le don enviable de se faire des amis ». L’affabilité était d’ailleurs l’un des secrets de ses succès politiques. Cet homme grand et bien bâti avait une chevelure bouclée qui était grisonnante au moment de son entrée en fonction mais qui devint bientôt toute blanche, ce qui amena un auteur à dire que « personne ne pouvait être aussi sage que McBride paraissait [l’être] ». Malgré ses allures robustes, il avait souvent des problèmes de santé après s’être livré à des activités épuisantes, les campagnes électorales par exemple.

Au début de janvier 1916, McBride quitta Victoria pour Londres. Il surveilla l’achèvement et la location des bureaux de la British Columbia House, promut la vente de bois et de poisson, tenta d’organiser le transport du bois, reçut des soldats canadiens et supervisa le vote des soldats d’outre-mer aux élections provinciales de 1916, qui comportaient un plébiscite sur la prohibition. Soit en raison de sa maladie, de son esprit partisan, de son inaptitude, ou pour ces trois motifs, ce plébiscite fut marqué par des irrégularités si nombreuses que le nouveau gouvernement libéral de Harlan Carey Brewster ne tint guère compte des résultats.

Au cours du printemps de 1917, la néphrite et le diabète dont McBride souffrait depuis plusieurs années s’aggravèrent, et il perdit la vue. Le 15 mai, il démissionna ; moins de trois mois après, il était décédé. Sa famille retourna à Victoria. Les funérailles eurent lieu dans cette ville, à l’église presbytérienne St Andrew. McBride laissait à sa famille une succession déficitaire. Sans aucun doute, il avait eu plus d’une fois l’occasion de faire fortune. Mais même l’un de ses adversaires politiques, le Victoria Daily Times, fit observer, avec raison, que le salaire du premier ministre était relativement bas et que « mener un train de vie compatible avec les devoirs de [cette] charge » coûtait cher. Le journal notait aussi que McBride n’avait pas d’argent au début de sa carrière politique et qu’il était improbable qu’il devienne riche ensuite car il était honnête. Le Times disait vrai. Quand il était devenu premier ministre, les banquiers le harcelaient déjà avec des lettres. Par la suite, il dut contribuer à nombre de bonnes œuvres et à la caisse du parti, fit quelques malheureux investissements dans l’immobilier et cosigna des billets à ordre pour bien des gens « qui prétendaient être des amis » mais se déchargeaient de leurs fardeaux financiers sur lui.

L’insolvabilité personnelle de McBride reflétait sa confiance inaltérable à l’égard d’autrui et sa foi en l’avenir de la Colombie-Britannique. Selon un ami journaliste, il « regard[ait] toujours vers l’avenir, et son optimisme [était] tel que rien ne lui sembl[ait] trop beau pour la province ». McBride n’était pas le seul à avoir la passion des chemins de fer. Bien que l’opposition ait allégué que ses relations avec les sociétés ferroviaires étaient entachées de corruption, cette accusation ne fut jamais étudiée à fond dans le cas du Canadian Northern. Après la reprise du pouvoir par les libéraux en 1916, un comité parlementaire enquêta sur le Pacific Great Eastern. Ce comité conclut que l’entente passée par la province avec la compagnie et ses entrepreneurs était irrégulière et illégale, que le gouvernement avait versé de l’argent pour des travaux qui n’avaient pas été faits et, malgré les dénégations de McBride, que des fonds étaient allés dans la caisse électorale des conservateurs. Cependant, de toute évidence, Bowser et d’autres avaient pris McBride comme bouc émissaire.

En mettant de l’avant une politique ferroviaire qui promettait quelque chose à la plupart des régions et en confiant le choix de l’emplacement d’une université à une commission indépendante formée d’éminents éducateurs de l’extérieur de la province, McBride montra son habileté à faire face aux rivalités intestines. Il stigmatisait l’esprit de clocher et se plaignait des « petits insulaires » qui encourageaient l’animosité contre la partie continentale de la province. Cependant, ses nombreuses tournées en Colombie-Britannique et les demandes de faveurs et de crédits qu’il recevait sans cesse de toutes les régions lui rappelaient l’existence de cet esprit de clocher. Député provincial de Victoria à compter de 1907, il refusa à la ville une subvention provinciale pour l’embellissement du port en faisant valoir que certaines parties de la province manquaient encore de routes et d’écoles. À l’occasion, il pouvait se permettre de rejeter des requêtes parce que, grâce à la délimitation des partis et à une répartition judicieuse des faveurs, son gouvernement était relativement stable. Toutefois, il ne laissa pas le Parti conservateur en bon état. Aux élections de septembre 1916, Bowser et son groupe ne gardèrent que neuf sièges et les libéraux dirigés par Brewster remportèrent tous les autres.

McBride n’était pas un penseur original. Étant donné le nombre important d’immigrants britanniques, son impérialisme était fort populaire. Son attitude envers les Amérindiens et les Asiatiques correspondait à celle de la masse. Par son optimisme, il était bien de son temps. Des amis lui reconnaissaient « l’imagination et le doigté » nécessaires pour saisir « l’occasion dont les autres ne savaient pas tirer profit ». Hélas, au moment où l’économie déclina et où les bonnes occasions se firent rares, il n’eut pas la créativité et l’énergie dont il aurait eu besoin pour s’adapter aux circonstances ou pour adopter des idées populaires tels le suffrage féminin et la prohibition.

Certains chercheurs pensent, comme Stephen Gray, que le gouvernement de sir Richard McBride était l’« incarnation de la corruption traditionnelle ». La formule concise de Margaret A. Ormsby est plus mesurée ; « plus que quiconque, dit-elle, [McBride ] personnifiait l’esprit de l’époque : l’optimisme qui confinait à l’insouciance ». À court terme, McBride réussit parce qu’il comprenait sa province natale, les électeurs et leurs aspirations. À long terme cependant, son optimisme excessif, typique des Britanno-Colombiens de son temps, alla à l’encontre de son propre bien et de celui de la province.

Patricia E. Roy

Les papiers concernant sir Richard McBride qui se trouvent dans les papiers des premiers ministres déposés aux BCARS, GR 441, sont volumineux, mais ont trait surtout aux affaires courantes. Les papiers de McBride conservés aux BCARS, Add. mss 347, comprennent un registre de copies de lettres confidentielles et des documents personnels réunis dans une petite collection de correspondance et de papiers ayant appartenu à sa secrétaire, Lottie Mabel Bowron. On trouve aussi des lettres concernant McBride aux AN dans les papiers d’autres hommes politiques, notamment dans ceux de sir Henri-Gustave Joly de Lotbinière (MG 27, II, C2 ; microfilm des originaux conservé aux Arch. seigneuriales de Lotbinière, Leclerville, Québec), de sir Robert Borden (MG 26, H) et de sir Wilfrid Laurier (MG 26, G).

Les journaux sont une source de documentation essentielle. Il n’y avait pas de journal des débats provincial, mais les principaux quotidiens de Victoria et de Vancouver suivaient les activités de l’Assemblée. La plupart d’entre eux étaient rattachés à un parti politique. Pendant la majeure partie de la carrière de McBride, le Daily Colonist, de Victoria, et le Daily News-Advertiser de Vancouver, penchèrent en faveur des conservateurs ; le Victoria Daily Times, le Daily World, de Vancouver, ainsi que le Morning Sun et son successeur, le Vancouver Daily Sun, étaient d’allégeance libérale. Le moins partisan des quotidiens, le Vancouver Daily Province, se montra d’abord favorable aux libéraux, mais se rallia par la suite aux conservateurs. Pour avoir des détails sur les débuts de McBride, il est indispensable de consulter le British Columbian, de New Westminster. Au moment où MacBride devint premier ministre, ce journal était bien établi dans le camp des conservateurs. Les quotidiens et hebdomadaires de l’arrière-pays sont particulièrement utiles pour avoir de l’information sur certains points concernant les régions en question et les élections. La couverture de l’actualité provinciale diffère beaucoup d’un journal à l’autre.

La meilleure source de documentation secondaire sur McBride se trouve aux chapitres pertinents dans M. A. Ormsby, British Columbia : a history ([Toronto], 1958 ; [éd. rév.], 1971). Un des adjoints de recherche d’Ormsby, Brian R. D. Smith, est l’auteur de « Sir Richard McBride ; a study in the Conservative party of British Columbia, 1903–1916 » (mémoire de m.a., Queen’s Univ., Kingston, Ontario, 1960). Il existe aussi un autre mémoire utile, P. R. Hunt, « The political career of Sir Richard McBride » (mémoire de m.a., Univ. of B.C., Vancouver, 1953).

Plusieurs livres et articles donnent également de l’information sur la carrière de premier ministre de McBride. R. E. Cail, Land, man and the law : the disposal of crown lands in British Columbia, 1871–1913 (Vancouver, 1974) donne un aperçu de la politique de la province sur les terres et les ressources, mais on peut probablement trouver d’autres sources de renseignements sur le sujet. Dans « The government’s timber business : forest policy and administration in British Columbia, 1912–1928 », BC Studies, n° 81 (printemps 1989) : 24–49, Stephen Gray glisse un mot sur cette politique. Le chapitre sur la Colombie-Britannique dans R. P. Gillis et T. R. Roach, Lost initiatives : Canadas forest industries, forest policy and forest conservation (Westport, Conn., 1986) donne un compte rendu détaillé des problèmes touchant la politique forestière.

On trouve beaucoup de documentation sur la question des territoires amérindiens dans E. B. Titley, A narrow vision : Duncan Campbell Scott and the administration of Indian Affairs in Canada (Vancouver, 1986), et dans Paul Tennant, Aboriginal peoples and politics : the Indian land question in British Columbia, 1849–1989 (Vancouver, 1990). On trouvera de l’information sur la politique du gouvernement McBride à l’égard des Chinois et des Japonais dans plusieurs chapitres de notre ouvrage intitulé A white mans province : British Columbia politicians and Chinese and Japanese immigrants, 1858–1914 (Vancouver, 1989).

La politique de McBride en matière de chemins de fer est analysée dans notre article intitulé « Progress, prosperity and politics : the railway policies of Richard McBride », BC Studies, n° 47 (automne 1980) : 3–28. On constate l’habilité de McBride à résoudre les rivalités entourant le choix du lieu de l’université à la lecture de R. C. Harris, « Locating the University of British Columbia », BC Studies, n° 32 (hiver 1976–1977) : 106–125.

Le chapitre d’introduction de Jean Barman, Growing up British in British Columbia : boys in private school, 1900–1950 (Vancouver, 1984), décrit le « caractère typiquement britannique » de la Colombie-Britannique du temps de McBride. On trouve le compte rendu le plus complet sur l’histoire des sous-marins achetés par McBride dans G. N. Tucker, The naval service of Canada ; its official history (2 vol., Ottawa, 1952), 1. [p. e. r.]

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Patricia E. Roy, « McBRIDE, sir RICHARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 10 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mcbride_richard_14F.html.

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Auteur de l'article:    Patricia E. Roy
Titre de l'article:    McBRIDE, sir RICHARD
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
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