MOCKRIDGE, CHARLES HENRY, ministre de l’Église d’Angleterre, rédacteur en chef et auteur, né le 15 décembre 1844 à Brantford, Haut-Canada, fils de James Mockridge et de Sarah Lemon ; le 18 octobre 1871, il épousa à Belleville, Ontario, Eliza Sophia Ridley Grier, et ils eurent sept enfants ; décédé le 25 février 1913 à Louisville, Kentucky.

Fils et petit-fils de ministres anglicans, Charles Henry Mockridge fit ses études à Belleville et au Trinity College de Toronto, où il se distingua en humanités. Récipiendaire d’une licence ès arts en 1865, il passa ensuite quelques années à diriger des écoles secondaires à Welland, à St Marys et à Clinton. Fait diacre en 1868, il fut ordonné ministre l’année suivante par l’évêque de l’Ontario, John Travers Lewis*. Poursuivant ses études, il obtint une maîtrise ès arts au Trinity College en 1869, une licence en théologie en 1877 et un doctorat en théologie en 1882. Il donnait des leçons d’homilétique et de théologie pastorale au Trinity College, et appartenait au bureau d’examinateurs ecclésiastiques qui décernait les diplômes de théologie. Comme lui, ses quatre fils obtiendraient des diplômes au Trinity College et deviendraient ministres du culte.

Après avoir desservi successivement les missions de Madoc et de Hillier de 1868 à 1876, Mockridge devint vicaire adjoint de St George the Martyr à Toronto. Manifestement, sa réputation de professeur et de lettré l’avait précédé, car le conseil paroissial lui confia la tâche d’ouvrir une école de jour payante pour garçons. En mai 1880, Mockridge succéda à l’oncle de sa femme, John Gamble Geddes, au titre de rector de la cathédrale Christ Church de Hamilton, où il se fit connaître par ses sermons puissants et combatifs. Il était populaire auprès de ses ouailles, mais il offensa plusieurs éminents fidèles associés à l’industrie de l’alcool en prêchant contre le commerce des boissons alcooliques et en appuyant le candidat de la Moral Reform Association aux élections à la mairie en 1888. Puis, ayant dénoncé vigoureusement, au cours d’un sermon prononcé le 22 octobre 1888, le système de location des bancs d’église, il fut obligé de démissionner. En mai 1889, il s’installa à la Christ Church de Windsor, en Nouvelle-Écosse. L’année suivante, il retourna à Toronto en tant que rector adjoint de l’église The Holy Trinity, où les bancs ne coûtaient rien. Mockridge avait une foi vive et personnelle, et de la vénération pour la Bible. Ses premières années de sacerdoce se caractérisèrent par des visites pastorales ainsi que par des offices spéciaux et des assemblées de dévotion dans des églises et des maisons.

Un des thèmes favoris de Mockridge était le devoir, pour les chrétiens, de soutenir les œuvres missionnaires de l’Église. En 1883, quand le synode provincial créa la Domestic and Foreign Missionary Society, dans le but de promouvoir les missions au Manitoba, dans le Nord-Ouest et outre-mer, il en devint le premier secrétaire général. Son travail, bénévole, consistait à organiser les activités de la société et à s’occuper de la correspondance. En juillet 1886, la société lança à Toronto, sous la direction de Mockridge, un mensuel intitulé Our Mission News (qui prit un an plus tard le nom de Canadian Church Magazine and Mission News) afin de promouvoir « les dons systématiques et proportionnés [aux moyens] eilleure façon d’assurer le soutien des missions ». Ce périodique apportait une importante dimension intellectuelle à l’effort missionnaire de l’Église et, selon l’historien Thomas Reagh Millman, était « l’une des meilleures publications jamais produites par les anglicans du Canada ». En janvier 1893, toujours à Toronto, Mockridge lança le Canadian Church Juvenile, feuillet double contenant des histoires et des leçons de religion. Beaucoup d’écoles du dimanche recevaient cette publication dont le tirage, dès avril 1894, atteignait environ 5 000 exemplaires. Cependant, la société missionnaire ne parvint pas à se maintenir, car la plupart des congrégations envoyaient leurs dons à la Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts. En outre, les anglicans de tendance évangélique préféraient donner directement à une autre organisation dont le siège était aussi à Londres, la Church Missionary Society.

Les tâches exigeantes de secrétaire et de rédacteur en chef, qui s’ajoutaient à ses responsabilités paroissiales, grevaient l’énergie de Mockridge qui, de toute façon, se sentait entravé par la séparation des fonctions de secrétaire et de trésorier. Il présenta sa démission en 1893, mais la société missionnaire créa immédiatement le poste à plein temps de secrétaire-trésorier et le lui offrit. Il démissionna de l’église Holy Trinity et assuma son nouveau poste le 1er janvier 1894. Peu après, il fut fait chanoine honoraire de St-Alban-the-Martyr. Deux ans plus tard cependant, un comité de la société missionnaire, constatant qu’elle n’arrivait pas à représenter l’Église dans son ensemble ni à avoir un revenu stable lui permettant de soutenir ses œuvres, décida que les fonctions de secrétaire et de trésorier devraient redevenir bénévoles et être exercées de nouveau par des personnes différentes. De plus, la direction des périodiques cesserait de relever du secrétaire. Le conseil d’administration de la société accepta ces mesures et le poste de Mockridge fut aboli.

Dès lors, la carrière de Mockridge connut des hauts et des bas. Au printemps de 1897, il alla au doyenné de Peterborough, où il fut un moment missionnaire, après quoi il fut invité par la congrégation de l’église Grace à Watertown, dans l’État de New York. En 1901–1902, il fut rector à San Jose, en Californie. En 1903, il succéda à son fils John Charles Hillier à la Church of the Messiah, à Detroit ; il y resta jusqu’en 1907. Il acheva ses années de sacerdoce dans une série de paroisses obscures au Massachusetts et au Kentucky, où il mourut en 1913.

Charles Henry Mockridge se signala par son ardent travail d’animation à la Domestic and Foreign Missionary Society, à la fois en tant que secrétaire et rédacteur en chef. À titre d’historien de l’Église, il publia en 1896 The bishops of the Church of England in Canada and Newfoundland et en 1898, dans Church Eclectic (New York), un court article intitulé « Twenty-five years of the church in Canada ». Convaincu que les missions étaient un aspect important du travail de son Église, il les promut avec constance.

Peter Hanlon

D’autres publications de Charles Henry Mockridge sont conservées dans les collections des EAC, General Synod Arch. (Toronto), ou figurent dans le Répertoire de l’ICMH.

EAC, Diocese of Toronto Arch., Church of the Holy Trinity (Toronto), vestry minute-book, particulièrement 26 mars 1894 ; St George the Martyr (Toronto), vestry minute-book, 1er mai 1876 ; General Synod Arch. (Toronto), GS 75-102 (Church of England in Canada, Domestic and Foreign Missionary Soc.), ser. 1-3 (Mockridge material) ; ser. 2-3 (Mockridge ledgers).— McMaster Univ. Library, Div. of Arch. and Research Coll. (Hamilton, Ontario), ACC [EAC], Diocese of Niagara records, Christ’s Church Cathedral (Hamilton), vestry minutes, 26 oct., 20 nov. 1888.— Trinity College Arch. (Toronto), 990-0053/074 (degree book).— Daily British Whig (Kingston, Ontario), 22 mai 1868, 2 nov. 1869.— Dominion Churchman (Toronto), 2 nov. 1893.— Hamilton Spectator, 6 mai 1880, 27 août 1883, 3 mars, 5 mai 1884, 10 oct., 21 nov., 9, 19 déc. 1887, 23 avril, 23, 26 juin, 22, 27 oct., 5 nov. 1888, 6 mai 1889.— Église d’Angleterre au Canada, Diocese of Toronto, Journal of the synod, 1897 : 12.— T. R. Millman, « Canadian Anglican journalism in the nineteenth century » et « The Domestic and Foreign Missionary Society of the Church of England in Canada, 1883–1902 », dans Canadian Church Hist. Soc., Journal (Toronto), 3 (1956–1959), n5 : 1–19, et 19 (1977) : 166–176, respectivement.— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell), 1.— J. G. Stevens, The descendants of John Grier, with histories of allied families ; a biographical and genealogical record (Baltimore, Md, 1964), 217s.— Trinity Univ. Rev. (Toronto), 25 (1912–13) : 117.

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Peter Hanlon, « MOCKRIDGE, CHARLES HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mockridge_charles_henry_14F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: https://www.biographi.ca/fr/bio/mockridge_charles_henry_14F.html
Auteur de l'article:    Peter Hanlon
Titre de l'article:    MOCKRIDGE, CHARLES HENRY
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
Date de consultation:    11 nov. 2024