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McEACHRAN, DUNCAN McNAB, vétérinaire, professeur, auteur, administrateur scolaire, inspecteur et éleveur, né le 27 octobre 1841 à Campbeltown, Écosse, fils de David McEachran et de Jean Blackney ; le 9 juin 1868, il épousa dans le canton d’East Zorra, Ontario, Esther Plaskett, et ils eurent deux filles ; décédé le 13 octobre 1924 à Ormstown, Québec.
Après des études à la Free Church Grammar School de Campbeltown, Duncan McNab McEachran est admis au réputé Edinburgh Veterinary College en 1858. Diplômé en 1861, il obtient peu après son permis d’exercice du Royal College of Veterinary Surgeons, dont il recevra en 1873 le titre d’associé. À l’automne de 1862, il immigre au Canada et s’installe à Woodstock, dans le Haut-Canada, où il commence une pratique privée. Le vétérinaire Andrew Smith*, ancien collègue de McEachran à l’Edinburgh Veterinary College, lui demande son aide pour mettre sur pied en 1863 la Upper Canada Veterinary School à Toronto – qui deviendra l’Ontario Veterinary College – et pour y enseigner les matières médicales. Les deux hommes s’efforcent de plus de promouvoir leur discipline auprès des agriculteurs et des hommes politiques par des conférences et des articles de journaux. En 1867, ils publieront à Toronto le premier manuel vétérinaire du Canada à l’usage des agriculteurs intitulé The Canadian horse and his diseases. McEachran sera aussi l’auteur de nombreux articles et rapports sur les principales maladies infectieuses qui affectaient le cheptel national. Un conflit sur les modèles d’enseignement sépare cependant bientôt les deux hommes et McEachran décide en 1865 d’ouvrir un bureau de pratique privée à Montréal, où il s’installe définitivement l’année suivante. Il y mettra sur pied la première école de médecine vétérinaire de la province. À cette époque, la récente spécialisation de l’agriculture canadienne, qui s’oriente vers l’élevage et l’industrie laitière, la croissance du transport routier hippomobile dans la métropole, l’augmentation du cheptel et l’absence de qualification des maréchaux-ferrants favorisent la création d’un enseignement vétérinaire et la formation professionnelle des futurs pratiquants.
Déjà doté d’une excellente réputation, McEachran réussit à convaincre le président de la Chambre d’agriculture du Bas-Canada, Thomas Edmund Campbell*, que la mise sur pied d’une telle école pourrait favoriser le développement économique de la province. Après avoir obtenu de celui-ci un subside de 300 $ et après avoir reçu l’appui du recteur du McGill College, John William Dawson*, et du doyen de la faculté de médecine de McGill, George William Campbell*, McEachran fonde en 1866 le Montreal Veterinary College. Les cours commencent le 26 septembre dans une petite résidence située au coin de la rue Craig (rue Saint-Antoine) et de la rue de Bleury. McEachran s’est fixé pour objectif de faire de son école vétérinaire, la troisième en Amérique à s’associer de près à un établissement d’enseignement supérieur, une section active du McGill College. Les écoles vétérinaires américaines et britanniques n’exigent encore aucun test d’admission ; or, McEachran inaugure un examen d’entrée et insiste pour imposer des études d’une durée de trois sessions de six mois chacune au lieu de deux, comme c’est le cas dans les autres écoles vétérinaires. Il établit, en outre, un audacieux programme et des normes élevées pour l’obtention du diplôme. Les débuts sont modestes : entre 1866 et 1875, seulement dix étudiants obtiendront leur diplôme. S’ils sont peu nombreux, les étudiants ont cependant accès à une formation scientifique poussée. Ils reçoivent des cours d’anatomie, de dissection, de matières médicales, de médecine, de chirurgie et d’obstétrique vétérinaire, ainsi que des cours donnés par la faculté de médecine de McGill en physiologie, en pathologie, en histologie, en chimie et en botanique (pour une durée totale de trois ans). Des leçons cliniques, qui se déroulent à l’infirmerie ainsi que dans les principales écuries et boucheries de la ville, les initient aux pratiques de la médecine anatomo-clinique. À partir de 1875, la croissance du Montreal Veterinary College connaîtra un essor. McEachran fait alors construire à ses frais un bâtiment plus spacieux au 6, avenue Union, pour loger une nouvelle infirmerie destinée à l’étude clinique des chevaux, un laboratoire, une pharmacie, une bibliothèque et un musée, où il expose les préparations anatomiques qu’il a acquises au cours de ses nombreux voyages en Europe. De telles mesures avant-gardistes lui valent des éloges puisque son école est rapidement considérée comme l’une des meilleures, sinon la meilleure, en Amérique du Nord.
En 1872, McEachran est invité à titre d’expert par les autorités de la ville de New York pour trouver des moyens de lutter contre une grave épidémie d’influenza qui affecte 30 000 chevaux et paralyse le système de transport de la ville. Il se rendra d’ailleurs à plusieurs reprises aux États-Unis afin d’effectuer des recherches sur certaines épizooties qui séviront dans les États de l’Est américain. Souhaitant développer, au sein du Montreal Veterinary College, l’étude expérimentale des maladies animales en Amérique, McEachran s’associe, en 1874, au docteur William Osler*, qui deviendra une figure marquante pour la médecine scientifique. Fraîchement revenu d’un stage d’études en Europe, ce dernier initie les étudiants en médecine vétérinaire aux zoonoses (pathologies animales transmissibles à l’humain comme le choléra des porcs et la trichine) et à l’entozoologie (spécialité qui étudie les nombreux parasites des animaux domestiques). Avec l’assentiment de McEachran, Osler met sur pied un laboratoire pour les démonstrations pathologiques et microscopiques, et inaugure les premières recherches en pathologie comparée au Canada. Les deux hommes partagent une philosophie avant-gardiste de l’enseignement médical. Ils considèrent que la médecine humaine et la médecine vétérinaire sont complémentaires et relèvent des mêmes principes fondamentaux. Aussi les étudiants du Montreal Veterinary College doivent-ils suivre des cours communs avec leurs collègues de médecine et passer les mêmes examens. Non seulement en sortent-ils avec une excellente formation, mais ils ont aussi la possibilité de réorienter leur carrière vers la médecine humaine en ne suivant qu’une année supplémentaire à la faculté de médecine de McGill.
En 1877, grâce à une subvention de 1 000 $ du Conseil d’agriculture de la province de Québec, McEachran met sur pied la section francophone du Montreal Veterinary College, devenant ainsi le premier à instaurer un enseignement vétérinaire en français à l’extérieur de la France. La structure du programme est identique à celle de la section anglophone. Les leçons vétérinaires sont confiées à des diplômés francophones du collège, dont Orphir Bruneau et Joseph-Alphonse Couture, à qui se joint, deux ans plus tard, Victor-Théodule Daubigny*. McEachran lui-même y enseigne. L’école de médecine et de chirurgie de Montréal (alors affiliée au Victoria College de Cobourg, en Ontario) est responsable du programme médical. Même si la qualité de l’enseignement est reconnue de tous, la section francophone, à la demande du gouvernement provincial, doit céder sa place en 1885 à deux nouvelles écoles francophones : l’École vétérinaire de Québec, mise sur pied et dirigée par Couture, et l’École de médecine vétérinaire française de Montréal, fondée par Bruneau et Daubigny. Il faut reconnaître à McEachran le mérite d’avoir fortement encouragé le développement de la médecine vétérinaire francophone selon un modèle d’enseignement universitaire qui fera date.
Concrétisant une affiliation déjà effective, le Montreal Veterinary College devient en 1889 la faculté de médecine comparative et de science vétérinaire de la McGill University, appellation suggérée par Osler. McEachran, heureux de cette intégration, accepte le poste de doyen (qu’il occupera jusqu’en 1903) et instaure un doctorat ès sciences vétérinaires ; McGill lui accorde d’ailleurs un doctorat honorifique en chirurgie vétérinaire en 1890, le nommera professeur émérite en 1905 et lui donnera un second doctorat honorifique, en droit, en 1909. Soucieux de répondre à l’avancement des connaissances médicales, McEachran relève encore les exigences du programme en y ajoutant des leçons de pathologie comparée et de bactériologie, données par les docteurs Wyatt Galt Johnston* et John George Adami, ainsi que, notamment, des cours de zoologie et de cynologie. La faculté est alors reconnue parmi les meilleurs établissements en Amérique, notamment par les revues Chicago Field et Turf, Field and Farm (New York), et attire à Montréal des étudiants de plusieurs pays. Parmi les diplômés de l’école, beaucoup pratiqueront aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Japon, en Afrique du Sud et aux Antilles. Malgré cette enviable performance, la faculté se retrouve, au début du xxe siècle, dans une position difficile. De 1890 à 1902, le nombre d’étudiants admis chute de 50 à 15. Ceci s’explique non seulement par le faible soutien financier des gouvernements et de McGill, mais surtout par la compétition offerte par des écoles de moindre envergure, plus faciles d’accès et où le programme d’études est moins exigeant. Qu’on en juge par l’énorme popularité de l’Ontario Veterinary College, qui accorde 3 365 diplômes entre 1863 et 1908 contre seulement 315 diplômes (sections francophone et anglophone) pour l’école de Montréal entre 1866 et 1902. En 1903, la faculté est contrainte de fermer ses portes. Malgré sa courte existence, la contribution de cette école au développement de l’enseignement et de la pratique vétérinaire est considérable. Sa philosophie pédagogique axée sur le rapprochement entre la médecine humaine et la médecine animale, ainsi que sur la combinaison de l’enseignement des sciences fondamentales et de l’expérience clinique, anticipe le modèle d’enseignement qu’adopteront la plupart des écoles de médecine vétérinaire en Occident après la Première Guerre mondiale.
Les activités de McEachran ne se sont pas limitées au monde de l’enseignement. Du 22 juin 1877 au 27 août 1886, il occupe le poste de médecin vétérinaire de la Volunteer Militia Field Battery of Artillery of Montreal ; cet emploi est cependant de peu d’importance en regard de sa participation à l’organisation du premier système de quarantaine animale au Canada. La croissance de la demande britannique en produits d’élevage, l’augmentation du volume des échanges internationaux à l’aide des vapeurs transocéaniques et la menace d’une épizootie de fièvre aphteuse (présente en Grande-Bretagne à ce moment) incitent le gouvernement fédéral à mettre sur pied une politique d’inspection systématique des animaux qui entrent au Canada et en sortent. Le mandat est confié à McEachran, qui devient ainsi en 1876 inspecteur en chef du bétail. Il place les meilleurs vétérinaires de la province de Québec dans le port de Lévis – où ouvre cette année-là ce qui est sans doute la première station de quarantaine animale en Amérique du Nord – afin de contrôler le transport des bovins, des moutons, des porcs et des chevaux, fréquemment atteints de maladies infectieuses. Toujours en 1876, des stations de quarantaine sont créées à Halifax et à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. À la suite de l’accroissement du commerce des produits d’élevage au début du xxe siècle, on mettra sur pied plus de 20 stations de quarantaine au pays, de Pictou, en Nouvelle-Écosse, à Nelson, en Colombie-Britannique. Influencés par ce type de modèle préventif, les États-Unis mettront à leur tour sur pied des stations de quarantaine animale.
Reconnu par les autorités politiques du pays, McEachran obtient en 1885 le premier poste d’inspecteur vétérinaire en chef du gouvernement canadien (emploi à temps partiel). Il voit à l’application de l’Acte concernant les épizooties et maladies contagieuses des animaux voté la même année. Cette loi renforce de façon importante les mesures de contrôle des maladies infectieuses animales en imposant de nouvelles contraintes sanitaires aux propriétaires de bestiaux, en donnant des pouvoirs étendus aux inspecteurs vétérinaires, en précisant les normes d’abattage des animaux infectés et en élargissant les pouvoirs d’interdiction des importations d’animaux suspects. McEachran supervise aussi l’édification d’un appareil d’État qui poursuit plusieurs objectifs, dont l’instauration d’un réseau d’inspection des animaux et des aliments et la supervision des laboratoires où vétérinaires et autres scientifiques se consacrent à l’étude expérimentale des maladies animales. Afin d’éviter une perte importante du cheptel, McEachran a aussi la responsabilité d’imposer l’abattage des troupeaux déclarés contagieux. Sensible aux doléances des éleveurs – qui perdent dans ces cas des sommes importantes –, il est soucieux d’obtenir leur collaboration. Il tente de leur faire accorder, par le gouvernement fédéral, des indemnités à l’abattage. À l’occasion de conflits commerciaux sur les exportations de bovins, il réfute avec rigueur les allégations des Britanniques sur la présence au Canada de maladies animales endémiques tels le charbon, la pleuropneumonie bovine (notamment en 1892) et la fièvre du Texas. Deux laboratoires de recherche sont créés durant sa direction, l’un à Stellarton, en Nouvelle-Écosse, en 1891 et l’autre à Outremont, dans la province de Québec, en 1897. Après avoir assuré des bases solides au système de surveillance animale, McEachran démissionne en 1902, mais demeure consultant honoraire du gouvernement fédéral. Son successeur, John Gunion Rutherford, qui s’occupera notamment de la section de la santé des animaux (elle deviendra, en 1997, l’Agence canadienne d’inspection des aliments), poursuivra le travail qu’il a entrepris.
Dans l’esprit de McEachran, les activités scientifiques, notamment les sciences de laboratoire, sont les voies royales du développement de la médecine vétérinaire. Dès 1882, McEachran a adhéré à la théorie pasteurienne et aux nouvelles découvertes de la bactériologie. En 1893, il participe à des enquêtes de la Montreal Medico-Chirurgical Society sur les maladies infectieuses. Il est l’un des premiers à introduire au Canada, en 1895, l’épreuve à la tuberculine, méthode de dépistage de la tuberculose bovine mise au point par le bactériologiste allemand Robert Koch ; il encourage d’ailleurs la mise sur pied de travaux de recherche sur cette maladie à la station expérimentale d’Outremont. Membre de la Milk Commission de la Montreal Medico-Chirurgical Society, il recommande à la ville de Montréal en 1900 – soit une vingtaine d’années avant que l’idée se concrétise – la mise en place d’un système de surveillance de la production et de la distribution du lait. McEachran représente le Canada à l’occasion de nombreuses rencontres internationales, notamment au Congrès international de la tuberculose tenu à Londres en 1901.
McEachran est aussi un militant qui, à l’instar de son ancien collègue, Andrew Smith, souhaite non seulement rehausser le niveau intellectuel et professionnel des vétérinaires, mais aussi leur assurer un meilleur statut social. C’est dans ce but qu’il a participé à la fondation en 1875 de la Montreal Veterinary Surgeons Association, qui vise à améliorer la formation des vétérinaires diplômés, à intensifier la lutte aux charlatans et à sensibiliser les agriculteurs à l’efficacité des vétérinaires. Dès 1876, McEachran fait également campagne auprès de l’American Veterinary Medical Association, dans l’American Veterinary Review et dans le United States Veterinary Journal (respectivement publiés à Schaumburg et à Chicago, dans l’Illinois) en faveur d’un relèvement des programmes d’études et d’une reconnaissance accrue de la profession. À la fin des années 1870, il écrit une chronique vétérinaire dans le Journal d’agriculture de Montréal. À partir de 1885, il fait aussi partie d’un groupe de pression qui souhaite que le gouvernement provincial accorde l’exclusivité des soins aux animaux aux vétérinaires diplômés. Doléance entendue puisque, en 1902, une loi créera le Bureau des médecins vétérinaires de la province de Québec. En 1888, il devient membre de la Society for the Study of Comparative Psychology.
Fortement intéressé à l’élevage du bétail et attiré par les profits qu’une telle activité peut rapporter, McEachran a également participé à la fondation des deux plus grands ranchs canadiens de la fin du xixe siècle. En 1881, après une visite à dos de cheval jusqu’aux pieds des Rocheuses, dont le récit est publié dans la Gazette la même année, il met sur pied, avec le sénateur Matthew Henry Cochrane* de Compton, dans la province de Québec, la Cochrane Ranche Company Limited. Première d’une douzaine de grandes compagnies créées par des capitalistes anglais ou de l’est du Canada pour établir des fermes d’élevage dans le sud de l’Alberta, cette compagnie a vu le jour grâce à un programme de location de pâturages à bas prix offert par le gouvernement canadien. Durant deux ans, McEachran assume les postes de vice-président et de directeur général de la compagnie, qui possède quatre ranchs à l’ouest de Fort Calgary (Calgary), puis démissionne à la suite de difficultés techniques et financières. À ce moment, il accepte le poste plus lucratif de directeur général dans l’organisation de la Walrond Cattle Ranch Limited, propriété de sir John Walrond, entrepreneur britannique, située un peu plus au sud de l’Alberta, près de Pincher Creek. Chacune des deux compagnies loue plus de 200 000 acres de terre et élève environ 10 000 bovins herefords et Polled Angus. Les fondateurs des entreprises comptent se servir du chemin de fer canadien du Pacifique en construction pour transporter le bétail vers les marchés de l’est du Canada et de la Grande-Bretagne. McEachran offre son expérience de médecin vétérinaire en se rendant sur les lieux au moins deux fois l’an pour l’inspection de l’exploitation ; il assume également la supervision des directeurs de ranchs à partir de Montréal. Le siège social de la Walrond Cattle Ranch Limited se trouve en Angleterre jusqu’en 1898, année de la création de la New Walrond Ranche Company Limited, dont McEachran devient président et directeur général. L’entreprise cesse ses activités en 1908, après plusieurs années de pertes financières. L’éleveur Patrick Burns* achète l’ensemble du troupeau.
Étant donné son grand intérêt pour les chevaux et sa connaissance de leur comportement, McEachran a été juge équestre au National Horse Show de New York en 1891 et en 1892 et à l’Exposition universelle de Chicago en 1893. Il a de plus fait partie du Montreal Hunt Club, du Forest and Stream Club à Dorval et de l’influent Club St James de Montréal. En 1909, âgé bientôt de 70 ans, il quitte sa résidence de l’avenue Union à Montréal et s’installe dans une magnifique villa à Ormstown, au sud-ouest de la métropole. Sur les bords de la rivière Châteauguay, il exploite une ferme laitière et un élevage de chevaux clydesdale sur plus de 200 acres de terres fertiles. Sa ferme remporte en 1916 une médaille d’argent au concours du Mérite agricole de la province de Québec.
Duncan McNab McEachran peut être considéré comme un bâtisseur typique du Canada de la deuxième moitié du xixe siècle. Écossais éduqué et déterminé à faire sa place dans le pays, il ne manquait pas d’énergie pour le doter de professionnels compétents. Ses ambitions lui ont valu certaines critiques, car il était parfois entêté et intransigeant. Il restait toutefois un homme entier et fécond. L’avancement de la médecine vétérinaire et les services que lui et ses étudiants ont pu rendre à la société figurent sûrement au nombre de ses plus belles réalisations. Le Montreal Veterinary College procurait à ses diplômés une culture scientifique leur permettant de participer aux progrès de cet immense pays : assurer le développement de l’agriculture animale pour approvisionner les villes en pleine expansion démographique, voir à la santé des chevaux, dont le transport routier était encore grandement tributaire, entretenir la cavalerie militaire et veiller à la protection de la santé publique. À la fin de sa carrière, McEachran avait, par ses efforts dans les domaines de l’enseignement, de la prévention et du traitement des maladies animales, contribué à assainir les troupeaux du pays et à en éradiquer presque complètement les maladies contagieuses.
Outre l’ouvrage qu’il a écrit avec Andrew Smith, Duncan McNab McEachran a publié plusieurs autres volumes et articles : Bulletin on typhoid fever in horses, improperly called influenza (Ottawa, 1901) ; Hog cholera and swine plague and verminous broncho-pneumonia (Ottawa, 1899) ; Maladie du coït (equine syphillis) (Ottawa, 1901) ; « On the intercommunicability of tuberculosis from animals to man and from man to animals », Montreal Medical Journal, 21 (1892–1893) : 801–812 ; « On the prevention of tuberculosis in animals », Montreal Medical Journal, 28 (1899) : 410–422 ; Opening address ; Society of Comparative Psychology (in connection with the Montreal Veterinary College) (Montréal, 1888) ; « Osler and the Montreal Veterinary College », dans Sir William Osler memorial number ([Toronto], 1920) : 35–38 ; Tuberculosis in cattle (Ottawa, 1900) ; « Veterinary education », American Veterinary Rev. (Schaumburg, Ill.), 1 (1877) : 12s., 45–50, 85–92, 113–115. Il a également rédigé tous les rapports du Montreal Veterinary College, de 1866 à 1903, parus sous le titre Annual announcement, ainsi que de nombreux autres pour les gouvernements provincial et fédéral : Québec, Parl., Doc. de la session, rapport du commissaire de l’Agriculture et des Travaux publics, puis du commissaire de l’Agriculture et de la Colonisation, et finalement du commissaire de l’Agriculture, 1872–1904 ; Canada, Parl., Doc. de la session, rapport du ministre de l’Agriculture, 1874–1910. Enfin, il est l’auteur de quelques récits de voyage, Impressions of pioneers, of Alberta as a ranching country, commencing 1881 (Ormstown, Québec, [1916 ?]), A journey over the plains : from Fort Benton to Bow River and back (Montréal, 1881), Notes of a trip to Bow River, North-West Territories (Montréal, 1881), Report of a visit to Great Britain and the continent of Europe in the winter of 1897–98 (Ottawa, 1898), et d’une communication : « Sanitary measures in preventing disease in the U.S. and Canada » (communication faite devant la United States Veterinary Medical Assoc., Philadelphie, 1876).
AO, RG 80-27-2, 50 : 92.— Arch. privées, A. B. McCullough (Ottawa), « The Walrond Ranche : a financial history » (1998) ; George Thomson (Lochmaben, Écosse), « Professor Duncan McNab McEachran, 1841–1924 : a biography » (texte dactylographié).— SAUM, 99-2 ; 923, 1.— Gazette (Montréal), 14 oct. 1924.— T. W. M. Cameron, « Veterinary education in Canada », Veterinary Journal and Annals of Comparative Pathology (Londres), 93 (1937) : 102–106.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898 et 1912).— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 2.— F. T. Daubigny, « The teaching of veterinary science in the province of Quebec », American Veterinary Medical Assoc., Journal (Schaumburg), 18 (avril–sept. 1924) : 14–20.— T. W. Dukes, « Veterinary history : early Canadian microscopists with associations to veterinary medicine », Canadian Veterinary Journal (Ottawa), 34 (1993) : 241–245.— T. [W.] Dukes et Norman McAninch, « Health of animals branch, Agriculture Canada : a look at the past », la Rev. vétérinaire canadienne (Ottawa), 33 (1992) : 58–64.— S. B. Frost, McGill University : for the advancement of learning (2 vol., Montréal, 1980–1984).— Denis Goulet et André Paradis, Trois siècles d’histoire médicale au Québec ; chronologie des institutions et des pratiques (1639–1939) (Montréal, 1992).— Orlan Hall, « Progress of tuberculosis eradication in Canada », Canadian Journal of Comparative Medicine and Veterinary Science (Gardenvale, Québec), 3 (1939), no 2 : 47–50.— Frédéric Jean, « l’Empoisonnement par le lait : l’impact de la campagne du lait pur sur la lutte à la mortalité infantile au Québec, 1830–1930 : le cas de Montréal » (mémoire de m.a., univ. de Sherbrooke, Québec, 1999).— McGill Univ., Annual report (Montréal), 1890–1903.— C. A. Mitchell, A note on the early history of veterinary science in Canada (Gardenvale, 1940).— « Montreal Veterinary Medical Association », Veterinary Journal and Annals of Comparative Pathology, 4 (1877) : 140s.— V. A. Moore, « Duncan McEachran and the McGill faculty of comparative medicine », American Veterinary Medical Assoc., Journal, 13 (oct. 1921–mars 1922) : 625–638.— « Necrology : Duncan McEachran », American Veterinary Medical Assoc., Journal, 19 (oct. 1924–mars 1925) : 265.— Michel Pepin, Histoire et petites histoires des vétérinaires du Québec ([Montréal], 1986).— J. F. Smithcors, The veterinarian in America, 1625–1975 (Santa Barbara, Calif., 1975).— P. M. Teigen, « The establishment of the Montreal Veterinary College, 1866/67–1874/75 », la Rev. vétérinaire canadienne, 29 (1988) : 185–189.— Sandra Vokaty, « The adventures of Dr. Duncan McNab McEachran in western Canada », la Rev. vétérinaire canadienne, 20 (1979) : 149–156.— Who’s who and why, 1914.
Denis Goulet et Frédéric Jean, « McEACHRAN, DUNCAN McNAB », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mceachran_duncan_mcnab_15F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/mceachran_duncan_mcnab_15F.html |
Auteur de l'article: | Denis Goulet et Frédéric Jean |
Titre de l'article: | McEACHRAN, DUNCAN McNAB |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
Année de la révision: | 2005 |
Date de consultation: | 11 déc. 2024 |