AHN, ROBERT HENRY, exploitant minier, né en 1848 à Bristol, Angleterre ; en 1876, il épousa M. E. Davies du Staffordshire, Angleterre, et ils eurent deux filles, puis Jane Herson, avec qui il n’eut pas d’enfants ; décédé à Buffalo, New York, le 30 novembre, probablement en 1909, mais peut-être en 1911 ou en 1913.
Exploitant de peu d’envergure et sans scrupules, Robert Henry Ahn était typique d’une catégorie d’entrepreneurs nombreuse en son temps, ces hommes qui passaient d’un campement minier à l’autre, au gré de rumeurs généralement vagues et prometteuses d’une fortune rapide. Certains trouvèrent de l’or ; d’autres acquirent une réputation de fraudeurs. Ahn semble s’être situé quelque part entre ces deux extrêmes.
On dit qu’il travailla d’abord dans l’industrie manufacturière en Grande-Bretagne, mais dans les années 1870, il se prit de passion pour les mines, ce qui le mena en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Californie, au Mexique et finalement au Canada. Se présentant tour à tour comme expert minier, minéralogiste et courtier en mines, il s’installa à Toronto en 1888 et concentra son attention sur les exploitations de nickel et de cuivre du nord-est de l’Ontario. En 1893, il prétendait avoir ouvert 22 propriétés minières dans la région de Sudbury au cours des cinq années précédentes, ce qui était probablement quelque peu exagéré. Il participa, surtout à titre de directeur général résidant, à des sociétés telles l’Algoma Gold Mining and Reduction Company de Nickel City (agglomération mort-née située à une quinzaine de milles à l’ouest de Sudbury), la Commercial Mining Company de Sudbury, la Fairbanks Consolidated Mining Company of Ontario Limited et l’Emmens Metal Company de Pennsylvanie.
Aucune de ces entreprises ne fit florès, et Ahn les quitta presque toutes dans un climat de rancœur. À l’Algoma Gold Mining Company, il se fit un ennemi irréductible en la personne d’Æneas McCharles, l’un des plus ardents promoteurs de Sudbury. Ce pittoresque entrepreneur minier l’accusa en 1892 d’avoir « nui plus que quiconque aux exploitants de mines du district ». Ahn, affirmait-il, avait convaincu des Torontois peu avertis d’investir dans la construction d’une usine de réduction à Nickel City, mais il n’en savait « pas plus sur la construction que sur les mines ». Construite par des ouvriers qui ne reçurent que les trois quarts du salaire promis, et encore, seulement après avoir menacé d’intenter des poursuites, l’usine s’avéra inutilisable.
D’autres, dont Stephen H. Emmens de l’Emmens Metal Company, ayant souscrit publiquement au jugement de McCharles, on ne s’étonnera pas qu’Ahn ait quitté la région en 1893. Environ deux ans plus tard, il s’intéressait aux terrains aurifères du district du lac des Bois. Du temps où il était à Sudbury, il avait cherché des capitaux dans le sud de l’Ontario et aux Etats-Unis ; il se tournait maintenant vers la Grande-Bretagne. Au début, les choses allèrent bien. Il fut surintendant local de sociétés britanniques comme l’Anglian Mining and Finance Company Limited et la Dominion Gold Mining and Reduction Company qui, après sa constitution juridique, en août 1895, fit l’acquisition de plus d’une douzaine de propriétés et s’empressa de construire une usine appelée Rat Portage Reduction Works. En outre, Ahn mit en valeur des propriétés aurifères sous la raison sociale de R. H. Ahn Company, à Rat Portage (Kenora). Dès 1897, la Dominion Gold piétinait, en partie à cause de son administration. Entre-temps, il s’était lancé dans d’autres entreprises au lac des Bois, notamment la Mikado Gold Mining Company, la Crown Point Mining Company Limited et la Gold Reefs Company Limited de Montréal, qui toutes ne firent pas long feu.
Au début des années 1900, Ahn se trouvait à nouveau dans le district de Sudbury, où il faisait la promotion de la Gold Gravel Dredging Company. Il avait acquis les actes de concession de propriétés situées sur la rivière Vermilion et projetait d’exploiter des gisements alluviaux à l’aide d’un système de dragage mis au point en Californie et en Nouvelle-Zélande. Périodiquement, il rapportait que les travaux avançaient, mais en fait, cette initiative ne fut pas plus fructueuse que ses entreprises précédentes.
Tout comme la première partie de sa vie, la mort de Robert Henry Ahn est entourée de mystère. En 1914, sa seconde femme demanda au tribunal successoral du comté d’York de répartir sa succession, qui comportait uniquement les actes de concession de mines de la rivière Vermillon, sans valeur. Dans la documentation qui accompagnait la requête, le jour et le lieu de son décès sont toujours les mêmes, mais on trouve trois années différentes, 1909, 1911 et 1913.
Robert Henry Ahn est l’auteur de The Sudbury nickel and copper mines, Ontario, Canada (Toronto, 1893) ; un exemplaire de cette brochure est déposé aux INCO Arch. (Sudbury, Ontario), box 940-06.
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R. Matthew Bray, « AHN, ROBERT HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/ahn_robert_henry_13F.html.
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Auteur de l'article: | R. Matthew Bray |
Titre de l'article: | AHN, ROBERT HENRY |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1994 |
Année de la révision: | 1994 |
Date de consultation: | 2 déc. 2024 |