APRENDESTIGUY (Daprandesteguy, Arpentigny), MARTIN D’, sieur de MARTIGNON, traitant et seigneur acadien ; né vers 1616 à Ascain, dans le Pays Basque français, probablement fils de Joanis d’Aprendestiguy ; mort vraisemblablement entre 1686 et 1689. La forme basque du nom, « Aprendestiguy », apparaît souvent dans les documents officiels français avec l’orthographe « Arpentigny ».

Dans les années 1650, associé à des marchands de Saint-Jean-de-Luz, Aprendestiguy armait chaque année un navire qui faisait la traite et la pêche sur les côtes de l’Acadie, avec la permission de Guillaume Lebel, tuteur des enfants du dernier gouverneur, Menou d’Aulnay. Au cours de l’un de ces voyages, en août 1656, le navire d’Aprendestiguy, le Saint-Jean-Baptiste, fut capturé et les membres de l’équipage faits prisonniers sur l’ordre de Nicolas Denys, qui avait acheté les droits de pêche sur la côte en 1653 et qui fut par la suite nommé lieutenant général de la région. Aprendestiguy fut mené au quartier général de Denys à Saint-Pierre (Cap-Breton) puis en France, où il dut plaider. Deux membres de son équipage s’évadèrent et gagnèrent Saint-Jean-de-Luz dans un bateau de pêche basque, et les associés d’Aprendestiguy purent alors aller en justice pour rentrer en possession de leur navire et de sa cargaison de pelleteries et de morue, arguant que l’avis du monopole de Denys n’avait pas été dans leur port.

Les relations d’Aprendestiguy avec Charles de Saint-Étienne de La Tour avaient un caractère d’intimité, car il avait épousé Jeanne, fille du premier mariage de La Tour. Aprendestiguy prêta de fortes sommes à son beau-père. Nous pouvons en conclure qu’Aprendestiguy s’établit probablement en Acadie près de La Tour, soit au cap de Sable, soit sur la rivière Saint-Jean entre 1660 et 1662. En 1672, on lui accordait une seigneurie à l’embouchure de la rivière Saint-Jean et le titre de « sieur de Martignon ». La concession était très étendue, mais elle ne procurait qu’un modeste gagne-pain par la traite des fourrures. De fait, Perrot, dans sa relation de 1686, déclare qu’on ne comptait que trois habitants dans la région de la Saint-Jean, qui vivaient misérablement de la traite. Martignon répara le fort de d’Aulnay à l’embouchure de la Saint-Jean : on l’appela par la suite fort Martignon.

En 1686, la fille de Martignon, Marianne, âgée de 24 ans, épousa Guillaume Bourgeois, marchand de Port-Royal, fils de Jacques (ou Jacob) Bourgeois*. Il est probable que Martignon mourut entre 1686 et 1689, car il avait 70 ans lors du recensement de 1686, et son nom n’apparaît pas à celui de 1689.

U. J. Bourgeois

AN, Col., C11D, 2, f.20 ; E, 298A, ff.440–441.— Pièces et documents relatifs à la tenure seigneuriale, II : 254.— Recensement (Acadie).— René Baudry, Quelques Documents nouveaux sur Nicolas Denys, RHAF, IX (1955–56) : 14–30.— Ganong, Historie sites in New Brunswick, 277s., 309, 352.— Placide Gaudet, Acadian genealogy and notes/Généalogies des familles acadiennes accompagnées de documents, RAC, 1905, II, App. A, pt. iii.— Rameau de Saint-Père, Une Colonie féodale, II : 403.— Webster, Acadia, 210.

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U. J. Bourgeois, « APRENDESTIGUY (Daprandesteguy, Arpentigny), MARTIN D’, sieur de MARTIGNON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/aprendestiguy_martin_d_1F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
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