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ATWATER, EDWIN, grand propriétaire terrien, homme d’affaires, échevin, né à Williston, au Vermont, le 14 septembre 1808, fils de Linus Atwater, décédé à Montréal le 18 juin 1874.
Edwin Atwater immigre au Canada vers 1830. Il s’établit à Montréal et exerce la profession de peintre. Se joignant à son frère aîné, Albert, il fonde une entreprise de peintures, de vernis et de glaces. Les frères Atwater sont les premiers importateurs de glaces au Canada, et leur fabrique de vernis réduira considérablement l’importation de ce produit sur le marché national. Actif et entreprenant, Edwin se hausse bientôt parmi les personnalités importantes de Montréal.
En 1846, il participe à la fondation de la Banque d’Épargne de la Cité et du District de Montréal [V. Marc-Damase Masson]. C’est à Mgr Ignace Bourget*, évêque de Montréal, que revient l’idée de la création de cette institution mutuelle vouée à l’intérêt des déposants. Edwin Atwater en est directeur honoraire de 1846 à 1871, directeur de 1848 à 1874, vice-président de 1852 à 1859, et président de 1859 à 1861. Après des débuts difficiles, la banque étant obligée de fermer ses portes de 1847 à 1849 à cause de crises financières locales et internationales, l’institution reprend sa marche vers le progrès dès le début de 1850. De 1850 à 1873, elle obtient la confiance et l’estime du public, en surmontant toutes les difficultés occasionnées par une situation économique peu favorable. En 1871, elle reçoit une nouvelle charte, sous la juridiction du dominion du Canada.
Pour répondre à un autre besoin pressant, Atwater s’associe à des Montréalais éminents pour fonder, en 1846, la Compagnie du télégraphe de Montréal. Déjà, en 1844, un premier message télégraphique avait été transmis de Baltimore à Washington, et Montréal, grande ville nord-américaine, ne pouvait rester coupée du reste du monde. En 1847, la compagnie établit un service télégraphique entre Montréal et Toronto, et entre Montréal et Québec ; le 17 avril 1849, elle reçoit sa charte officielle. La même année Atwater participe à la fondation de la Compagnie du télégraphe entre Montréal et Troy (N.Y.).
Non content des services rendus à la communauté montréalaise en sa qualité de financier, Edwin Atwater se lance dans la politique municipale ; il est élu au conseil municipal de Montréal, comme conseiller (1850–1851), puis comme échevin (1852–1857). Représentant le quartier Saint-Antoine, il se distingue par son énergie et son dynamisme. Il participe à de nombreux comités créés par le conseil afin de trouver des solutions aux problèmes de la ville. De 1851 à 1857, il est président de la commission de l’aqueduc, et c’est sous sa direction qu’est établi un nouveau service, plus moderne. En 1865, comme délégué de Montréal, il assistera, à Detroit, Michigan, à une importante assemblée de municipalités.
Ambitieux et travailleur, Atwater se voit confier, en 1861, la présidence du Bureau de commerce de Montréal, et devient de ce fait membre ex-officio à la commission du havre, selon la pratique en vigueur de 1855 à 1873. Il participe également à l’administration de la Banque des Marchands, fondée en 1861 par Hugh Allan*, et à celle de la Compagnie d’assurance des citoyens du Canada (Citizens’ Insurance Company of Canada) ; il occupera le poste de vice-président de l’une et l’autre entreprise. Il est aussi un membre actif de l’église American Presbyterian.
Après quelques semaines de maladie, Edwin Atwater meurt le 18 juin 1874, laissant une des plus belles fortunes de Montréal, amassée au cours de 40 années de travail acharné. Pour le remercier de son dévouement au progrès de la communauté montréalaise, le conseil municipal donnait le nom d’Atwater à une rue du quartier Saint-Antoine, en 1871. Edwin Atwater avait épousé, le 23 mai 1833, Lucy Huntington Greene, de Vergennes, Vermont, qui lui donna quatre fils et quatre filles.
Journals of the Legislative Assembly of the Province of Canada, 1841–1851.— The manufactures of Montreal, RHAF, VI (1952–1953) : 138.— La Minerve (Montréal), 19 juin 1874.— E. J. Chambers, The book of Montreal ; a souvenir of Canada’s commercial metropolis ([Montréal, 1903]), 63–65.— Denison, Canada’s first bank, II : 73, 152, 175.— T. T. Smyth, The first hundred years ; history of the Montreal City and District Savings Bank, 1846–1946 (s.l., s.d.), passim.— Storied Quebec (Wood, Atherton et Conklin), IV : 428s.— Toponymie (« Service d’urbanisme de Montréal, Bulletin d’information », n° 4, [Montréal], 1966), 10.— M.-C. Daveluy, Un Canadien éminent : Raphaël Bellemare (1821–1906), RHAF, XII (1958–1959) : 539s.
Pierre Landry, « ATWATER, EDWIN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/atwater_edwin_10F.html.
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Auteur de l'article: | Pierre Landry |
Titre de l'article: | ATWATER, EDWIN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 1 déc. 2024 |