BRUSH, GEORGE, constructeur de navires et industriel, né le 6 janvier 1793 à Vergennes, Vermont, fils d’Elkanah Brush et d’Alathea Frink ; il épousa Eliza Maria Seymour, de Vergennes, et ils eurent neuf enfants, dont six lui survécurent ; décédé le 21 mars 1883 à Montréal.
Après avoir fréquenté l’école publique élémentaire à Vergennes et avoir travaillé six ans dans un magasin de campagne, George Brush devint l’un des pionniers dans le domaine de la navigation à vapeur sur le lac Champlain ; en 1815, il commandait le Champlain, second vapeur à être construit sur le lac. Deux ans plus tard, Brush déménagea à Montréal, où il devint capitaine et ingénieur de bateaux à vapeur appartenant à la famille Torrance [V. David Torrance*]. Bien qu’il soit possible que Brush ait continué à commander des bateaux jusqu’en 1834, il s’occupa de plus en plus de leur construction. En 1823, il surveilla la construction du Hercules, qui, sous son commandement, allait devenir le premier remorqueur à faire passer les océaniques à travers le difficile courant Sainte-Marie, à la hauteur de Montréal. D’autres gros vapeurs naviguant sur le Saint-Laurent, comme le British America, le St. George et le Canada, furent également construits pour les Torrance, sous l’œil vigilant de Brush. En 1834, il fut engagé par l’Ottawa and Rideau Forwarding Company, dont Peter McGill [McCutcheon*] était l’un des principaux propriétaires, pour diriger l’activité de la firme à Kingston, Haut-Canada.
Pendant qu’il surveillait la construction de bateaux à vapeur dans différentes villes le long du Saint-Laurent, Brush eut probablement l’occasion de rencontrer les frères Ward, John D., Lebbeus B. et Samuel. Ils étaient, comme lui, originaires de Vergennes et construisaient des moteurs de bateaux à vapeur à l’Eagle Foundry, à Griffintown (maintenant partie de Montréal). En 1838, Brush était de retour à Montréal, en tant qu’associé des Ward, possédant un tiers des actions dans l’Eagle Foundry. La même année, l’entreprise construisit un moteur pour le Sydenham : commandé par la marine royale, par l’intermédiaire de la compagnie de Hugh Allan, ce vapeur devait se révéler le plus rapide de la flotte. Sept ans plus tard, Brush était devenu seul propriétaire de la compagnie, après avoir racheté les actions des Ward.
D’abord constructeur de bateaux, capitaine, puis ingénieur, Brush avait réussi à devenir propriétaire et directeur d’une solide entreprise de construction de moteurs, secteur où la concurrence était très forte [V. Augustin Cantin*]. Rejoint en 1852 par son fils aîné, George S., Brush grossit son entreprise et diversifia son activité pour faire face à la concurrence des nouvelles fonderies, attirées sur les rives du canal Lachine, où elles pouvaient se procurer à bon marché l’énergie hydraulique dont elles avaient besoin. Brush et son fils fabriquaient « des moteurs à vapeur, des chaudières à vapeur, des appareils de hissage, des pompes à vapeur, des mécanismes pour scies circulaires, des machines à écorcer, à fabriquer des bardeaux, des broyeurs de minerai, des engrenages de moulins, des arbres de transmission, des suspensoirs, des poulies, des treuils manuels et mécaniques pour entrepôts » et toutes sortes d’autres produits. Bien que l’Eagle Foundry demeurât une entreprise relativement petite, elle fut évaluée entre $10 000 et $25 000 en 1866. Au début des années 1880, elle n’employait pas plus de 60 à 100 ouvriers spécialisés et avait une production annuelle d’environ $70 000 à $100 000, qui était écoulée dans tout le pays.
George Brush appartenait à l’Église presbytérienne américaine de Montréal. « Homme plein d’énergie », « très déterminé » et « très scrupuleux au chapitre de l’honneur », il réussit très bien dans les milieux d’affaires de la ville, bien qu’il semble avoir plutôt limité son activité à sa propre entreprise, sans investir dans d’autres secteurs, comme le firent la plupart des industriels de Montréal.
AC, Montréal, État civil, Presbytériens, American Presbyterian Church (Montréal), 23 mars 1883.— Montreal in 1856 ; a sketch prepared for the celebration of the opening of the Grand Trunk Railway of Canada (Montréal, 1856), 47.— Montreal Daily Star, 22 mars 1883.— Borthwick, Hist. and biog. gazetteer, 314.— Canadian biog. dict., II : 99s.— Dominion annual register, 1883 : 302.— Terrill, Chronology of Montreal.— James Croil, Steam navigation and its relation to the commerce of Canada and the United States (Toronto et Montréal, 1898 ; réimpr., Toronto, 1973), 310s.— Tulchinsky, River barons, 213–218.
Gerald J. J. Tulchinsky, « BRUSH, GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 10 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/brush_george_11F.html.
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Auteur de l'article: | Gerald J. J. Tulchinsky |
Titre de l'article: | BRUSH, GEORGE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 10 déc. 2024 |