BURR, ROWLAND, entrepreneur et propriétaire foncier, né en mars 1798 en Pennsylvanie, fils de Rheuben Burr et d’Elizabeth Cleever ; en 1819, il épousa Hester Lamoreaux et ils eurent un fils et cinq filles ; décédé le 6 octobre 1865 à Toronto, Haut-Canada.
Le père de Rowland Burr, qui était fermier et charpentier, s’installa en 1805 près d’Aurora, dans le Haut-Canada. À l’âge de 17 ans, Rowland lui succéda à la tête de l’entreprise de charpenterie et, trois ans plus tard, il acheta une terre dans le canton de Vaughan, sur laquelle il construisit un moulin à blé et une scierie. En 1836, il vendit une ferme de 100 acres qu’il avait acquise sur la rue Yonge et sa propriété du canton de Vaughan. Il alla demeurer à Toronto pendant un an, puis il acheta un terrain sur la rivière Humber. Le terrain fut divisé en lots et on fonda le village de Burrwick (Woodbridge) ; Burr y bâtit une scierie, une meunerie et une fabrique de lainages. Par la suite, il vendit ces entreprises – et d’autres moulins construits plus tard – à John William Gamble*. En 1846, il s’établit à Weston et acheta d’autres terrains à cet endroit. De 1851 jusqu’à sa mort, il résida à Toronto où il se construisit une vaste demeure ainsi que d’autres maisons qu’il loua ou vendit. Il continua de se porter acquéreur de terrains dans les comtés de Lambton, York et Simcoe ; en 1855, il estimait que ses biens, évalués à $42 000, allaient lui rapporter un revenu annuel de $3 700. Il abandonna la construction au milieu des années 50, mais les hypothèques, les prêts, les loyers, les échanges de terrains, les intérêts et les revenus de l’exploitation forestière assurèrent sa prospérité. William Lyon Mackenzie disait de lui, en 1857, qu’il était « à l’aise » : Burr évaluait alors sa fortune à près de $70 000.
Burr se fit surtout connaître en soutenant le projet d’un canal qui devait relier Toronto à la baie Georgienne par les rivières Humber et Holland, le lac Simcoe et les rivières Severn ou Nottawasaga. On croyait que le commerce entre les états américains de l’Ouest, qui se développaient rapidement, et les territoires inexploités de la Hudson’s Bay Company allait emprunter cette voie. Burr fit deux fois la route à pied ; des comités groupant des représentants des villes canadiennes et américaines furent formés au milieu des années 50 en vue d’appuyer le projet ; des levés de terrain furent commandés en vue de faire des routes, mais les travaux ne dépassèrent pas la première pelletée de terre. En effet, les capitaux étaient rares parce que les affaires étaient en baisse et que les investisseurs s’intéressaient davantage aux chemins de fer. Burr n’en continua pas moins à s’occuper du projet de canal. Le journal Elora Observer, en 1859, parlait de « l’inimitable Burr qui s’acharne, comme doit le faire un Burr digne de ce nom, à considérer le canal de la baie Georgienne comme un remède à tous les maux ».
Partisan de la tempérance, Burr publia, en 1860, une brochure groupant des extraits du rapport d’une commission parlementaire britannique mise sur pied en 1834 pour enquêter sur l’ivresse ; en 1861, il présenta à la législature une pétition demandant d’adopter une loi interdisant les boissons alcooliques. En outre, il joua un modeste rôle au sein du mouvement réformiste du Haut-Canada et, à l’assemblée tenue par les réformistes en 1859, il souligna que le succès obtenu depuis 1849 avec le système de gouvernement municipal augurait bien de la réussite d’un régime fédératif, si celui-ci était constitué. Il recommanda d’apporter des réformes au mode de fonctionnement de la Cour de la chancellerie après avoir été impliqué dans des procès concernant les droits de moulin et le droit de captation d’eau sur ses propriétés. Après 1859, il appuya les demandes présentées par George Brown* en vue d’obtenir des changements à la constitution.
Burr tirait vanité de ce qu’il « ne vit jamais les justes abandonnés ni ses enfants mendier leur pain », et il attribua son succès au travail assidu, à la tempérance et aux proverbes de Salomon.
Rowland Burr est le compilateur des Minutes of proceedings in the House of Commons of the imperial parliament, in the session of 1834, relative to an inquiry into the extent, causes and consequences of the prevailing vice of intoxication (Toronto, 1860). Ses papiers personnels sont parmi ceux de son gendre et exécuteur testamentaire, William Tyrrell*, à la UTL-TF, ms Coll. 25. [e. h. j.]
Elora Observer (Elora, Ont.), 16 nov. 1859.— History of Toronto and county of York, I.— K. M. Lizars, The valley of the Humber, 1615–1913 (Toronto, 1913), 76.— E. L. Morrison et J. E. Middleton, William Tyrrell of Weston (Toronto, 1937).— G. E. Reaman, A history of Vaughan Township ; two centuries of life in the township ([Toronto], 1971).— C. B. Todd, A general history of the Burr family, with a genealogical record from 1193 to 1891 (2e éd., New York, 1891).
Elwood H. Jones, « BURR, ROWLAND », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/burr_rowland_9F.html.
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Auteur de l'article: | Elwood H. Jones |
Titre de l'article: | BURR, ROWLAND |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 2 déc. 2024 |