CÉRÉ DE LA COLOMBIÈRE, MARIE-JULIE-MARGUERITE, dite sœur Mance, religieuse hospitalière de Saint-Joseph de Montréal, supérieure de sa communauté de 1851 à 1857 et de 1863 à 1869, née à Longueuil (comté de Chambly) le 29 juin 1807, fille de François Céré de La Colombière, cultivateur, et d’Ursule Brin, décédée à Montréal le 6 décembre 1876 et inhumée le 9, dans le caveau du monastère.
Entrée à l’Hôtel-Dieu de Montréal le 19 février 1825, Julie Céré fit profession solennelle de pauvreté, de chasteté et d’obéissance le 17 mars 1827. Elle occupa divers emplois avant de prendre la direction de sa communauté. Entre 1851 et 1869, elle fut quatre fois élue supérieure des hospitalières. Trois œuvres marquèrent surtout les douze années de son administration : l’hôpital Saint-Patrice, l’œuvre des orphelins et des vieillards, et le lazaret de Tracadie, N.-B., pour le soin des lépreux.
Le 21 juin 1852, sœur Mance fonda, dans l’ancien collège baptiste, l’hôpital Saint-Patrice, destiné aux Irlandais. En 1856, elle élargit le champ d’action des hospitalières ; au soin des malades, elle ajouta « l’œuvre des orphelins », puis elle reçut à l’Hôtel-Dieu des vieillards. L’hôpital Saint-Patrice et l’orphelinat naissant furent intégrés à l’Hôtel-Dieu quand, en 1860, on transféra le vieil Hôtel-Dieu de la rue Saint-Paul au domaine du Mont-Sainte-Famille, sur les pentes du mont Royal.
Le 12 septembre 1868, sœur Mance envoya de ses religieuses prendre la direction du lazaret de Tracadie, au Nouveau-Brunswick, et y soigner les lépreux [V. Gauvreau]. Par le fait, sœur Mance fondait une nouvelle communauté, indépendante de l’Institut des Religieuses hospitalières de Saint-Joseph. Le lazaret devait être la pierre de base de l’Hôtel-Dieu de Tracadie, qui survit au lazaret disparu depuis 1965.
Les annales de l’Hôtel-Dieu de Montréal disent de sœur Mance : « De grands et de mémorables événements se sont accomplis sous son gouvernement et s’attachent à sa mémoire pour nous rappeler sans cesse et son nom et ses bontés. » En élargissant, et spirituellement et matériellement, les activités de l’Hôtel-Dieu de Montréal, sœur Mance a donné un élan nouveau à la première œuvre hospitalière de Ville-Marie. Julie Céré, dite sœur Mance, a donc porté noblement le nom de Jeanne Mance*, fondatrice de l’Hôtel-Dieu de Montréal, et gardé intact l’esprit de charité qui animait les mères Judith Moreau* de Brésoles, Catherine Macé* et Marie Maillet*, premières hospitalières venues de La Flèche (Sarthe) à Ville-Marie, le 20 octobre 1659.
AHDM, Actes de décès, 1681–1890, 9e feuillet, 77 ; Annales, II : 260–347 ; Annales, III : 216, 228–320 ; Lettres circulaires, nécrologies, 1861–1884, X : 226–236 ; Obédiences des Religieuses hospitalières de Saint-Joseph de l’Hôtel-Dieu de Montréal, 1827–1876 ; Procès-verbaux, vêture et profession, 1787–1847, 99, 104 ; Registre des entrées et professions.— Jeanne Bernier, Trois siècles de charité à l’Hôtel-Dieu de Montréal, 1642–1942 (Montréal, 1949).— L’œuvre de trois siècles à Ville-Marie, 1659–1959 ; les Religieuses hospitalières de Saint-Joseph ([Montréal], 1959).
Andrée Désilets, « CÉRÉ DE LA COLOMBIÈRE, MARIE-JULIE-MARGUERITE, dite sœur Mance », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 3 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/cere_de_la_colombiere_marie_julie_marguerite_10F.html.
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Auteur de l'article: | Andrée Désilets |
Titre de l'article: | CÉRÉ DE LA COLOMBIÈRE, MARIE-JULIE-MARGUERITE, dite sœur Mance |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 3 déc. 2024 |