CHICHIKATELO (Chichicatato), chef des Miamis de la rivière Saint-Joseph, fervent catholique dévoué aux Français, mort en 1701.

Chichikatelo était le représentant des Miamis à la conférence de paix du gouverneur de Callière, qui réunit les Français, leurs alliés et les Iroquois à Montréal, en 1701. Chichikatelo, que Le Roy de La Potherie décrit comme « un personnage d’un mérite singulier, dont l’air ressembloit beaucoup à ces Empereurs Romains », était un orateur accompli que les Français aussi bien que son peuple tenaient en grande estime. Dans le discours qu’il fit aux tribus assemblées à Montréal, il exprima une immense volonté de paix, bien que son fils eût été brûlé vif par les Iroquois, quelques années auparavant. Pour montrer qu’il était de bonne foi, il rendit huit prisonniers iroquois, dont certains avaient été rachetés à d’autres tribus. Il donna à entendre qu’il en eût emmené bien d’autres si les hommes de sa tribu, qui n’étaient pas habitués à voyager en canot, n’avaient été obligés de faire route avec des Hurons de tribus voisines. Il fit allusion au fait que les Iroquois n’avaient pas emmené leurs prisonniers et mit en doute leur sincérité, mais résolut, néanmoins, de rendre les captifs qu’il détenait, s’en remettant à Dieu pour la punition de ceux qui violaient les conditions du traité.

Au cours des discussions qui suivirent la ratification officielle du traité de paix, Chichikatelo n’eut que du mépris pour les chefs alliés qui demandaient au gouverneur de Callière des garanties pour le voyage dé retour dans l’Ouest. Il affirma que Dieu seul pouvait décider de ces questions et, lorsque dans les jours qui suivirent il tomba gravement malade, il demanda seulement que son peuple n’en tînt pas les Français responsables. Il personnifait si bien la fidélité envers les Français que, même après sa mort, les Miamis qui allaient en délégation auprès du gouverneur Rigaud de Vaudreuil usaient de son nom pour manifester leur soumission et se faire pardonner les délits commis de temps à autre par les gens de leur tribu.

En 1702, le père Claude Aveneau, missionnaire à la rivière Saint-Joseph, s’opposa aux efforts que faisait Laumet dit de Lamothe Cadillac, en vue de rassembler à Détroit tous les Indiens miamis. Il prétextait que le gouverneur de Callière, dans ses dernières instructions à Chichikatelo en 1701, avait ordonné de rassembler tous les Miamis à la rivière Saint-Joseph. Le missionnaire prit cette attitude bien que la famille de Chichikatelo fût manifestement disposée à émigrer à Détroit.

Donald J. Horton

AN, Col., C11A, 19, f.42 ; 20, f.220v. ; 21, ff.68–68v., 85s.— Charlevoix, History (Shea), V : 143s.— Indian tribes (Blair), II : 136.— La Potherie, Histoire (éd. 1722), IV : 207s., 233, 244s., 254s., 260ss.— Michigan Pioneer Coll., XXXIII : 123s.— NYCD (O’Callaghan et Fernow), IX : 723.

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Donald J. Horton, « CHICHIKATELO (Chichicatato) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/chichikatelo_2F.html.

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Auteur de l'article:    Donald J. Horton
Titre de l'article:    CHICHIKATELO (Chichicatato)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    9 déc. 2024