COUAGNE, CHARLES DE, maître d’hôtel, commerçant de fourrures, propriétaire foncier, négociant et entrepreneur, né en 1651 dans la paroisse de Clion, archidiocèse de Bourges, fils de Charles de Couagne et de Renée Greffière, mort à Montréal en 1706.
Couagne figure pour la première fois dans les documents de la Nouvelle-France à titre de membre du personnel de Buade* de Frontenac. Benjamin Sulte le qualifie de valet, mais à tort, car son titre de maître d’hôtel du gouverneur indique qu’il occupait une situation de prestige dans l’entourage de Frontenac. Peu de temps après son premier mariage, il alla s’établir dans la région de Montréal. À l’instar d’autres commerçants importants, son activité s’étendit à plus d’une sphère du commerce : il se livra à la spéculation immobilière à Sorel, Boucherville et Montréal et participa activement à la traite des fourrures, dans les pays d’en haut, soit en embauchant pour son compte des coureurs de bois, soit en prêtant des sommes considérables à d’autres commerçants de fourrures. Certaines années les sommes ainsi prêtées atteignaient 20 000#. De 1683 jusqu’à sa mort, il s’occupa à Montréal de commerce de gros et de détail. De plus, il achetait et louait du bétail et des terres à bois ; il s’occupait également de la fourniture du pain.
Couagne épousa Anne Mars en 1680, puis en secondes noces Marie Gaudé, en 1685. Cette dernière, après la mort de Couagne, épousa Derivon de Budemon. Couagne eut 11 enfants ; sa fille Thérèse* épousa François Poulin de Francheville. Ses fils, et plus particulièrement René*, jouèrent, jusqu’à la conquête, un rôle important dans la vie commerciale de la colonie. L’un d’entre eux, Jean-Baptiste, fut ingénieur et servit au Canada et à l’île Royale (île du Cap-Breton). Après 1760, les descendants de Couagne tentèrent de faire croire qu’ils appartenaient à la noblesse.
La santé de Couagne commença à décliner en 1704. Il mourut, après deux ans de maladie, entre le 22 et le 28 août 1706. La valeur considérable des biens qu’il laissa a de quoi étonner : l’actif net, qui comprenait toutefois un grand nombre de créances et de comptes recevables, s’élevait à 226 547# 17s. Le règlement de sa succession donna lieu à d’interminables litiges. Ses fils accusèrent leur mère, surtout après qu’elle eut convolé en secondes noces, de s’intéresser davantage à l’actif de la succession qu’aux dettes.
AJM, Greffe d’Antoine Adhémar, 23 juill. 1701, 22 et 28 août 1706.— AJQ, Greffe de Florent de La Cetière, 3 mai 1704 ; Greffe de Pierre Duquet, 19 nov. 1680.— APC, FM, 24, Collection Baby, L3, 39, 2 700.— AQ, NF, Coll. de pièces jud. et not., 284, 323, 352.
Cameron Nish, « COUAGNE, CHARLES DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 5 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/couagne_charles_de_2F.html.
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Auteur de l'article: | Cameron Nish |
Titre de l'article: | COUAGNE, CHARLES DE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 5 déc. 2024 |