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CRAWFORD BROWN, THOMAS, ministre presbytérien et aumônier militaire, né le 18 janvier 1874 à Richmond, comté de Carleton, Ontario, fils de Thomas Brown, fermier pionnier écossais, et de Sarah Crawford ; le 16 juin 1909, il épousa à Toronto Eallien Necora Melvin-Jones (décédée en 1933), fille unique de Lyman Melvin Jones*, et ils eurent un fils et une fille ; décédé le 9 juillet 1929 dans la même ville.
En son temps, Thomas Crawford Brown fut l’un des ecclésiastiques les plus réputés de Toronto. Malgré ses origines modestes, il fit des études plus poussées que celles de la plupart de ses pairs. Après avoir fréquenté l’école publique à Richmond et l’école universitaire d’Almonte, il s’inscrivit en lettres au Queen’s College de Kingston, où il fit aussi son cours de théologie. Il obtint une licence ès arts en 1903 et une maîtrise ès arts en 1904. Non seulement son dossier scolaire au Queen’s College était-il remarquable, mais il remporta la double médaille d’or en philosophie, la médaille d’or de science politique et le prix sir John Alexander Macdonald. Ces distinctions, ajoutées à la recommandation du recteur Daniel Miner Gordon, lui permirent d’aller parfaire sa formation en lettres et en théologie à la University of Edinburgh en 1904–1905. À Édimbourg, il fut ordonné diacre et fut premier sous-vicaire à la cathédrale St Giles.
Rentré au Canada par désir d’exercer le ministère, Crawford Brown fut invité par les fidèles de l’église presbytérienne St Andrew de Toronto. Le 16 novembre 1905, il reçut les ordres et fut installé dans ses fonctions de ministre. À peu près aucun candidat frais émoulu de l’université n’avait encore été choisi par une grande congrégation métropolitaine, mais de prime abord, Crawford Brown avait de nombreux atouts. Avec sa figure énergique, sa très belle apparence et sa haute taille – il mesurait plus de six pieds –, il en imposait en chaire. Au début pourtant, desservir St Andrew sembla excéder ses capacités. Trop peu sûr de lui, il manquait de leadership ; les sermons hebdomadaires l’angoissaient. Le docteur Thomas Eakin, venu à sa rescousse, lui servit de mentor et l’assista dans sa fonction de prédicateur. Crawford Brown se prit en main et, en puisant dans son éducation et dans l’expérience acquise à St Giles, trouva de quoi affronter les difficultés qui l’attendaient dans sa vie personnelle et sacerdotale. Comme il était d’avis que l’exercice du culte manquait de solennité dans sa paroisse, Crawford Brown modifia le déroulement de l’office pour le rendre conforme à la liturgie observée à la cathédrale St Giles. En outre, il fit réaménager l’intérieur de l’église pour qu’y soient ajoutés un chœur et une aile centrale. Dès 1908, surtout grâce à lui, St Andrew avait un deuxième orgue, entièrement fabriqué sur place par Casavant Frères. Le combat obstiné de Crawford Brown contre l’union des Églises protestantes du Canada porta fruit. En 1912, à l’occasion d’une première consultation sur le sujet, 47 membres de son assemblée de fidèles se prononcèrent en faveur de l’union et 182 s’y opposèrent. Un autre scrutin le 22 décembre 1924 donna 19 votes pour et 733 contre. St Andrew n’adhéra donc pas à l’Église unie du Canada ; elle demeura au sein de l’Église presbytérienne au Canada.
En août 1908, à l’âge de 34 ans, Crawford Brown avait été pris d’une maladie inconnue qui l’avait obligé à se mettre en congé pour sept mois. Sa piètre santé continuerait de nuire à l’exercice de son ministère et le forcerait à quitter St Andrew en mai 1915. Le procès-verbal du conseil presbytéral montre avec quelle consternation les conseillers accueillirent la nouvelle de son départ et combien ils l’estimaient pour « sa grande valeur personnelle, sa fidélité aux rites et au service de l’Église, sa proclamation d’un libre Évangile et le pouvoir consolateur de son ministère dans la maison du deuil ». Crawford Brown était bien résolu à ne pas laisser la maladie l’empêcher de connaître le bonheur dans sa vie personnelle ni de faire preuve de charité. Le 16 juin 1909, en l’église St Andrew, il avait épousé Eallien Necora Melvin-Jones, avec qui il aurait deux enfants. En dépit de ses obligations familiales et pastorales, il trouvait le temps de participer à une multitude d’organismes : la House of Industry, le conseil provincial du Victorian Order of Nurses, le conseil national de la British and Foreign Sailors’ Society, la Navy League of Canada, l’ordre maçonnique, la St Andrew’s Society, le Canadian Club, l’Empire Club of Canada, le Victoria Club, le Toronto Skating Club, le Canadian Military Institute et le Canadian Institute.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclata, Crawford Brown crut fermement qu’il partirait outre-mer avec le 48th Highlanders, le régiment dont il était aumônier depuis 1907, mais le 23 août 1914, il apprit que, en raison de ses ennuis de santé, il n’accompagnerait pas son unité en Angleterre. Il continua d’exercer ses fonctions d’aumônier aux casernes militaires de l’Exhibition Park à Toronto. En 1917, il devint, en plus, aumônier de la No. 4 School of Military Aeronautics du Royal Flying Corps, à la University of Toronto, et d’autres postes du Royal Flying Corps dans la région torontoise. L’année suivante, comme son état s’était visiblement amélioré, il fut détaché auprès du service de l’aumônerie du Corps expéditionnaire canadien, mais il ne s’en alla pas outre-mer. Major à titre honorifique, il fut démobilisé en 1919. Il avait prôné avec ardeur l’enrôlement volontaire puis la conscription. Il fut président de la Ministerial Patriotic League of Canada et secrétaire honoraire de la Speakers’ Patriotic League.
En novembre 1918, Thomas Crawford Brown fit une crise d’influenza qui dégénéra en bronchopneumonie. Incapable de reprendre à temps plein ses fonctions pastorales, il devint ministre suppléant. Ce prédicateur populaire prononcerait des sermons dans des centaines d’églises au cours des 11 années suivantes. Toujours aumônier du 48th Highlanders, il officia à la remise du deuxième ensemble de drapeaux du régiment le 24 mai 1925 et participa à la cérémonie organisée par celui-ci à l’occasion du dixième anniversaire de l’Armistice, le 11 novembre 1928. Il se voua sans relâche aux causes qui lui tenaient le plus à cœur et se dépensa surtout à titre de représentant canadien de la British Settlement Society. En 1929, sur le bateau qui le ramenait d’Angleterre, où il s’était rendu pour le compte de cette organisation, il fit une embolie. Après son arrivée à la maison, sa famille était convaincue qu’il se rétablirait, mais le caillot sanguin s’intensifia. Sa mort survint le 9 juillet. Même s’il n’était plus ministre de St Andrew depuis 14 ans, sa disparition chagrina beaucoup les paroissiens. « St Andrew, nota l’historien de cette assemblée de fidèles, avait le sentiment d’avoir subi une perte incommensurable […] riches et pauvres, réunis autour de sa tombe, sentaient qu’une personnalité bienveillante était sortie de leur vie en ne laissant qu’un souvenir, mais un souvenir inspirant. »
AO, RG 22-305, nº 63082 ; RG 80-5-0-388, nº 2932.— BAC, RG 150, Acc. 1992–93/166, boîte 1180-16.— Musée 48th Highlanders (Toronto), Regimental records, 1907, 1914, 1925, 1928.— QUA, Queen’s Hist. coll., Deceased alumni ser., locator nº 3599.— St Andrew’s Presbyterian Church (Toronto), Minutes of the kirk session, 1905–1929.— Globe, 3 mars 1915 : 11 ; 10 juill. 1929 : 13.— Mail and Empire (Toronto), 3 mars 1915, 10 juill. 1929.— Kim Beattie, Dileas : history of the 48th Highlanders of Canada, 1929–1956 ([Toronto, 1957]).— Canada, dép. de la Milice et de la Défense, Militia list (Ottawa), 1907–1922.— Duff Crerar, Padres in no man’s land : Canadian chaplains and the Great War (Montréal et Kingston, 1995).— Middleton, Municipality of Toronto.— National encyclopedia of Canadian biography, J. E. Middleton et W. S. Downs, édit. (2 vol., Toronto, 1935–1937), 1 : 24s.— S. C. Parker, The book of St. Andrew’s : a short history of St. Andrew’s Presbyterian Church, Toronto (Toronto, 1930).— Presbyterian Record (Toronto), 54 (1929).— Queen’s College and Univ., Calendar (Kingston), 1897/1898–1905/1906.— « Rev. T. Crawford Brown, ma », Église presbytérienne du Canada, Acts and proc. (Toronto), 1930, app. : 303.— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell), 1 : 128s.
Thomas Hamilton, « CRAWFORD BROWN, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/crawford_brown_thomas_15F.html.
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Auteur de l'article: | Thomas Hamilton |
Titre de l'article: | CRAWFORD BROWN, THOMAS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
Année de la révision: | 2005 |
Date de consultation: | 9 nov. 2024 |