CUMINGS, ARCHIBALD, négociant et officier de douane à Terre-Neuve, né vers 1667, décédé peu après 1726.

Chose certaine, Archibald Cumings était d’origine écossaise, mais on ignore tout sur les débuts de sa vie. En 1698, il se mit à faire du commerce à Saint-Jean de Terre-Neuve, où il fit l’acquisition de propriétés, de même qu’à Forillon (Ferryland). Il subit de lourdes pertes lors de l’attaque des Français, à l’hiver de 1704–1705. En mars 1706, Cumings fut nommé agent du butin de guerre à Terre-Neuve, probablement à titre d’adjoint des frères Campbell. Les commissaires de la douane lui attribuèrent en outre le poste d’officier de douane au mois d’octobre 1708, à l’intérieur d’un programme pour former un petit groupe de fonctionnaires royaux à Terre-Neuve. On avait institué cette fonction avec l’espoir de mettre fin au commerce frauduleux à Terre-Neuve. Toutefois, vu que le tribunal de la vice-amirauté, créé cette même année, demeura lettre morte (V. James Smith), Cumings ne possédait aucun pouvoir. Son activité se bornait donc à la seule rédaction de rapports. Le 25 octobre 1708, il fit voile vers l’Angleterre pour les besoins de sa nouvelle fonction et par conséquent il était absent de Saint-Jean lorsque les Français s’en emparèrent et le mirent à sac au cours de l’hiver.

Cumings passa une bonne partie de son temps en Angleterre, durant les années suivantes. À plusieurs reprises il adressa des rapports sur Terre-Neuve au Board of Trade et, à l’instar de Moody, qui devint plus tard lieutenant-gouverneur, recommanda qu’on fortifiât Forillon au lieu de Saint-Jean. En 1710, il déclara avoir versé £2 000 à l’amirauté, en dîmes et en revenus casuels, sur les prises faites à Terre-Neuve. En reconnaissance de quoi on lui octroya par la suite £100 plus le montant de ses frais. Deux ans plus tard, Francis Nicholson, John Moody, les frères Campbell et lui-même furent consultés au sujet d’un traité à conclure éventuellement avec les Français. De l’avis de Cumings, on ne devait leur accorder aucun droit de pêche à Terre-Neuve, ni leur permettre de fortifier l’île du Cap-Breton. Le rapport qu’il adressa de Saint-Jean en octobre 1712 fut le premier à souligner que la pêche était fort mauvaise, vu la rareté du poisson, ce dont les pêcheurs de la côte est de l’île eurent à souffrir pendant quelques années. Les renseignements qu’il fournit au mois d’octobre suivant n’étaient guère plus encourageants. En février 1715, il publia une brochurette de quatre pages intitulée Considerations on the trade to Newfoundland, qu’il déposa devant le Board of Trade. Selon Cumings il fallait que Terre-Neuve ait son gouverneur et son propre système juridique, de façon que les colons « soient administrés comme des Britanniques au lieu de vivre comme une bande de brigands et d’abandonnés ». Il proposa également qu’on établisse un système d’entrée et de dédouanement des navires à Terre-Neuve, afin d’aider à refréner le commerce illégal.

En 1715, Cumings jugea que son service à Terre-Neuve avait assez duré. L’année suivante, il fut nommé officier de douane à Boston et agent du butin de guerre en Nouvelle-Angleterre. Il y travailla activement pendant dix ans, durant lesquels il soumit plusieurs rapports utiles sur la pêche hauturière en Nouvelle-Angleterre et dans la baie Française (baie de Fundy). En 1723, de fausses rumeurs circulèrent au sujet de sa mort. En fait, c’est le 23 août 1726 que sa présence fut signalée pour la dernière fois à Boston.

Dans l’accomplissement de ses fonctions à Terre-Neuve, Archibald Cumings se montra très énergique. Comme officier de douane il n’était autorisé qu’à faire rapport sur la pêche et le commerce dans la colonie et il mit toute sa conscience à s’acquitter de ce devoir ; mais, en qualité d’agent du butin de guerre, il put intervenir pour obtenir des condamnations lorsque le commodore se trouvait dans l’île. Une fois les hostilités terminées, il ne pouvait plus être question de butin de guerre, et les émoluments attachés à ce service furent nécessairement abolis. C’est ce qui décida plus que probablement Cumings à partir pour la Nouvelle-Angleterre. En ce qui touchait à la situation à Terre-Neuve, Cumings se montra perspicace et honnête. Il prit toujours la part des colons et préconisa fortement l’institution de pouvoirs civils et judiciaires. Le Board of Trade respectait son opinion, mais Cumings ne parvint pas à extirper les préjugés que ses membres nourrissaient à l’endroit des établissements terreneuviens.

David B. Quinn

Archibald Cumings, Considerations on the trade to Newfoundland (Londres, [1715]).— PRO, B.TJournal, 1704–1708/9, 1708/9–1714/15, 1722/23–1728 ; CSP, Col., 1704–05, 1706–08, 1708–09, 1710–11, 1711–12, 1712–14, 1714–15, 1716–17, 1717–18, 1719–1720, 1721–22, 1722–23, 1724–25, 1726–27 ; C.TBooks, 1710 ; C.TPapers, 1702–07.— M. A. Field, The development of government in Newfoundland, 1638–1713, thèse de m.a., University of London, 1924.— Lounsbury, British fishery at Nfld.— Rogers, Newfoundland.

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David B. Quinn, « CUMINGS, ARCHIBALD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 4 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/cumings_archibald_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    4 déc. 2024