DANIÉLOU, JEAN-PIERRE, prêtre, jésuite, missionnaire, né à Brest, France, le 15 juillet 1696, décédé à Québec le 23 mai 1744.

Jean-Pierre Daniélou entra au noviciat des jésuites, à Paris, en 1713. Il enseigna les humanités au collège des jésuites à Québec de 1715 à 1720, puis en France, à Arras (1720–1722). Il étudia ensuite la philosophie à La Flèche (1722–1723) et la théologie à Paris (1723–1727) où il fut ordonné en 1727. En 1728, il était de retour à Québec où il enseigna probablement la théologie pendant plusieurs années. À l’automne de 1731, il fut choisi pour aller comme missionnaire chez les Indiens Malécites à Médoctec (Meductic, N.-B.) sur la rivière Saint-Jean en remplacement du père Jean-Baptiste Loyard* qui y était mort en juin.

Médoctec, près du confluent des rivières Médoctec (Eel) et Saint-Jean, était un village fortifié permanent, vivant surtout de chasse et de culture maraîchère, même avant l’arrivée des Blancs. Dès la fin du xviie siècle, les Français y avaient envoyé des missionnaires, et les Malécites devinrent leurs fidèles alliés dans la guerre. Pour plusieurs raisons, la situation se mit à se détériorer au cours de la mission de Daniélou à Médoctec. Les Anglais, en Nouvelle-Écosse, commençaient à insister plus vigoureusement sur leurs réclamations territoriales dans la région. Quant à Daniélou, il ne semblait pas avoir les qualités de chef qu’avaient déployées avant lui les pères Loyard, Joseph Aubery et Simon Girard* de La Place. C’est à peu près à ce moment également que les premiers colons acadiens commencèrent à s’établir dans la partie supérieure de la vallée de la rivière Saint-Jean. Leur arrivée suscita chez les Indiens plus d’intérêt pour le commerce : ils passaient plus de temps loin du village à chasser les fourrures pour commercer, et certains d’entre eux quittèrent complètement Médoctec pour se fixer plus près de l’établissement acadien de Sainte-Anne (Fredericton). En 1739, Daniélou fit, pour le gouvernement français, un recensement des Acadiens de la rivière Saint-Jean et en dénombra 117 dans la partie haute de la vallée. Vers 1740, il retourna à Québec et, pendant les guerres des années 40, son successeur, le père Joseph-Charles Germain*, dut parcourir des territoires encore plus vastes pour regrouper les Indiens.

David Lee

AN, Col. B, 59/1, f.462 ; 61, f.545 ; Col., C11A, 59, f.35ss. ; Section Outre-Mer, G1, 466/1, pp. 264266 (copies aux APC).— APC, MG 11, Nova Scotia A, 20, pp.139, 178.— ASQ, Polygraphie, XVIII : 59.— JR (Thwaites), LXXI : 164.— NYCD (O’Callaghan et Fernow), X : 13.— N.S. Archives, II, 113, 188 ; III, 358s.— Allaire, Dictionnaire, I : 143.— Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVIIIe siècle, II : 18.— W. O. Raymond, The old Meductic fort, Coll. of the N.B. Hist. Soc., I (1894–1898) : 221272.

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David Lee, « DANIÉLOU, JEAN-PIERRE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/danielou_jean_pierre_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
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