Prêtre du séminaire de Québec, Albert Davion (mort en 1726) a passé plus de 20 ans en Louisiane, où il a fondé une mission chez les Tonicas et exercé la prêtrise auprès des colons français. Il arrive en Nouvelle-France en 1690 et devient d’abord curé à l’île d’Orléans. En 1698, il est choisi pour aller fonder des missions en Louisiane. Il y tisse des liens forts avec les Tonicas, mais des tensions dans la région le forcent à trouver refuge à Mobile. L’abbé Davion se retire à la Nouvelle-Orléans en 1722 et retourne en France trois ans plus tard.

DAVION, ALBERT (Antoine), prêtre agrégé du séminaire de Québec, curé à l’île d’Orléans et missionnaire en Louisiane, né à Saint-Omer, en Artois, France, mort dans sa paroisse natale en 1726.

L’abbé Albert Davion arriva à Québec le 24 mai 1690. D’abord curé pour les paroisses de Saint-Jean et de Saint-François à l’île d’Orléans, il fut choisi en 1698 par Mgr de Saint-Vallier [La Croix] et les directeurs du séminaire de Québec pour aller, sous la direction de l’abbé François de Montigny* et avec l’abbé Jean-François Buisson de Saint-Cosme (1667–1706), fonder des missions en Louisiane. Au dire de l’abbé Henri-Jean Tremblay*, procureur du séminaire de Québec à Paris, c’était « un tres bon Prestre », mais d’une santé si faible que la vie loin de la colonie ne lui convenait nullement.

L’abbé Davion et ses confrères partirent de Lachine le 24 juillet 1698 accompagnés de 12 hommes d’équipage. Les voyageurs prirent la route de l’Outaouais et atteignirent le fort de Michillimakinac le 8 septembre. Ils y trouvèrent l’explorateur Henri Tonty qui les guida jusqu’aux Arkansas (Quapaws) où ils parvinrent le 27 décembre. L’expédition se remit en route le 4 janvier 1699 et s’arrêta à 200 milles plus au sud, chez les Tonicas, où Davion accepta de fonder une mission. Mais l’abbé de Montigny et lui décidèrent auparavant de descendre jusqu’au fort Maurepas sur la baie de Biloxi (Biloxi, Miss.). Au retour de ce voyage, Davion s’établit auprès des Tonicas, sur les bords de la rivière des Yasous (Yazoo River, Miss.). Il tissa des liens forts avec cette nation, mais il quitta sa mission après le meurtre du missionnaire Nicolas Foucault en 1702 pour trouver refuge à Mobile (Mobile, Ala.). Il se contenta ensuite de séjours épisodiques chez les Tonicas du fait des tensions qui régnèrent dans la région, et exerça surtout la prêtrise auprès des colons français.

En 1722, il se retira à la Nouvelle-Orléans. Mais les Capucins, à qui appartenaient maintenant les missions de la Basse-Louisiane, demandèrent son rappel. L’abbé Davion s’embarqua pour la France en 1725 et retourna dans sa famille où il mourut, après une brève maladie, le 8 avril 1726.

Noël Baillargeon

AAQ, Copies de documents, Série A : Église du Canada, III : 9s.— ASQ, Lettres, N, 48, 123 ; R, 64, 77 ; Évêques, 172 ; Paroisses diverses, 47s. ; Missions, 73, 73c, 102.— N. Baillargeon, Les missions du Séminaire de Québec dans la vallée du Mississipi 1698–1699, RAPQ, 1965 : 13–70.— Découvertes et établissements des Français (Margry) VI : 247.— MPA (Rowland et Sanders), II : 346n.— Arthur Maheux, La bibliothèque du missionnaire Davion au xviiie siècle, CF, XXVII (1940) : 650s.

Bibliographie de la version modifiée :
Jay Higginbotham, Old Mobile : fort Louis de la Louisiane 17021711 (Mobile, Ala., 1977).

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Noël Baillargeon, « DAVION, ALBERT (Antoine) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 30 juill. 2025, https://www.biographi.ca/fr/bio/davion_albert_2F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: https://www.biographi.ca/fr/bio/davion_albert_2F.html
Auteur de l'article:    Noël Baillargeon
Titre de l'article:    DAVION, ALBERT (Antoine)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    2025
Date de consultation:    30 juill. 2025