DEIGHTON, JOHN, capitaine de bateaux à vapeur et aubergiste, né en novembre 1830 à Hull, dans le Yorkshire, Angleterre, décédé le 29 mai 1875 à Burrard Inlet, C.-B.

On connaît peu de chose sur la jeunesse de John Deighton mais on croit qu’il fut d’abord matelot dans la marine marchande. Il vint en Californie en 1849 mais il reprit bientôt la mer et navigua entre Londres, les colonies britanniques et la Chine. Deighton arriva en Colombie-Britannique en 1858, année de la ruée vers l’or dans la vallée du Fraser. Après avoir été quelque temps prospecteur, il entra dans les services de la navigation fluviale, pilotant des vaisseaux et commandant parfois les vapeurs qui reliaient Victoria, New Westminster et plusieurs points sur le fleuve Fraser. On peut affirmer avec certitude que pendant une courte période, en 1862, Deighton commanda le navire Union qui appartenait à James Irvine Bramley.

À cause de la diminution du trafic sur le Fraser et à la suite d’une longue maladie, Deighton se fit aubergiste. En septembre 1867, il s’installa à Burrard Inlet où le capitaine Edward Stamp venait d’ouvrir une scierie. Bien que la population de la région fût clairsemée, les ouvriers de la scierie, assoiffés, et les marins de passage formaient la clientèle régulière du Globe Saloon de Deighton, le premier établissement du genre à Burrard Inlet. Deux autres auberges furent bientôt ouvertes dans la région, mais Deighton qui était « renommé pour sa bonne table et pour sa chaude hospitalité » avait presque toute la clientèle. En 1870, il remplaça le saloon par un établissement plus grand, qu’il appela Deighton House. En 1873, il fut à même d’ouvrir l’hôtel Deighton, un bâtiment spacieux dont il confia la direction à son frère Thomas et à sa belle-sœur Emma. L’hôtel était recommandé aux malades et aux amateurs de sports.

La réussite de Deighton peut s’expliquer par sa nature généreuse et sympathique et par l’accroissement de l’activité des scieries de la région. Deighton était estimé aussi pour ses opinions politiques, bien qu’il usât parfois d’un langage grossier. Selon la tradition locale, le site de Granville, qui devint plus tard Vancouver, avait été baptisé familièrement Gastown, à cause du sobriquet « Gassy Jack » dont on avait affublé Deighton en raison de sa loquacité.

La prospérité du commerce de Deighton fut de courte durée. Il se disputa avec son frère et sa belle-sœur ; cette dispute survint sans doute au sujet de sa compagne, une Indienne du nom de Qua-hait-ya, appelée Madeline ou Matrine, dont il eut un fils illégitime. En 1874, Deighton revint pour quelque temps à la navigation sur le Fraser et fut capitaine du vapeur Onward qui appartenait à John Irving*. Lorsque son frère et sa belle-sœur cessèrent de travailler pour lui, il retourna à l’hôtellerie. Il entreprit l’agrandissement de Deighton House, mais tomba malade et mourut. Son fils, seul héritier, mourut avant que la succession, qui se montait à un peu plus de $300, ne fût homologuée.

Patricia E. Roy

PABC, John Deighton correspondence.— Mainland Guardian (New Westminster, C.-B.), 9 juin 1875.— F. W. Howay, Early settlement on Burrard Inlet, BCHQ, I (1937) : 101–114.— Raymond Hull, Sailor at the bar, British Columbia Library Quarterly, XXVII (janvier 1964) : 22–26.

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Patricia E. Roy, « DEIGHTON, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 13 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/deighton_john_10F.html.

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Auteur de l'article:    Patricia E. Roy
Titre de l'article:    DEIGHTON, JOHN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    13 déc. 2024