FULLER, THOMAS HORACE, avocat et homme politique, né vers 1816, vraisemblablement à Arichat, île du Cap-Breton, fils de John Fuller, shérif du comté de Richmond, Nouvelle-Écosse, et de Mary Oakley, frère de Hyacinth Huden Fuller, membre du Conseil législatif de la Nouvelle-Écosse ; il épousa le 1er février 1849, à Arichat, Margaret Lanigan, et, semble-t-il, ils n’eurent pas d’enfant ; décédé à Arichat le 24 août 1861.

Thomas Horace Fuller fit probablement ses études de droit à Arichat ; il devint avoué le 29 novembre 1847 et avocat le 4 décembre 1848. Le 18 février 1850, il fut nommé greffier de la Cour d’enregistrement et d’examen des testaments du comté de Richmond, charge qu’il occupa jusqu’en 1859. Il continua vraisemblablement de pratiquer le droit par la suite.

Fuller fut élu député libéral du comté de Richmond à l’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse lors de l’élection complémentaire du 16 mai 1854 et fut réélu lors de l’élection provinciale du 22 mai 1855. Cette élection fut contestée par Charles Fortnum Harrington, le candidat conservateur, qui prétendit que des partisans de Fuller, armés de gourdins, de pistolets et de revolvers, avaient empêché certains des siens de voter en usant de menaces ; toutefois, une commission d’enquête de la chambre conclut que Fuller avait été élu en bonne et due forme.

Pendant ce temps, Fuller participa à l’élaboration du projet du canal de St Peter destiné à relier les lacs Bras d’Or, sur l’île du Cap-Breton, à l’Atlantique. En 1853, la législature provinciale adopta une loi autorisant la construction du canal et en 1854 le gouvernement constitua une commission de trois membres, chargée de surveiller les travaux. James W. McLeod en fut nommé président ; Isaac LeVesconte* y participa également. Le premier ministre William Young* demanda la collaboration de Fuller pour s’assurer les services d’un troisième commissaire compétent, avec l’assentiment de Henry Martell, député du canton d’Arichat. Le gouvernement trouva que Fuller lui-même satisfaisait aux exigences, et bien que Martell désirât le poste, c’est Fuller qui l’obtint ; le premier ministre regretta parla suite qu’on n’eût pas choisi un autre candidat.

En juillet 1854, pour mettre fin à la rumeur voulant que les fonds destinés au canal pourraient manquer parce que la province construisait des voies ferrées, Fuller et LeVesconte prirent des dispositions, de concert avec l’ingénieur P. J. S. Barry, du génie royal, afin de commencer les travaux le 1er septembre. Ce ne fut toutefois pas le cas et Barry ne put consacrer toute son attention à la construction du canal. Fuller resta commissaire jusqu’en 1856, date à laquelle les travaux cessèrent momentanément ; ils étaient dirigés depuis deux ans par l’ingénieur C. W. Folsom. Le canal, dont le coût fut évalué à quelque £17 750 par Barry en 1853 finit par revenir, une fois terminé en 1869, à £75 000 environ, soit $300 000.

Les controverses religieuses des années 50, éveillées par des événements comme la campagne de recrutement menée par Joseph Howe* au profit des forces britanniques engagées dans la guerre de Crimée et le soulèvement de Gourley Shanty, provoquèrent une scission au sein du parti libéral. Le 8 février 1857, le gouvernement Young fut renversé par un vote de non-confiance ; en effet, Fuller qui était catholique et neuf autres membres catholiques ainsi que des protestants représentant des circonscriptions catholiques se joignirent aux rangs de l’opposition pour voter contre le gouvernement.

Fuller, s’étant présenté comme candidat de l’opposition, fut battu aux élections provinciales du 12 mai 1859. Il présenta alors une pétition contestant l’élection de C. F. Harrington, sous prétexte que celui-ci, à titre de juge à la Cour d’enregistrement et d’examen des testaments, n’était pas éligible mais il ne s’engagea pas à comparaître, et l’affaire en resta là. Par la suite, Fuller se remit à exercer sa profession d’avocat à Arichat où il résida jusqu’à sa mort.

Charles Bruce Fergusson

Archives paroissiales, Notre-Dame-de-l’Assomption (Arichat, N.-É.), Registres des baptêmes, mariages et sépultures.— PANS, MG 2, 733, nos 456s., 468, 485 ; 734, nos 977, 1 000 ; RG 1, 176, p.4 ; 200, 19 juin 1854, 6 mai 1856, 20 juin 1859 ; 263, doc.47 ; 264, doc.60, 100 ; RG 5, R, 77, 1856 ; James Laurie’s report on the St Peters Canal, 16 juill. 1858.— St Peter’s Roman Catholic Church (Halifax), records (mfm aux PANS).— N.-É., House of Assembly, Debates and proc., 1855–1859 ; Journal and proc., 1854–1855, app.20 ; 1856–1860.— Acadian Recorder, 7 mai 1859, 31 août 1861.— British Colonist (Halifax), 31 mai 1855.— News (Sydney, N.-É.), 20 mai 1854.— Novascotian, 2 sept. 1861.— Belcher’s farmer’s almanack, 1852, 82 ; 1856, 83 ; 1858, 96 ; 1859, 101 ; 1860, 35, 99.

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Charles Bruce Fergusson, « FULLER, THOMAS HORACE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/fuller_thomas_horace_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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