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FUNK, JOHANN, évêque mennonite, né le 26 décembre 1836 dans la colonie mennonite de Bergthal près de Marioupol, Ukraine, quatrième enfant de Peter Funk et de Margaretha Braeul ; le 5 novembre 1857, il épousa Margaretha Braun (décédée en 1858), puis le 5 octobre 1861, Susanna Rempel (décédée en 1880), et de ce second mariage naquirent 14 enfants, dont 5 vécurent au delà de la petite enfance, et enfin, le 23 septembre 1880, Louise Dueck, avec qui il éleva une fille adoptive ; décédé le 15 mars 1917 à Altbergthal, près d’Altona, Manitoba.
Johann Funk reçut le baptême en 1857 et se maria la même année. En 1874, l’évêque Gerhard Wiebe* persuada toute la colonie de Bergthal, dont Funk, ses parents et sa deuxième femme, Susanna Rempel, d’émigrer au Canada. Ils s’installèrent au village de Bergthal, qui avait été fondé dans la réserve de l’Est, dans le sud-est du Manitoba, quelques mois seulement avant leur arrivée. Après la mort de Susanna en 1880, Funk épousa Louise Dueck. À peu près au même moment, tous deux se fixèrent dans un nouveau village de la réserve de l’Ouest, Altbergthal. Ordonné ministre en 1877, Funk fut sacré en 1882 évêque de l’Église mennonite Bergthal. Ce groupe religieux, fondé en Ukraine vers 1836, s’établirait au début des années 1880 dans la réserve de l’Ouest.
Plus peut-être que les autres groupes mennonites venus de Russie, un certain nombre de membres de la communauté Bergthal de la réserve de l’Ouest étaient ouverts au changement. Ils étaient prêts à s’adapter à certains us et coutumes du Canada, acceptant les chemins de fer, l’administration municipale et le développement de centres de commerce. Certains, dont Funk, cherchaient aussi à améliorer l’éducation et à renouveler la vie spirituelle. En 1885, Funk encouragea l’Église à soutenir la fondation d’une école normale pour les mennonites. La plupart des membres de son Église y étant opposés, on mit sur pied en 1888 une société indépendante qui recueillerait des fonds pour la construire. L’école normale, connue par la suite sous le nom de Mennonite Educational Institute, ouvrit ses portes en septembre 1889. Elle se trouvait à Gretna, et Wilhelm Rempel en était le professeur.
Ce premier établissement d’enseignement post-élémentaire fondé chez les mennonites du Manitoba suscitait de la résistance. De nombreux fidèles étaient convaincus que l’instruction supérieure détruirait les valeurs traditionnelles et engendrerait de la confusion dans l’Église. La controverse atteignit son point culminant en janvier 1892 au cours d’une série d’assemblées convoquées par Funk pour discuter de la question. Il en résulta un schisme au sein de l’Église Bergthal. La majorité des fidèles désavouèrent Funk et demandèrent un nouvel évêque aux autorités de l’Église, dans la réserve de l’Est. Abraham Doerksen fut élevé à cette dignité en 1893. Le groupe resté avec Funk, favorable à son programme de renouveau et d’éducation, garda le nom de Bergthal. La communauté de fidèles dirigée par Doerksen devint connue sous l’appellation d’Église Sommerfelder, probablement parce que son évêque résidait dans le village de ce nom.
Forte d’environ 125 membres ou 60 familles, l’Église Bergthal était huit fois moins nombreuse que l’Église Sommerfelder, mais avec le temps, elle prit de l’expansion en accueillant des membres de certains autres groupes mennonites. Vers 1900, Funk eut besoin d’aide pour faire face à cette croissance. Jacob Hoeppner devint son assistant en 1903. Deux ans plus tard, on parla d’installer ailleurs le Mennonite Educational Institute, ce qui relança la controverse sur l’éducation. Funk était favorable à la localité d’Altona, plus centrale. Finalement, on transporta à Altona le bâtiment de Gretna, mais on construisit en 1908 une autre école à Gretna, le Mennonite Collegiate Institute, conformément aux vœux de Hoeppner et de Heinrich H. Ewert, directeur de l’école de Gretna depuis 1891.
Éclipsé par Hoeppner, Johann Funk voyait son autorité passablement compromise. En 1910, on l’encouragea à démissionner, ce qu’il fit en janvier 1911. Il s’intéressa activement à l’œuvre de son Église jusqu’à sa mort en 1917. Bien que les historiens ne le considèrent pas comme un remarquable chef religieux, il ne faut pas oublier qu’il guida son groupe durant une période cruciale. Sa contribution au progrès de l’enseignement confessionnel chez les mennonites du sud du Manitoba fut particulièrement importante.
Mennonite Heritage Centre Arch. (Winnipeg), 715 et 718 (First Bergthaler Church reg.) ; 727 (First Bergthaler Church minutes) ; 1643 (Johann Funk papers) ; 4311 (Sommerfelder Church reg.).— Aeltester Johann Funk : a family tree with notes on his life and work, M. D. Jeffery, édit. (Winnipeg, 1980).— G. J. Ens, « Die Schule muss sein » : a history of the Mennonite Collegiate Institute, 1889–1989 (Gretna, Manitoba, 1990).— H. J. Gerbrandt, Adventure in faith : the background in Europe and the development in Canada of the Bergthaler Mennonite Church of Manitoba (Altona, Manitoba, 1970).— William Schroeder, The Bergthal colony (éd. rév., Winnipeg, 1986).
Lawrence Klippenstein, « FUNK, JOHANN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/funk_johann_14F.html.
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Auteur de l'article: | Lawrence Klippenstein |
Titre de l'article: | FUNK, JOHANN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
Année de la révision: | 1998 |
Date de consultation: | 2 déc. 2024 |