GEDDIE, JOHN, horloger, né vers 1778 dans le Banffshire, Écosse ; il épousa Mary Menzies, et ils eurent un fils et trois filles ; décédé le 27 avril 1843 à West River (Durham, Nouvelle-Écosse).

Fils d’un tonnelier, John Geddie fit son apprentissage d’horloger en Écosse puis ouvrit son propre commerce. En 1817, comme ses moyens de subsistance se trouvaient compromis en raison de la dépression économique qui suivit les guerres napoléoniennes, il se joignit avec sa famille au mouvement d’immigration vers la Nouvelle-Écosse. Geddie s’installa à Pictou où il ouvrit une boutique dans laquelle il offrait ses propres horloges et montres. Il assuma aussi la charge de conseiller presbytéral dans la congrégation de Thomas McCulloch ainsi que celle de responsable de l’aide aux pauvres. À ce titre, il fit des achats que le conseil municipal refusa de payer et, en novembre 1835, un groupe de marchands obtint qu’il soit mis aux arrêts. Le Bee, journal de Pictou, fit paraître des lettres et des éditoriaux pleins d’émotion qui appuyaient Geddie, et une assemblée de citoyens en colère réclama sa libération. On finit par le relâcher, et le conseil accepta de verser l’argent.

Il est impossible d’établir le nombre d’horloges que Geddie a fabriquées. Il avait l’habitude de peindre « John Geddie, Pictou » sur chacun des cadrans, mais le vieillissement et la restauration ont effacé l’identification de plusieurs horloges qui pourraient bien être de lui. Entre 1930 et 1979, on identifia au moins 16 de ses horloges qui subsistaient. Geddie importait probablement les mouvements d’horlogerie d’ Écosse et les assemblait. La taille, le matériau et la conception de ses horloges variaient selon les moyens des acheteurs éventuels. Les unes sont faites de pièces d’acajou assemblées avec art, d’autres de pin, et d’autres encore, grossièrement finies, de simple bois du pays. Les cadrans émaillés représentent des scènes variées : un brick et un petit cotre qui naviguent sur une mer couverte d’écume ; un portrait de jeune femme élégante en robe bleue ; des scènes de chasse conventionnelles ou rurales où l’on aperçoit un homme, un chien, des oiseaux et un paysage. Le cabinet d’une de ces horloges renferme même des décorations ; des fleurs aux couleurs vives ont été peintes sur les poids et le balancier. Une autre, en acajou et marqueterie, mesure environ sept pieds de hauteur et porte de chaque côté de la tête une colonne cylindrique dont l’assise et le chapiteau sont en laiton. Les lignes du fronton brisé sont élégantes. La lunette laisse voir une scène de chasse et, comme ornement à chacun des angles, une rose avec son feuillage. Une ouverture arrondie a été pratiquée sous le centre du cadran pour recevoir un calendrier.

En 1936, Harry Piers, conservateur de musée, affirmait que « parmi tous les horlogers professionnels de la Nouvelle-Écosse, Geddie était sûrement celui qui avait le plus de goût et d’habileté, car ses œuvres rivalisaient avec celles d’Angleterre et d’Écosse par la beauté de la ligne et de l’ornementation ainsi que par la perfection du travail ». Geddie lui-même devait pourtant s’attendre à ce que ce soit sa famille plutôt que ses horloges qui le fasse passer à l’histoire. Son fils John* se rendit aux Nouvelles-Hébrides (république de Vanuatu) pour fonder ce qui semble avoir été la première mission étrangère que patronnait uniquement une congrégation coloniale, et trois de ses petites-filles, ainsi que leurs maris, furent également missionnaires.

John Geddie ne fit pas fortune dans l’horlogerie. Sa succession comportait des créances à recouvrer pour une somme de £275 et des biens qui valaient £252. On l’enterra dans le cimetière de Laurel Hill à Pictou. Sur sa pierre tombale on peut lire : « En s’acquittant de ses obligations à titre de conseiller presbytéral, de parent et de citoyen, il déploya un zèle qui lui valut la plus haute estime de tous ceux qui le connaissaient ».

Kathryn Tait MacIntosh

Pictou County Court of Probate (Pictou, N.-É.), Letters of administration (including inventory and appraisal) for the estate of John Geddie, 1843.— Bee (Pictou), 1835–1836.— Eastern Chronicle (Pictou), 1843.— Guardian (Halifax), 12 mai 1843.— D. C. Mackay, Silversmiths and related craftsmen of the Atlantic provinces (Halifax, 1973).— J. M. Cameron, Pictou County’s history (Kentville, N.-É., 1972).— Life of Rev. Dr. John and Mrs. Geddie, and early Presbyterian history, 1770–1845, W. E. Johnstone, compil. (Summerside, Î.-P.-É., 1975).— G. E. G. MacLaren, Antique furniture by Nova Scotian craftsmen, sous la direction de P. R. Blakeley (Toronto, [1961]).— J. P. MacPhie, Pictonians at home and abroad : sketches of professional men and women of Pictou County ; its history and institutions (Boston, 1914).— R. S. Miller, Misi Gete : John Geddie, pioneer missionary to the New Hebrides (Launceston, Australie, 1975).— George Patterson, Missionary life among the cannibals : being the life of the Rev. John Geddie, D.D., first missionary to the New Hebrides ; with a history of the Nova Scotia Presbyterian Mission on that group (Toronto, 1882).— « The Geddie clocks », Eastern Chronicle (New Glasgow, N.-É.), 30 janv. 1933.— N.-É., Provincial Museum and Science Library, Report (Halifax), 1935–1936 : 59 ; 1936–1937.— R. D. Steeves, « Cuckoos to weights : he found life’s hobby in a maze of cogs and springs », Chronicle-Herald (Halifax), 22 déc. 1964 : 18.— « Two old clocks », Maclean’s (Toronto), 52 (1939), nº 20 : 65.

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Kathryn Tait MacIntosh, « GEDDIE, JOHN (mort en 1843) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/geddie_john_1843_7F.html.

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Auteur de l'article:    Kathryn Tait MacIntosh
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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