GORDON, EDWARD JOHN, prêtre catholique, né le 1er novembre 1791, à Dublin (République d’Irlande), fils de Francis Gordon et de Margaret McKernan, décédé le 15 octobre 1870 à Hamilton, Ontario.

Devenu orphelin très jeune, Edward John Gordon fut élevé par un oncle qui habitait le comté de Wicklow. Subissant l’influence d’un de ses frères, Gordon, qui avait été baptisé dans l’Église d’Irlande, se convertit à la religion catholique en 1811. Il vécut alors chez un curé du comté de Wicklow, avec qui il fit ses humanités jusqu’en 1814. Il alla ensuite habiter chez son frère, à Woolwich, en Angleterre. Arrivé au Canada en 1817, il fut l’un des premiers à entrer au nouveau séminaire, à St Raphael, dans le Haut-Canada. Après trois ans d’études théologiques, il fut ordonné prêtre par l’évêque Alexander Macdonell*, le 29 janvier 1829.

Gordon passa la première année de son ministère à St Raphael en qualité de procureur et professeur au séminaire, apportant également son aide aux missions du voisinage. Au début de l’année 1830, il fut nommé à York (Toronto) pour seconder l’abbé William John O’Grady* dans la paroisse St Paul. Selon O’Grady, quoique « les talents et les connaissances de Gordon ne fussent peut-être pas de premier ordre [...], il était doué d’un jugement et d’une piété solides, et aussi d’assez de prudence et de bon sens pour régler sa conduite dans les devoirs qui lui étaient assignés ». Gordon remplit également la charge de missionnaire itinérant dans la région d’York. Il fit son premier voyage dans les missions durant l’hiver, à pied, parcourant les cantons au nord d’York, dont celui de West Gwillimbury qui n’avait jamais reçu la visite d’un prêtre catholique. La lettre qu’il écrivit le 11 mars 1830 à Macdonell et dans laquelle il décrit son voyage témoigne du zèle dont il fit preuve toute sa vie durant : « Les difficultés, les épreuves et les frais ont vite été oubliés quand j’ai vu la ferveur de nos pauvres gens dans l’accomplissement de leurs devoirs spirituels, leur désir de contribuer à l’entretien d’un prêtre et l’ardeur des prières qu’ils adressaient au ciel pour votre bonheur éternel, vous qui leur fournissez ainsi le moyen d’accomplir leur devoir. » En 1833, lorsqu’un conflit s’éleva entre O’Grady et Macdonell, l’évêque ordonna à Gordon de quitter la maison d’O’Grady car sa « présence avait été et demeurait de fait une approbation de sa [celle d’O’Grady] désobéissance, de son entêtement et de sa conduite schismatique ». Gordon nia avoir été infidèle à son évêque.

Peu après, Gordon fut envoyé à Kingston pour s’occuper des missions éloignées et il y demeura six mois. Il fut, le 23 avril 1834, le premier prêtre résidant nommé dans la péninsule de Niagara et, en 1835, il y termina la construction de la première église catholique. Il était responsable des missions dans la région avoisinante de Niagara, et en outre, en 1842, on lui confia le district de St Catharines pendant un certain temps. Le 31 octobre 1846, il se rendit à Hamilton et Waterdown, avec les privilèges de doyen rural pour les districts de Gore, Talbot et Niagara ; toutefois, deux semaines plus tard, il remplaça l’abbé William Peter MacDonald* à l’église St Mary, à Hamilton. Il fut aussi nommé vicaire général de Mgr Armand-François-Marie de Charbonnel*, évêque de Toronto, qui lui assigna un adjoint en la personne de l’abbé Auguste Carayon en 1851.

Lors de la formation du diocèse de Hamilton en 1856, John Farrell* fut nommé évêque du nouveau diocèse et Gordon vicaire général. Gordon occupa ce poste jusqu’à sa mort. Il continua également de remplir les fonctions de curé de la paroisse St Mary dont l’église était maintenant érigée en cathédrale, quoique, à partir de 1862, sa santé l’obligeât à une semi-retraite. Un incendie détruisit l’église en août 1859, ce qui représentait une perte de $20 000, et Gordon contribua à la reconstruire : la pose de la pierre angulaire eut lieu dans les 40 jours qui suivirent l’incendie et, le 21 mai 1860, la nouvelle cathédrale était consacrée. Gordon avait aussi joué un rôle de premier plan dans la venue des Sœurs de Saint-Joseph à Hamilton, en 1852, et avait persuadé sœur Mary Martha [Bunning] et deux novices de fonder un couvent et un orphelinat dans une maison qu’il leur procura. Il s’occupa activement de l’établissement d’écoles séparées à Hamilton, qui furent confiées aux religieuses en 1853, et fit don d’un terrain pour la construction d’une école. Lors de l’épidémie de choléra de 1854, Gordon et Carayon assurèrent les secours de la religion aux malades.

Edward John Gordon fit deux voyages en Irlande, en 1839 et, en 1864, en se rendant à Rome pour aller voir le pape Pie IX. Il décéda à Hamilton six ans plus tard à l’âge de 78 ans et fut enseveli dans la crypte de la cathédrale.

J. S. McGivern

Archives of the Archdiocese of Toronto, Macdonell papers, AB24–AB25 ; BBO4 ; CA14–CA18 ; Bishops Power and de Charbonnel letterbook.— W. P. Bull, From Macdonell to McGuigan, the history of the Roman Catholic Church in Upper Canada (Toronto, 1939).— [W. R.] Harris, The Catholic Church in the Niagara peninsula, 1826–1895 (Toronto, 1895).— Theobald Spetz, The Catholic Church in Waterloo County [...] ([Toronto], 1916).— The story of St. Paul’s parish, Edward Kelly, édit. ([Toronto], 1922).

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J. S. McGivern, « GORDON, EDWARD JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 13 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/gordon_edward_john_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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