HECK, SAMUEL, prédicateur méthodiste et fermier, né le 28 juillet 1771 dans le canton de Camden, New York, fils de Paul Heck et de Barbara Ruckle* ; vers 1797, il épousa Lois Wright, et ils eurent huit enfants ; décédé le 18 août 1841 dans sa maison du canton d’Augusta, Haut-Canada.

Paul et Barbara Heck appartenaient à un groupe connu sous le nom de palatins qui partirent d’Irlande en 1760 pour s’établir dans la colonie de New York. En Irlande, nombre d’entre eux étaient devenus des adeptes de John Wesley ; une fois en Amérique du Nord, les Heck, Barbara surtout, prirent une part active dans la formation de la première société méthodiste de la ville de New York. Par la suite, avec d’autres familles palatines, ils s’installèrent dans le canton de Camden, près de l’emplacement actuel de Bennington, au Vermont, et y créèrent une communauté méthodiste. Loyalistes, les Heck se réfugièrent hors du pays pendant la Révolution américaine ; en 1785, ils se fixèrent dans le canton n° 7 (canton d’Augusta), sur le territoire qui deviendrait bientôt le Haut-Canada.

Là encore, les Heck et leurs compagnons palatins méthodistes travaillèrent à entretenir leur foi ; leur localité devint l’un des deux foyers de la communauté méthodiste qui commença à s’organiser dans le Haut-Canada en 1790. Samuel Heck se convertit et, impatient de « dire à tous quel doux Sauveur il avait trouvé », reçut un permis de prédicateur, probablement en 1797. Il devint prédicateur régional en 1803, ce qui signifie qu’on l’autorisa à tenir des offices en l’absence du prédicateur itinérant et à l’assister aux réunions en plein air ou en d’autres occasions. On allait renouveler son permis peu de temps avant sa mort. Conformément à la règle de l’Église méthodiste épiscopale des États-Unis, à laquelle appartenaient les sociétés méthodistes du Haut-Canada, Heck fut ordonné diacre en 1817 et ministre en 1828. À ce dernier titre, il avait le droit d’administrer les sacrements mais ne pouvait ni ne devait assumer les charges d’un ministre itinérant.

Fermier dans le canton d’Augusta durant toute sa vie, Heck accueillit dans sa confortable demeure une longue succession de prédicateurs itinérants. Secrétaire de l’Augusta Circuit Quarterly Meeting pendant des années, il prononçait régulièrement des sermons. En 1817, il figurait au nombre des administrateurs chargés de la construction d’un nouveau temple dans le canton. La même année, il adressa à la Conférence britannique une lettre de protestation contre l’intrusion de missionnaires méthodistes wesleyens dans les circonscriptions ecclésiastiques du Haut-Canada. Cependant, il ne se joignit pas aux prédicateurs régionaux qui abandonnèrent la Conférence canadienne en 1833, après sa fusion avec la Conférence britannique, union qui allait donner naissance à une nouvelle Église méthodiste épiscopale dans le Haut-Canada.

Malheureusement, les lettres de Heck n’existent plus. S’il rédigeait ses sermons, ce qui est improbable, eux aussi ont disparu. De toute évidence, c’était un homme bon et humble, qui inspirait beaucoup de respect et d’admiration. « Tous les dons du chrétien, a-t-on dit à son propos, resplendissaient dans les actes et la personne même de notre regretté père, mais nul ne répandait plus de clarté que le don de patience. » Il « était essentiellement un homme de paix », qu’attristaient les divisions du méthodisme canadien, en particulier la scission des Conférences canadienne et britannique en 1840.

Samuel Heck appartenait à un groupe distingué de prédicateurs régionaux qui, en prononçant régulièrement des sermons pendant de longues années, en propageant avec fidélité les principes du méthodisme et en soutenant leur Église, contribuèrent à établir leur communauté sur des bases solides dans le Haut-Canada. Au cours des fréquentes absences des ministres itinérants, ils assurèrent le maintien de l’enseignement et de la discipline et fournirent une bonne partie de l’appui matériel nécessaire à l’institutionnalisation du méthodisme. Ils s’efforcèrent – et ce avec un succès remarquable – de faire accepter une foi évangélique, de maintenir une norme élevée de moralité individuelle, de perpétuer l’alliage de valeurs britanniques et nord-américaines qui caractérisait le Haut-Canada et de convaincre leurs frères que le christianisme devait transcender les frontières nationales.

Goldwin S. French

SOAS, Methodist Missionary Soc. Arch., Wesleyan Methodist Missionary Soc., corr., Canadas, nº 222 (petition, Bay Quinty Circuit, 4 févr. 1817) (mfm à l’UCC-C).— UCC-C, « A collection of documents relating to the Hecks, Emburys, and other clans », Eula [Carscallen] Lapp, compil. (copies) ; Methodist Church, Augusta District, minutes of district meetings, 1834–1844.— Christian Guardian, 20 oct. 1841.— J. [S.] Carroll, Case and his cotemporaries [...] (5 vol., Toronto, 1867–1877), 4 : 350.— Eula Carscallen Lapp, To their heirs forever (Belleville, Ontario, 1977).

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Goldwin S. French, « HECK, SAMUEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 3 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/heck_samuel_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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