HOLBROOK (Holbroke), JAMES, professeur, né vers 1793, presque certainement en Angleterre ; décédé le 25 avril 1846 à Fredericton.

James Holbrook quitta l’Angleterre pour le Nouveau-Brunswick « dans la fleur de l’âge ». Il demeurait à Sackville lorsque le College of New Brunswick, à Fredericton, lui offrit le poste de professeur de l’English school. Le conseil du collège s’était adressé à lui sur la recommandation pressante de William Botsford*, président de la chambre d’Assemblée, qui résidait dans la région de Sackville. Le 22 mars 1822, Holbrook accepta la charge au salaire de £100 par an, auquel s’ajoutaient la totalité des frais de scolarité. On les avait fixés à £4 par an, mais le conseil se réservait le droit de les réduire dans certains cas et d’admettre gratuitement les enfants dont les parents étaient dans l’impossibilité de payer. Tout en prévoyant qu’une rémunération totale de £200 serait attachée à ce poste, le conseil demeurait convaincu que le nombre d’élèves dépendrait du dévouement et de la compétence du professeur. En acceptant, Holbrook s’engageait à partir pour Fredericton aussitôt qu’il aurait réglé ses « petites affaires d’argent ».

À ce moment de son histoire, le College of New Brunswick subissait d’importants changements. Les premières démarches entreprises pour mettre sur pied cet établissement voué à l’enseignement des arts libéraux et des sciences remontaient à 1785, et c’est à peu près deux ans plus tard qu’on avait commencé à donner des cours de niveau primaire et secondaire. En 1800, on lui avait accordé la charte qui lui conférait le titre et les privilèges d’une université sous le nom de College of New Brunswick, mais l’enseignement universitaire ne commença qu’en 1822, lorsque James Somerville* obtint la permission de donner des cours qui menaient à l’obtention d’un diplôme. Les trois niveaux d’éducation furent donnés dans le même bâtiment jusqu’à ce que les classes de l’université soient transférées dans un autre, construit depuis peu, qui ouvrit ses portes en 1829 ; l’établissement, qui avait obtenu une charte royale, prit le nom de King’s College.

Lorsqu’il arriva à Fredericton, Holbrook se vit assigner une salle de classe et dut fournir le combustible pour la chauffer. L’enseignement dont il avait la charge à English school devait être dispensé selon un système où des élèves choisis parmi les grands remplissaient la tâche de moniteurs et assuraient l’instruction des plus jeunes. Holbrook était apparemment très familier avec ce type d’enseignement. On jugeait si fructueux son travail et celui de George McCawley*, chargé de la grammar school, ou école classique, dont l’enseignement se donnait parallèlement à celui de l’English school, que le 28 décembre 1822 le conseil du collège crut opportun de faire publiquement mention de leur zèle. Grâce aux efforts de ces deux professeurs, leurs élèves respectifs avaient fait beaucoup de progrès. Dans le but d’encourager les étudiants, le conseil décida de décerner des prix à ceux d’entre eux qui se distingueraient aux examens semestriels. Le 27 mars 1824, on augmenta le salaire des deux professeurs de £25, somme qu’on continuerait de leur verser aussi longtemps que le Parlement accorderait une subvention additionnelle de £75 par an au collège.

Manifestement, Holbrook ne prit pas de temps à s’intégrer à l’élite de la minuscule capitale. Il fit construire la première maison sur la colline au sud de Fredericton, dans un domaine connu sous le nom de Frogmore, puis le 22 octobre 1828 il épousa Grace Hailes, fille du lieutenant-colonel Harris William Hailes, qui avait été administrateur de la province en 1816–1817, mais qui était décédé au moment du mariage. Une des filles d’Holbrook (il en eut trois) devait épouser le révérend Charles G. Coster, fils de George Coster*, archidiacre du Nouveau-Brunswick et directeur titulaire du King’s College. On vendit par la suite la propriété de Holbrook à James Carter*, juge en chef de la province, dont la troisième femme était la sœur de Charles G. Coster. Une autre des sœurs de Coster épousa James Robb*, le premier professeur de chimie et d’histoire naturelle du collège. Les relations de la famille Holbrook sont un exemple des liens étroits qui existaient entre les membres les plus importants de la société de Fredericton à cette époque.

James Holbrook continua d’enseigner avec grand succès à l’école universitaire, comme on appela cette école préparatoire après 1828. Il y demeura jusqu’à sa mort, survenue à Fredericton à l’âge de 53 ans. Ses anciens élèves firent élever un monument funéraire sur sa tombe dans l’Old Burying Ground, ce qui laisse supposer qu’il était estimé de tous.

Alfred Goldsworthy Bailey

UNBL, MG H9, L. M. Beckwith Maxwell, « The Fredericton High School, the oldest English grammar school in Canada » (copie dactylographiée, 1944) ; UA, « Minute book of the governors and trustees of the College of New Brunswick », 107–110, 113–115.— Royal Gazette (Fredericton), 28 oct. 1828.— Hill, Old Burying Ground.— L. M. Beckwith Maxwell, An outline of the history of central New Brunswick to the time of confederation (Sackville, N.-B., 1937 ; réimpr., Fredericton, 1984).

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Alfred Goldsworthy Bailey, « HOLBROOK (Holbroke), JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 13 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/holbrook_james_7F.html.

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Auteur de l'article:    Alfred Goldsworthy Bailey
Titre de l'article:    HOLBROOK (Holbroke), JAMES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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