KAY, THOMAS, marchand, né en 1810 en Angleterre, décédé le 17 novembre 1863 à Montréal.

Nous ne savons pas à quel moment Thomas Kay quitta son Angleterre natale pour venir s’établir à Montréal, de même ignorons-nous à peu près tout des premières années de sa vie. En 1842, à l’âge de 32 ans, il possédait une maison à Montréal où il résidait avec sa femme Mary Lucy, de nationalité anglaise, et leurs deux jeunes enfants, et il s’était taillé une certaine place sur la scène commerciale de la cité.

Au début des années 1840, pour les grands marchands de la ville de Montréal, alors en plein essor, Thomas Kay ne comptait pas parmi les hommes d’affaires importants, mais on lui reconnaissait de grandes possibilités d’avenir. Il était déjà le principal propriétaire d’un commerce florissant de marchandises générales. Il acquit peu à peu une plus grande influence dans cette entreprise à mesure qu’il put trouver des capitaux destinés à son expansion et, à partir de 1844, il en prit la direction sous le nom de Thomas Kay & Company. Il importa des marchandises de Glasgow, de Liverpool et de Londres, et il put ainsi fournir régulièrement aux Montréalais certains articles tels que des chaussures, des cotonnades, de la quincaillerie et des vins. Il plaça une bonne partie de son argent dans le commerce des produits agricoles, achetant du Haut-Canada de grandes quantités de farine, de porc et de bœuf pour les revendre aux consommateurs locaux et les exporter dans les centres industriels du Royaume-Uni.

Pour réaliser des profits substantiels dans le commerce des farines outre-mer, Kay comptait en partie sur le tarif préférentiel dont il pouvait bénéficier en vertu des lois britanniques sur les céréales. Aussi ne vit-il pas d’un très bon oeil les changements qu’entraîna l’abrogation de ces lois en 1846. Il essaya néanmoins de s’adapter à la nouvelle situation, et en mars 1846, il se joignit à d’autres hommes d’affaires de Montréal, tels John Young* et Luther Hamilton Holton*, pour fonder la Free Trade Association of Montréal. Membre du conseil de l’association, Kay sentit qu’il avait tout à gagner à demander la réduction des restrictions sur l’économie canadienne et l’accès du Saint-Laurent aux navires américains. Mais en l’espace d’un an environ, la situation économique, qui commençait à se détériorer, détourna son attention des principes du libre-échange et de la compétition. La dépression à l’échelle mondiale de 1847 à 1849 eut de graves répercussions sur ses activités commerciales. Elle ne provoqua pas sa ruine, mais la menace sembla suffisamment sérieuse pour le porter, lui et des centaines d’autres marchands de la ville en proie au découragement, à chercher une solution dans l’annexion du Canada aux États-Unis. Il indiqua clairement son appui à cette idée au mois d’octobre 1849 en signant le manifeste de l’Association d’annexion de Montréal. Celle-ci devait s’écrouler rapidement quelques mois plus tard ; il chassa alors toute idée d’annexion de son esprit et reprit bientôt espoir pour ses affaires, la prospérité économique renaissant à Montréal au tout début des années 1850.

Poursuivant ses opérations commerciales avec beaucoup de succès, Kay continua de s’intéresser activement aux affaires financières, économiques et sociales. En 1841, il avait contribué à l’établissement de la Banque d’Épargnes et de Prévoyance de Montréal. Pendant les années 1840 et le début des années 1850, il fut l’un des administrateurs de la Compagnie d’assurance de Montréal contre le feu, sur la vie et pour la navigation intérieure. Après avoir été parmi les fondateurs du Bureau de commerce de Montréal en 1842, il fit partie du conseil en 1846 et de 1855 à 1857 ; devenu président en 1859, il s’appliqua avec beaucoup d’ardeur à promouvoir la croissance économique de la cité. En septembre 1863, il versa $2 000 pour la construction de la Maison protestante d’industrie et de refuge de Montréal.

Pendant les dernières années de sa vie, Kay vécut dans une grande maison de pierres à deux étages située rue Dorchester. De religion méthodiste wesleyenne, il fut enterré dans le cimetière du Mont-Royal. Parmi les porteurs à ses funérailles se trouvaient John Young et James Ferrier*, deux citoyens bien connus de Montréal qui étaient sans nul doute impressionnés par sa réussite en affaires, laquelle, sans être spectaculaire, n’en était pas moins imposante, et par sa contribution au progrès de la cité.

H. C. Klassen

APC, RG 31, 1842, Montreal, Queen’s Ward ; 1861, Montreal, St Antoine Ward.— Montreal Board of Trade Archives, Minutes of the general meeting, 1842–1863, pp.21s., 188, 204, 216, 265–283.— Coll. Elgin-Grey (Doughty), IV : 1487–1494.— Montreal Gazette, 1835–1863.— Montreal Herald, nov. 1863.— Canada directory, 1851.— Montreal directory, 1844–1846.— The centenary of the Montreal Board of Trade (s.l., s.d.).

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H. C. Klassen, « KAY, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/kay_thomas_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    2 déc. 2024