KIMBER, RENÉ, marchand, fonctionnaire, juge de paix et officier de milice, né le 1er septembre 1762 à Québec, fils de Joseph-Antoine Jékimbert, ancien soldat dans une compagnie des troupes de la Marine, et de Geneviève Allard ; décédé le 12 novembre 1841 à Trois-Rivières, Bas-Canada.
Dès 1780, à l’âge de 18 ans, René Kimber travaille à titre de commis chez Louis Germain, marchand de Québec. L’ambition ou le hasard ont tôt fait de tracer sa voie, car à son mariage, le 19 mai 1785, il est décrit comme marchand. Le fait de promettre un douaire de 1 000# à sa femme, Marie-Josette Robitaille, semble indiquer que ses affaires sont florissantes ; des 17 enfants qui naîtront de cette union, 3 seulement survivront à Kimber. En 1789, il loue à John Krepper, marchand pelletier, une partie du deuxième étage d’un immeuble qu’il possède, rue Saint-Joseph, dans la haute ville ; le notaire Joseph-Bernard Planté* est locataire de l’autre partie. Kimber tient un magasin au rez-de-chaussée et demeure lui-même dans cet immeuble jusqu’en 1792. Que se passe-t-il entre 1792 et 1795 ? Cette dernière année, selon le recensement, il habite au 16, rue de la Fabrique, et il est simple commis pour la C. C. Hall and Company. Son commerce aurait-il périclité ? Si tel est le cas, il a dû vite se reprendre puisqu’en 1798 il figure de nouveau au recensement à titre de marchand au 17, rue de la Fabrique.
On ignore à quel moment Kimber décide de s’installer à Trois-Rivières et d’y poursuivre son commerce, mais on sait que le 25 juillet 1799 il signe une adresse des citoyens de cette ville au gouverneur Robert Prescott*. Il ne tarde pas à devenir l’« un des personnages importants de la cité trifluvienne ». En 1809, il s’associe à Pierre Bruneau*, marchand de Québec, ce qui lui permet de maintenir un lien avec les commerçants de sa ville natale ; cette société cessera d’exister en 1812. Il s’approvisionne chez son collègue Moses Hart*, qui lui fait des avances de marchandises pour son magasin de Trois-Rivières. Sa carrière dans le commerce lui vaudra en 1827 une place au sein de la Maison d’industrie à Trois-Rivières.
Entre-temps, dès 1799, Kimber était devenu inspecteur de la Société du feu de Trois-Rivières. En 1811, il reçoit une commission de juge de paix du district de Trois-Rivières, ce qui l’amènera à s’occuper en 1813 et 1814 de la surveillance des travaux d’érection de la maison de correction de cette ville. En 1819, on le nomme capitaine dans le bataillon de milice de la ville de Trois-Rivières. Son fils, René-Joseph, est alors officier surnuméraire du même bataillon, après avoir servi dans le 4e bataillon de la milice d’élite incorporée du Bas-Canada.
Kimber est aussi engagé dans son milieu au point de vue social. De 1803 à 1832 au moins, il exerce les fonctions de commissaire chargé du secours aux aliénés et aux enfants abandonnés dans le district de Trois-Rivières. En 1832, il siège encore à titre de commissaire au bureau de santé de Trois-Rivières. De 1832 à 1839, il remplit la fonction de commissaire chargé de la construction des églises et des presbytères. De 1812 à 1835, il fait partie du conseil d’administration de la maison de correction de Trois-Rivières, où il assume d’ailleurs les fonctions de trésorier de 1816 à 1829. Élu marguillier de la paroisse de l’Immaculée-Conception, à Trois-Rivières, en 1818, il sera aussi président des syndics de la commune de Trois-Rivières.
René Kimber s’est taillé une place remarquable dans la société trifluvienne au début du xixe siècle. Son testament et l’inventaire de ses biens après décès révèlent un philanthrope préoccupé du bien-être de ses concitoyens. Ainsi il n’oublie pas de faire don d’une certaine somme d’argent au séminaire de Nicolet pour l’« éducation de la jeunesse ». Il n’en a pas moins su faire fructifier son avoir, car il peut laisser à ses deux filles un nombre important de biens immobiliers. À sa mort, Kimber est un citoyen regretté. La Gazette de Québec du 15 novembre 1841 en fait l’éloge en ces termes : « il a été un bon citoyen, un père de famille exemplaire, aimé et respecté de tous ».
ANQ-MBF, CE1-48, 17 nov. 1841 ; CN1-6, 26 mars 1800, 10 févr. 1809 ; CN1-47, 15 oct. 1818, 16 sept., 10 déc. 1841.— ANQ-Q, CE1-1, 2 sept. 1762, 19 mai 1785 ; CN1-205, 17 mai 1785 ; CN1-230, 6 juill. 1789.— APC, MG 30, D1, 16 : 774–776 ; RG 4, A1 : 40635–40636, 40937, 41070 ; RG 68, General index, 1651–1841.— ASQ, Séminaire, 16, no 30.— ASTR, 0009 (copie aux ANQ-Q).— B.-C., chambre d’Assemblée, Journaux, 1818–1832.— «Les Dénombrements de Québec » (Plessis), ANQ Rapport, 1948–1949 : 11, 65, 114.— La Gazette de Québec, 26 déc. 1811, 22 sept. 1814, 15 nov. 1841.— Almanach de Québec, 1813.— P.-G. Roy, Fils de Québec, 2 : 127–128.— Les Ursulines des Trois-Rivières depuis leur établissement jusqu’à nos jours (4 vol., Trois-Rivières, Québec, 1888–1911), 2 : 400.— «La Famille Jékimbert ou Kimber », BRH, 21 (1915) : 201–205.— Benjamin Sulte, « Kimber », le Trifluvien (Trois-Rivières), 4 déc. 1906 : 6.
Johanne Noël et Renald Lessard, « KIMBER, RENÉ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/kimber_rene_7F.html.
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Auteur de l'article: | Johanne Noël et Renald Lessard |
Titre de l'article: | KIMBER, RENÉ |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
Date de consultation: | 6 déc. 2024 |