LEBLANC, ÉTIENNE, homme d’affaires et fonctionnaire, né le 25 novembre 1839 à Saint-Hyacinthe, Bas-Canada ; avant 1866, il épousa une prénommée Melina, puis en secondes noces une prénommée Émilie ; il eut un fils et quatre filles ; décédé le 30 septembre 1897 à Ottawa.

Étienne Leblanc ne laissa ni document personnel ni document de compagnie de sorte qu’on sait peu de chose de lui. Arrivé à Ottawa vers l’âge de 25 ans, il travailla à titre de commis chez un marchand. En 1873, il s’associa au marchand de tissus et d’articles de mercerie Tertullier Lemay pour ouvrir un magasin de vêtements pour homme portant le nom de Leblanc et Lemay. Ce commerce spécialisé dans les vêtements de confection, qu’ils installèrent d’abord à domicile, devint bientôt une véritable entreprise occupant un grand immeuble au 445–447, rue Sussex. À la mort de Leblanc en, 1897, Lemay allait hériter de sa part de l’entreprise, devenue alors l’un des principaux magasins de vêtements de la ville. Tout en dirigeant son commerce, Leblanc travailla pour la municipalité en qualité de commissaire des permis de 1889 à 1897 et de commissaire des parcs de 1893 à 1897.

En dehors de son commerce, Leblanc était connu comme l’un des plus fervents partisans libéraux d’Ottawa. Pendant les dernières décennies du siècle, il fut vice-président de la Reform Association à Ottawa et longtemps membre et président de sa section française, l’Association libérale. Membre du National Club et de l’Independent Order of Foresters, il œuvra toute sa vie au sein de l’Union Saint-Joseph d’Ottawa [V. Jacques Dufresne], organisme dont il assura la présidence en 1877–1878.

Ses affiliations sociales et politiques, sa réputation d’homme d’affaires intègre et ses œuvres charitables valurent à Étienne Leblanc de compter parmi les citoyens les plus populaires et les plus en vue d’Ottawa. Quand il fut terrassé par une crise cardiaque, après un discours éloquent contre le favoritisme politique au cours d’une réunion de la Reform Association, toute la ville fut plongée dans le deuil. Selon le Temps, les quotidiens d’Ottawa cessèrent temporairement leurs querelles politiques par respect pour lui. Pour ses funérailles, on drapa les magasins et les rues de crêpe noir ; le cortège, apparemment le plus important qu’on ait vu à Ottawa à l’époque, fit le trajet de sa maison de la rue St Patrick à la basilique Notre-Dame. Plusieurs centaines de gens importants des milieux politiques et d’affaires s’entassèrent dans l’église pour rendre un dernier hommage à l’un des personnages les plus influents de l’histoire de l’Ontario français – pourtant aujourd’hui peu connu.

Gayle M. Comeau

AN, RG 31, C1, 1861, 1871, 1881, 1891, Ottawa.— AO, RG 22, sér. 224, reg. H (1892–1894), no 3057.— City of Ottawa Arch., Council minutes, 16 janv. 1893.— CRCCF, C 20/V73.— Globe, 1er oct. 1897.— Ottawa Citizen, 1er oct. 1897.— Ottawa Evening Journal, 1er–2 oct. 1897.— Le Temps (Ottawa), 1er, 4 oct. 1897.— Ottawa directory, 1868–1897.

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Gayle M. Comeau, « LEBLANC, ÉTIENNE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 3 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/leblanc_etienne_12F.html.

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Auteur de l'article:    Gayle M. Comeau
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
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