MARTINET DE FONBLANCHE, JEAN (quelquefois et bien à tort appelé Tourblanche), chirurgien de l’Hôtel-Dieu de Ville-Marie, expert médico-légal de cette ville, né vers 1645, fils de Paul Martinet, marchand du Moustier Saint-Jean, diocèse de Langres, et de Catherine Ducas, décédé à Montréal le 7 novembre 1701, inhumé le lendemain.

Le 20 août 1681, le chirurgien Martinet signait avec les religieuses de l’Hôtel-Dieu de Montréal un contrat par lequel, moyennant un salaire de 75# par an, il s’engageait « à panser et médicamenter tous les malades qui se trouveront dans l’institution », visitant « les dits malades sur les sept heures du matin pour chacun jour et autres heures lorsqu’il sera nécessaire ».

Martinet, par ailleurs, agissait souvent comme expert médico-légal. De nombreux procès-verbaux portent sa signature : le plus curieux est sans doute celui qui a trait à l’enquête Talus. Un certain Julien Talus, dit Vendamont, étant entré chez lui, à Lachine, dans la nuit du 9 au 10 juillet 1684, trouva sa femme au lit avec un dénommé Antoine Roy, dit Desjardins. Le mari tua l’amant et se constitua prisonnier. C’est à Jean Martinet que fut confié l’examen post mortem. Le procès eut lieu et, le 14 octobre suivant, Vendamont fut condamné à mort, mais se pourvut en appel.

Très tôt, Martinet prit des apprentis chirurgiens : Paul Prud’homme, inscrit le 15 janvier 1674, François Tardy le 16 décembre suivant ; on retrouve d’autres apprentis en 1686 et 1691.

La médecine de l’époque ne pouvait se passer de plantes médicinales. Or il est intéressant de noter que, dans le contrat par lequel il vendit un terrain d’environ trois arpents aux Récollets, le 17 avril 1681, Martinet stipula que cette vente comprenait des arbres et plantes poussant dans ce clos, à l’exception cependant de plantes médicinales.

Il avait épousé, le 14 juillet 1670, à Montréal, Marguerite Prud’homme, alors âgée de 14 ans, fille de Louis Prud’homme*, brasseur et capitaine de milice, et de Roberte Gadoys. De cette union naquirent deux enfants.

Charles-M. Boissonnault

AJM, Greffe de Bénigne Basset, 13 juill. 1670, 15 janv. 1674 ; Greffe de Claude Maugue, 20 août 1681. — Jug. et délib., II : 369, 601, 965–970, 972s., 980s. ; III : 440 ; IV : 531. — Massicotte, Les chirurgiens, médecins, etc., de Montréal, sous le régime français, RAPQ, 1922–23 : 135, 149s. — A. Roy, Inv. greffes not., IX : passim. — Abbott, History of medicine, 19, 20. — Ahern, Notes pour lhistoire de la médecine, 403–408. — M. R. Charlton, Outline of the history of medecine in Lower Canada under the French régime, 1608–1757, and under the English régime, Annals of Medical History, V (1923) :150, 263 ; VI (1924) : 22, 312. — Ignotus [Thomas Chapais], La profession médicale au Canada, BRH, XII (1906) : 143. — É.-Z. Massicotte, Les chirurgiens de Montréal au xviie siècle, BRH, XX (1914) : 255 ; XXVIII (1922), 247.

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Charles-M. Boissonnault, « MARTINET DE FONBLANCHE (Tourblanche), JEAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/martinet_de_fonblanche_jean_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    2 déc. 2024