McGILL, ROBERT, ministre presbytérien, éditeur et journaliste, né le 21 mai 1798 à Ayr, Écosse, fils de William McGill ; il épousa Catherine McLimont, et ils eurent au moins trois enfants ; décédé le 4 février 1856 à Montréal.

Robert McGill, qui vit le jour à Ayr et y fut élevé, était le troisième fils d’un maître d’école. Après avoir étudié d’abord avec son père, il alla poursuivre ses études à l’University of Glasgow et, par la suite, comme il aspirait à devenir ministre, il s’inscrivit en théologie. Après avoir reçu du consistoire de l’Église d’Écosse de Glasgow l’autorisation de prêcher, il ne put trouver un poste permanent et accepta la dure tâche de prédicateur de relève ; à ce titre, il devait remplacer des ministres partout sur le territoire qui relevait de la juridiction du consistoire.

En 1829, la congrégation presbytérienne de Niagara (Niagara-on-the-Lake, Ontario), qui comptait de longues années d’existence, pria la Glasgow Colonial Society de leur envoyer un ministre. La demande fut transmise au consistoire de Glasgow, et McGill accepta l’invitation qui devait lui assurer la somme de £150 par année. Après avoir été ordonné ministre par le consistoire, le 15 juillet 1829, il partit pour l’Amérique du Nord et arriva à Niagara en octobre.

McGill, prédicateur puissant, rempli de ferveur, et pasteur consciencieux, se plut à Niagara. Il entreprit la construction d’une nouvelle église, St Andrew, en 1831, ainsi que celle d’un presbytère, et il organisa une vigoureuse congrégation de fidèles. Il devint un chef de file dans son milieu, s’intéressant tout particulièrement aux problèmes d’éducation. Si la beauté et l’immensité du pays l’émerveillaient, il était consterné par la pauvreté et l’isolement dans lesquels les ministres de l’Église d’Écosse devaient vivre, et il se révoltait de ce que l’État n’admettait pas le bien-fondé des revendications de son Église à être reconnue comme Église établie. Plein d’enthousiasme, il entreprit de corriger la situation. Pendant toute sa vie, il fut convaincu que pour réussir il devait compter sur le recrutement, l’organisation et, au début, sur l’appui soutenu de l’Église d’Écosse. Il insista pour que la Glasgow Colonial Society lui envoie régulièrement des missionnaires, qu’elle soutiendrait financièrement au début, étant donné que plusieurs régions étaient trop pauvres pour faire vivre un ministre. Il était convaincu qu’après leur arrivée dans le Haut ou le Bas-Canada ces missionnaires trouveraient rapidement des postes permanents.

À la même époque, McGill rassembla tous les ministres intéressés à la création d’un synode colonial et, en juin 1831, le synode de l’Église presbytérienne du Canada affiliée à l’Église d’Écosse fut constitué. Organisateur né, il joua un rôle capital au sein de ce nouvel organisme, dirigeant de multiples comités ou y siégeant, et occupant le poste de secrétaire du synode, de 1831 à 1835, et de modérateur en 1839. Un des initiateurs des négociations amorcées en 1831 en vue d’une alliance avec d’autres groupes presbytériens dans les deux Canadas, McGill, aidé d’un laïque presbytérien éminent, William Morris, joua un rôle prépondérant dans l’union de son Église avec le synode uni du Haut-Canada en 1840. Il reconnut très tôt la nécessité de former les ministres sur place et appuya la demande d’une chaire de théologie presbytérienne au King’s College, dont la fondation était prévue à Toronto, puis la proposition d’établir un séminaire de l’Église d’Écosse indépendant. Après que fut prise la décision de fonder le Queen’s College à Kingston, il fut nommé membre principal du conseil d’administration de l’établissement, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort.

McGill publia régulièrement. Au mois de mars 1837, il fonda le Canadian Christian Examiner, and Presbyterian Review, mensuel torontois qui visait à maintenir la foi dans les régions où il n’y avait pas de prédicateur, et il en fut le rédacteur en chef jusqu’à peu de temps avant qu’elle ne cesse de paraître, en décembre 1840. Son œuvre principale fut un recueil de prières et de méditations à l’intention des jeunes, imprimé à Niagara en 1842.

Reconnu pour ses talents de conciliateur, McGill avait réussi, dans les années 1830, à atténuer de nombreuses divergences entre ses collègues. Pendant que les malaises grandissaient au sein de l’Église à propos du type de rapports qui devraient exister entre le synode et l’Église d’Écosse, il demeura neutre et présida plusieurs comités dans le but d’en arriver à une solution de compromis. Quand, en 1844, malgré tous les efforts, l’Église se divisa sur la solution à apporter au problème, McGill, craignant de lui voir perdre l’aide financière qu’elle recevait de l’État, demeura au sein du synode de l’Église d’Écosse. L’année suivante, après le décès du révérend Edward Black*, les paroissiens de l’église St Paul à Montréal demandèrent à McGill de devenir leur pasteur. L’attrait de la ville lui parut irrésistible. En novembre 1845, il fut installé dans sa nouvelle charge et devint rapidement très actif sur la scène locale, soutenant plusieurs œuvres de charité protestantes.

Bouleversé par la division qui s’était produite au sein de l’Église en 1844, McGill s’efforça, en tant que membre chargé de réunir une série de comités pour étudier les problèmes qu’entraînait la scission, d’éviter que la situation ne s’envenime, même s’il dut conclure à regret que, dans les circonstances, toute réconciliation était impossible. Il continua ses efforts en vue de mieux structurer l’Église, de faire venir d’Écosse un plus grand nombre de ministres et de susciter de plus en plus de vocations sur place. Mais la réunification demeurait toujours son objectif principal. En 1852, il souleva de nouveau le problème, plaidant pour la fusion des différents groupes presbytériens des deux Canadas. Trois ans plus tard, quelques mois à peine avant son décès, il se rendit au Nouveau-Brunswick, comme délégué principal de son église, afin de convaincre le synode de l’endroit qu’il était nécessaire de procéder à l’union de toutes les communautés rattachées à la foi presbytérienne en Amérique du Nord britannique.

En 1853, l’University of Glasgow sut reconnaître la participation ininterrompue de Robert McGill à la cause de son Église en lui accordant un doctorat honorifique en théologie.

Harry Bridgman

On peut avoir un aperçu de la carrière de Robert McGill en consultant aux QUA les archives des sessions, des consistoires et des synodes de l’Église presbytérienne du Canada affiliée à l’Église d’Écosse, et aux UCA les biog. files. McGill est l’auteur de : « A Canadian missionary », Glasgow Colonial Soc., Report (Glasgow, Écosse), 1835 : 5657 ; The love of country, a discourse preached in St. Andrew’s Church, Niagara, on Tuesday, the 6th February 1838, (a day appointed for public thanksgiving, on account of our deliverance from the miseries of the late insurrection) (Niagara [Niagara-on-the-Lake, Ontario], 1838) ; Letter to the friends of the Presbyterian Church of Canada, on the establishment of a literary and theological college (Niagara, 1839) ; Prayers, and devout meditations, designed to assist the young Christian in the cultivation of a devout temper (Niagara, 1842) ; Brief notes on the relation of the synod of Canada to the Church of Scotland, (being the basis of an exposition of this subject to the Presbyterian congregation of Niagara, on Wednesday evening, March 6th, 1844) (Niagara, [1844]) ; Report on the part of the converser of the synod’s committee to negociate on the subject of reunion with the seceding brethren (Niagara, [1844]) ; Letters on the condition and prospects of Queen’s College, Kingston, addressed to the Hon. William Morris, chairman of the board of trustees (Montréal, [1846]) ; et de Discourses preached on various occasions, in the course of ministerial duty (Montréal, 1853). Avec George Sheed et Alexander Gale, il a aussi écrit « Memorial on the state of religion in certain districts of Upper Canada », Glasgow Soc. (in Connection with the Established Church of Scotland), for Promoting the Religious Interests of the Scottish Settlers in British North America, Annual report (Glasgow), 1831 : 28–32.

Le journal que McGill édita parut à Niagara sous le titre de Canadian Christian Examiner, and Presbyterian Rev., 1 (1837)–2 (1838), puis à Toronto sous celui de Christian Examiner, and Presbyterian Magazine, 3 (1839)–4 (1840).

ANQ-M, CE1-125, 1er nov. 1864.— UCA, James Croil papers, diary, 1866–1867 : 51 ; Glasgow Colonial Soc., corr., 2 (1829–1830), nos 153, 202 ; 5 (1834–1835), no 201 ; 6 (1836–1838), nos 119, 222, 282–283 ; 7 (1839–1843), nos 76, 83.— John Cook, A sermon preached on the occasion of the death of the Rev. Robert McGill, D.D., minister of St. Paul’s Church, Montreal (Montréal, 1856).— Croil, Hist. and statistical report (1868), 11–12.— Glasgow Soc. (in Connection with the Established Church of Scotland), for Promoting the Religious Interests of the Scottish Settlers in British North America, Annual report, 1829 : 18 ; 1830 : 13 ; 1831 : 16.— Presbyterian, 8 (1855) : 98, 155 ; 9 (1856) : 35–36, 130 ; 17 (1864) : 358.— Montreal Gazette, 5–6 févr. 1856.— Montreal Transcript, 5 févr. 1856.— A roll of the graduates of the University of Glasgow from 31st December, 1727, to 31 st December, 1897 with short biographical notes, W. I. Addison, compil. (Glasgow, 1898), 372.— The matriculation albums of the University of Glasgow from 1728 to 1858, W. I. Addison, compil (Glasgow, 1913).— Scott et al., Fasti ecclesiæ scoticanæ, 7.— Janet Carnochan, Centennial, St Andrews, Niagara, 1794–1894 (Toronto, 1895).— Gregg, Hist. of Presbyterian Church.

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Harry Bridgman, « McGILL, ROBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 12 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mcgill_robert_8F.html.

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Auteur de l'article:    Harry Bridgman
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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