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McKee, Samuel James, instituteur, agriculteur, professeur et administrateur scolaire, né le 17 juillet 1849 dans le Haut-Canada, probablement dans le canton de Wellesley, fils de Samuel McKee et de Margaret Roseborough ; le 5 juillet 1876, il épousa à Ingersoll, Ontario, Laura Emma Harris, et ils eurent cinq filles et quatre fils, dont trois filles et deux fils moururent avant lui ; décédé le 14 septembre 1937 à Vancouver et inhumé à Brandon, Manitoba.
Samuel James McKee grandit à la ferme familiale dans le comté de Waterloo, dans le Haut-Canada, et fréquenta des écoles publiques du canton de Wellesley. À l’âge de 16 ans, il étudia à la Stratford Grammar School, puis, quelque temps plus tard, à la Brantford Grammar School. En 1868, il entra à la University of Toronto ; il deviendrait membre de la University of Toronto Company dans le Queen’s Own Rifles. Quand il était étudiant, il fut particulièrement influencé par le professeur George Paxton Young*. Il fit bonne impression à l’université. Lorsqu’il obtint sa licence ès arts, en 1872, il reçut la médaille d’argent en métaphysique.
Grâce à ses succès universitaires, McKee avait attiré l’attention de Robert Alexander Fyfe*, éminent éducateur baptiste, fondateur du Canadian Literary Institute à Woodstock et membre du conseil universitaire. Fyfe offrit à McKee un poste d’enseignant au Canadian Literary Institute ; il y resterait pendant huit ans, de 1873 à 1881, et y donnerait des cours d’anglais et de mathématiques. Le caractère mixte et libéral de l’école servit de modèle à McKee pour des projets éducatifs qu’il entreprendrait dans l’Ouest canadien. Fils d’un baptiste irlandais, McKee vécut une renaissance de sa foi pendant qu’il était à Woodstock. Colin Campbell McLaurin, étudiant au Canadian Literary Institute, se rappellerait qu’« il y eut un merveilleux frisson au sein du groupe de 200 étudiants le matin où on annonça que “[le] professeur McKee [était] converti” ».
En 1873, McKee voyagea vers l’ouest du Canada avec Alexander McDonald, l’un des premiers missionnaires délégués par la Baptist Missionary Convention of Ontario pour y implanter cette confession. Même si McKee affirma qu’il allait à l’ouest seulement « pour voir du pays », ce voyage contribua possiblement à son intérêt ultérieur pour l’enseignement supérieur baptiste dans les Prairies. Il fut peut-être aussi influencé par Fyfe, fervent défenseur de l’éducation baptiste.
Pendant qu’il enseignait à Woodstock, McKee épousa, en 1876, Laura Emma Harris, originaire de l’Ontario, qui étudiait au Canadian Literary Institute au moment de leur rencontre. Mais tout n’allait pas parfaitement. McKee avait une santé médiocre et, en 1882, sur le conseil de son médecin, il partit avec sa famille pour le Manitoba, où le climat était plus rigoureux. Il s’installa sur une concession statutaire près de Rapid City, attiré là par de la parenté et par le nouveau Prairie College, fondé en 1879 par les révérends John Crawford et George B. Davis, beau-frère de McKee, pour former de jeunes hommes destinés au ministère baptiste. Il travailla dans sa ferme, devint diacre de l’église baptiste de Rapid City et, fait peut-être encore plus important, retourna à l’enseignement. En 1882, il aida Davis à mettre sur pied la Rapid City Academy, école secondaire mixte qui accueillait des pensionnaires et des externes âgés de 13 ans et plus. Lorsque Davis fut envoyé dans une église de Moose Jaw (Saskatchewan), à la fin de 1882 ou au début de l’année suivante, McKee continua à diriger l’académie.
En 1883, le Prairie College avait déjà fermé ses portes, victime en partie de la centralisation de la formation théologique baptiste au Toronto Baptist College, fondé depuis peu ; cependant, l’intérêt pour la création d’un établissement d’enseignement supérieur baptiste dans l’Ouest demeura. McKee était présent, le 1er août 1889, lorsque la Baptist Convention of Manitoba and the North-West adopta la proposition de fonder un collège à Brandon. Cet événement marqua un tournant dans sa vie. Avant le congrès, il avait décidé de quitter Rapid City afin d’élargir son champ d’activité. Au début d’août, sa famille et lui partirent vers l’est. Le 15 août, John Harden Best, président du conseil des missions baptistes à Brandon, annonça à McKee qu’il avait été choisi pour faire de la sollicitation en Ontario pendant un mois, afin de trouver des fonds pour le collège. Les efforts de McKee furent vains. La pression concurrente exercée sur les ressources des baptistes canadiens en 1889 était trop grande.
En prévision de l’avenir, McKee s’installa à Brandon à l’automne de 1890. Il ouvrit la Brandon Academy, qui offrait des cours d’anglais élémentaire et avancé, de sténographie, de dactylographie, de musique (piano et orgue), de dessin et de peinture (huile et aquarelle) « spécialement adaptés aux jeunes hommes et femmes ». L’établissement proposait aussi des cours de commerce et préparait des candidats en vue des examens pour l’obtention des brevets d’enseignement ou pour l’admission à l’université de Manitoba. Comme à Woodstock, McKee gagna l’affection et le respect de ses élèves. Dans une lettre écrite en 1894, ceux-ci exprimèrent leur « estime et [leur] reconnaissance » pour l’homme qui « avait le bien-être de chacun [d’eux] à cœur ».
Durant les années 1890, la question de la création d’un collège baptiste fut discutée annuellement à la Baptist Convention of Manitoba and the North-West, mais des désaccords sur le genre d’établissement nécessaire et sur son emplacement retardèrent l’exécution du projet. À l’été de 1899, le Brandon College fut finalement établi sur les fondations posées par McKee. Son académie fusionna avec le collège ; il assuma le poste de professeur de philosophie et devint de facto directeur adjoint. Les cours commencèrent en octobre avec 110 étudiants. Le collège offrait des cours préparatoires, ainsi que l’enseignement secondaire et supérieur. En 1904, la McMaster University de Toronto reconnut le travail éducatif de pionnier accompli par McKee dans l’Ouest canadien en lui décernant un doctorat honorifique en droit. De 1910 à 1918, McKee remplirait aussi la fonction de registraire et conserverait sa réputation de bon enseignant. En 1913, Douglas Leader Durkin publia une appréciation de son collègue dans le journal étudiant du collège, le Quill, où il fit remarquer que « personne n’avait jamais mérité le respect des étudiants autant que monsieur McKee ». En 1918, on planifia une réorganisation au sein du collège : McKee serait remplacé par Harris Lachlan MacNeill au poste de doyen intérimaire et ses fonctions seraient réduites à celles de registraire, avec une diminution de salaire. McKee protesta et présenta sa démission. Des négociations s’engagèrent afin de le retenir et, en septembre, il accepta de revenir à titre de registraire, avec un commis pour l’assister, et de professeur de philosophie. Il prit finalement sa retraite en 1920 pour des raisons de santé. À cette époque, il fut nommé professeur émérite. Il continua à faire partie du conseil d’administration du collège jusqu’en 1922, année où il partit s’installer à Vancouver ; il y passa le reste de sa retraite.
Un des premiers colons de l’Ouest canadien, Samuel James McKee créa de nouvelles possibilités pour le développement de l’enseignement. Le premier établissement d’enseignement postsecondaire permanent à l’ouest de Winnipeg fut érigé sur des fondations qu’il avait posées. Sa vie et son travail furent inspirés par son dévouement à la foi baptiste et à la profession d’enseignant. Un article non signé dans le Western Baptist nota à l’occasion de sa mort, en 1937, qu’« avec la disparition de monsieur McKee, l’Ouest canadien a perdu un de ses plus grands pionniers de l’enseignement, et la confession baptiste, un de ses plus fervents partisans ».
Brandon Univ., S. J. McKee Arch. (Brandon, Manitoba), MG 1, 1.1 ; RG 1, ser. 1.— UTARMS, A1973-0026/277(85).— D. L. D[urkin], « S. J. McKee : an appreciation », Quill (Brandon), (Christmas, 1913) : 13–15.— W. E. Ellis, « What the times demand : Brandon College and Baptist higher education in western Canada », dans Canadian Baptist and Christian higher education, G. A. Rawlyk, édit. (Kingston, Ontario, et Montréal, 1988), 63–87.— « The late Dr. S. J. McKee », Western Baptist (Winnipeg), 30 (1937–1938), no 7 : 3–4.— C. C. McLaurin, Pioneering in western Canada : a story of the Baptists (Calgary, 1939).— Tommy McLeod, « McKee of Brandon College », Manitoba Hist. (Winnipeg), no 40 (automne 2000–hiver 2001) : 33–46.— F. H. Schofield, The story of Manitoba (3 vol., Winnipeg, 1913), 2 : 43–44.— C. G. Stone et F. J. Garnett, Brandon College : a history, 1899–1967 (Brandon, 1969).
T. H. McLeod et Tom Mitchell, « McKEE, SAMUEL JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mckee_samuel_james_16F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/mckee_samuel_james_16F.html |
Auteur de l'article: | T. H. McLeod et Tom Mitchell |
Titre de l'article: | McKEE, SAMUEL JAMES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2015 |
Année de la révision: | 2015 |
Date de consultation: | 7 déc. 2024 |