MÉSAIGER, CHARLES-MICHEL, prêtre, jésuite, missionnaire, professeur d’hydrographie, procureur des missions jésuites de la Nouvelle-France, né à Paris le 7 mars 1689 (ou 1690), décédé à Rouen, France, le 7 août 1766.
Charles-Michel Mésaiger entra au noviciat des jésuites de la province de France, à Paris, le 9 (ou le 19) septembre 1706. De 1710 à 1715, il enseigna la grammaire et les lettres au collège Louis-le-Grand ; il y étudia par la suite la théologie jusqu’en 1720. Après avoir professé la rhétorique au collège d’Eu durant une année, il s’embarqua en 1722 pour le Canada, où il arriva au cours de l’été. Dès l’année suivante, il fut envoyé à la mission des Outaouais, dont le centre était situé à Michillimakinac. Il prit charge de la mission Saint-Joseph (probablement à Niles, Mich.) et y déploya de grands efforts pour réconcilier les Renards avec les Illinois et d’autres tribus de l’Ouest. Il prononça ses derniers vœux à Michillimakinac, le 25 juillet 1723.
En 1731, Mésaiger accompagna, à titre d’aumônier des Français et de missionnaire des Mandanes, Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye au cours de son voyage d’exploration vers l’Ouest. À la fin d’août, la troupe se mutina à Grand Portage (Minn.) et força La Vérendrye à revenir hiverner à Kaministiquia (Thunder Bay, Ont.). Le jésuite usa de son influence pour décider quelques hommes à se rendre en éclaireurs au lac La Pluie (Rainy Lake) et y construire le fort Saint-Pierre. Ces derniers revinrent à Kaministiquia un peu avant la fin du mois de mai 1732 et toute l’expédition se remit en route le 8 juin ; elle atteignit cette année-là le lac des Bois (Lake of the Woods) où La Vérendrye construisit le fort Saint-Charles. La santé de Mésaiger n’ayant pas résisté aux misères du voyage, il dut retourner à Montréal, en 1733, en compagnie de Christophe Dufrost* de La Jemerais. Le 9 août, durant un arrêt à Michillimakinac, le jésuite rédigea, faute de notaire, une nouvelle convention entre La Jemerais, mandataire de La Vérendrye, et les associés de ce dernier, puis il continua sa route.
En 1735 on le retrouve, malade, au collège de Québec. L’année suivante, Mésaiger enseigna l’hydrographie [V. Joseph Des Landes] et, en 1740, il exerça, en plus, la charge de ministre (économe). En 1741, il fut nommé procureur du collège de Québec et de la mission canadienne et il le demeura jusqu’en 1749. C’est alors qu’il se rendit en France pour succéder à Charlevoix comme procureur à Paris des missions jésuites du Canada. Il s’occupa en même temps des intérêts des ursulines de Québec et, à ce titre, il a laissé quelques lettres d’affaires dans lesquelles il se révèle un homme doué d’un jugement solide, à l’esprit clair et au caractère enjoué. Vers 1754, sa santé faiblit de nouveau ; le père Alain de Launay lui succéda comme procureur en 1755. On n’a pas d’information sur les dernières années du père Mésaiger, sinon qu’il finit ses jours à Rouen après la suppression de la Compagnie de Jésus en France, en 1762. Il mourut le 7 août 1766.
AMUQ, Fonds des pères jésuites, Lettres du père Charles-Michel Mésaiger.— ASJCF, 580 ; 581 ; 635 ; 855 ; Cahier des vœux, 33v. ; Fonds Rochemonteix, 4 018, 67, 74, 159, 489.— Découvertes et établissements des Français (Margry), VI : 586s.— Champagne, Les La Vérendrye, 119–135, passim ; Nouvelles études sur les La Vérendrye, 113–117.— Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVIIIe siècle, I : 205, 211.
Lucien Campeau, « MÉSAIGER, CHARLES-MICHEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mesaiger_charles_michel_3F.html.
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Auteur de l'article: | Lucien Campeau |
Titre de l'article: | MÉSAIGER, CHARLES-MICHEL |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 9 nov. 2024 |