MOSER, JOHN, éducateur, naturaliste et auteur, né le 27 avril 1826 à l’île Mosers, Nouvelle-Écosse, septième des huit enfants de John Moser et de Christianna (Christine) Jennings ; décédé célibataire le 11 juin 1907 à Salem, comté de Kings, Nouveau-Brunswick, et inhumé près de là, à Butternut Ridge (Havelock).

John Moser étudia à la Horton Academy et à l’Acadia College de Wolfville, en Nouvelle-Écosse, et obtint une licence ès arts en 1848. En 1853, il termina trois ans de préparation au ministère baptiste au Newton Theological Institute, dans le Massachusetts. Il ne fut cependant pas ordonné et fit plutôt carrière dans l’enseignement.

On ne sait pas très bien où Moser habita en Nouvelle-Écosse après son retour de Newton. Installé en permanence au Nouveau-Brunswick à partir de 1867, il dirigea, dans des localités de tous les coins de la province, une succession de grammar schools, d’écoles supérieures et d’écoles publiques. À compter de 1886, il travailla surtout dans le comté de Queens, à Canaan Forks et dans les districts scolaires environnants. Il ne quitta l’enseignement que quelques années avant sa mort. Sa formation et son expérience lui auraient permis d’occuper un poste plus élevé dans le réseau scolaire du Nouveau-Brunswick, mais selon George Upham Hay*, il était « d’un naturel effacé ». Et de toute évidence, il préférait la proximité de la nature et les longues vacances que lui offrait l’enseignement en milieu rural.

Le témoignage le plus ancien des travaux d’herborisation de Moser consiste en plusieurs fiches signalétiques de plantes à fleurs des environs de Grand—Sault, qui figurent dans « List of New Brunswick plants ». Cette liste, premier catalogue complet de la flore provinciale, fut compilée par le révérend James Fowler* et publiée en 1879. Botaniste autodidacte, Fowler était devenu maître de sciences naturelles à la Normal School de Fredericton en 1878, mais deux ans plus tard, il quitta le Nouveau-Brunswick pour assumer une maîtrise de conférences au Queen’s College de Kingston, en Ontario. À compter de ce moment, sous la présidence de Hay, le comité de botanique de la Natural History Society of New Brunswick, à Saint-Jean, compila les ajouts à la flore provinciale déjà identifiée. Moser, de même que plusieurs autres instituteurs du Nouveau-Brunswick qui avaient subi l’influence de Fowler, communiqua à ce comité de précieux relevés de plantes à fleurs. Lorsqu’il fut élu membre correspondant de la société, en 1883, les mousses étaient devenues son sujet de prédilection, et c’est à cette branche de la botanique qu’il apporta une contribution durable, bien que mineure.

Moser travaillait sans microscope, quoique cet instrument soit quasi indispensable à l’étude sérieuse des mousses, mais il avait « l’œil pénétrant et une remarquable intuition des différences structurales ». Encouragé par Hay, il amorça vers 1888 une correspondance et des échanges de spécimens avec John Macoun*, directeur adjoint et naturaliste de la Commission géologique du Canada. Depuis 1886, Macoun soumettait ses nombreux échantillons de mousses au bryologue suédois Nils Conrad Kindberg, et en même temps, il lui faisait parvenir les spécimens qu’il recevait de ses lointains correspondants du Canada, dont Moser. Obligeant, Kindberg répondait à Macoun en les identifiant rapidement et en décrivant un grand nombre d’espèces réputées nouvelles pour la science. Moser lui-même alimenta cette frénésie taxinomique puisque 24 des espèces ou variétés de Kindberg étaient basées totalement ou en partie sur les plantes recueillies par lui au Nouveau-Brunswick. Ses travaux étant ainsi reconnus, il bénéficiait d’une modeste renommée parmi les naturalistes et les instituteurs des Maritimes. Toutefois, la plupart des « nouvelles » espèces de Kindberg se révélèrent d’insignifiantes variétés de mousses précédemment décrites, et même les bryologues de son temps mirent en doute son jugement de taxinomiste.

Les travaux de Moser sur les mousses aboutirent en 1898 à la publication de son unique document scientifique, un catalogue qui énumérait les collections et emplacements connus de 245 espèces du Nouveau-Brunswick. Depuis, d’autres herborisateurs ont ajouté plus d’une centaine d’espèces à ce total, mais encore aujourd’hui, la présence de plusieurs mousses, dans la province ou dans l’ensemble des Maritimes, est attestée uniquement par les spécimens qu’il recueillit au xixe siècle. La plus grande partie de ses collections de mousses, de même qu’un nombre beaucoup plus réduit d’échantillons de plantes à fleurs, se trouve à l’herbier du Musée du Nouveau-Brunswick. L’Herbier national du Canada, le Fowler Herbarium de la Queen’s University, le Musée d’histoire naturelle de Stockholm et le New York Botanical Garden possèdent des collections de moindre importance, comprenant des mousses seulement.

Stephen R. Clayden

John Moser est l’auteur de « List of mosses of New Brunswick », édité par G. U. Hay et publié dans N.-B., Natural Hist. Soc., Bull. (Saint- Jean), n° 16 (1898) : 23–31 ; et de « Acadia during the 40’s », dans Acadia Athenœum (Wolfville, N.-É.), 33 (1906–1907) : 100–103. On ne connaît qu’une seule photographie de Moser, une épreuve non datée qui se trouve au musée du Nouveau-Brunswick.

Andover Newton Theological School Library (Newton, Mass.), Newton Theological Institute, essais anniversaires des étudiants et fiches de renseignements personnels.— AN, RG 32, 25, Hay à Macoun, 18 févr., 9 mars, 14 avril 1887 ; 29, Moser à Macoun, 24 janv., 7, 26 févr., 5 sept., 11 nov., 28 déc. 1889, 14 janv. 1890, ainsi qu’une lettre non datée.— Acadia Athenœum, décembre 1907 : 95–97.— Maritime Baptist (Saint-Jean), 10 juill. 1907 : 9.— Sun (Saint-Jean), 15 juin 1907 : 7.— Educational Rev. (Saint-Jean), 21 (1907–1908) : 34.— James Fowler, « List of New Brunswick plants », N.-B., Secretary for Agriculture, Report (Saint-Jean), 1878, app.B : 35–63.— G. U. Hay, « Memorial sketch of the late John Moser », N.-B., Natural Hist. Soc., Bull., n° 26 (1908) : 46.

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Stephen R. Clayden, « MOSER, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/moser_john_13F.html.

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Auteur de l'article:    Stephen R. Clayden
Titre de l'article:    MOSER, JOHN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
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