RABY, AUGUSTIN-JÉRÔME, pilote, officier de milice et homme politique, né le 10 novembre 1745 à Québec, fils d’Augustin Raby* et de Françoise Delisle ; le 16 septembre 1771, il épousa à Québec Catherine Chauveaux, puis le 22 novembre 1784, au même endroit, Marie-Gillette Turgeon, et de ces mariages naquirent deux filles et un fils ; décédé le 20 septembre 1822 dans sa ville natale.
Augustin-Jérôme Raby fait des études primaires puis embrasse la profession de marin en devenant probablement l’apprenti de son père, qui était reconnu au xviiie siècle comme une sommité de la région de Québec dans le domaine maritime. Jusqu’en 1780, peu d’éléments permettent de suivre sa carrière. Il obtient sa licence de pilote du Saint-Laurent dans les années 1780 et exerce ce métier jusqu’à sa nomination au poste de surintendant des pilotes du Saint-Laurent, le 31 mars 1797. Le gouverneur le confirme dans ses fonctions et le nomme officier de la Maison de la Trinité de Québec en 1805.
Fondée cette année-là, la corporation se voit confier d’importantes responsabilités concernant le secteur maritime dans le Bas-Canada : supervision du pilotage, administration des équipements portuaires et navals, et amélioration de la navigation sur le fleuve. Raby prépare des plans destinés à faciliter le déplacement des navires : érection d’un phare à l’île Verte, réalisé par Edward Cannon* en 1808, et installation de différentes bouées et balises aux endroits les plus dangereux entre Saint-Roch-des-Aulnaies et Québec. Par ailleurs, ses fonctions de surintendant consistent à superviser le travail des pilotes soumis à de nombreuses règles et à de multiples règlements. Il doit voir à punir les contrevenants par des amendes ou des suspensions, et à recommander de nouveaux candidats pour l’obtention de la licence de pilote. À cette époque, afin de s’assurer de la qualité du travail fourni, on exige de chaque pilote qu’il remette un rapport sur chacun de ses pilotages et que ce rapport soit délivré par le capitaine ou le maître des navires pilotés.
Les dernières années où Raby occupe le poste de surintendant des pilotes s’avèrent très difficiles. Les procès-verbaux de la Maison de la Trinité font état à plusieurs reprises du fait que Raby ne peut plus remplir efficacement ses fonctions en raison de son âge avancé et de sa santé précaire, et que plusieurs profitent de cette situation pour contrevenir aux règles et règlements. La Maison de la Trinité, qui reconnaît le dévouement de Raby au cours de sa longue carrière, désire qu’il conserve les privilèges rattachés à sa fonction tout en voulant le soustraire aux charges de plus en plus contraignantes pour un homme malade et très âgé. En 1821, elle accepte la proposition de Robert Young de faire gratuitement toutes les tâches dévolues au surintendant des pilotes jusqu’à la mort de Raby, à condition qu’elle lui assure alors le poste et les privilèges de ce dernier.
Augustin-Jérôme Raby se révèle très actif dans la société de Québec. Il s’enrôle dans la milice et, à titre de lieutenant, participe à la défense de la ville de Québec assiégée durant la guerre d’Indépendance américaine. Préoccupé par les problèmes d’éducation, il signe en 1790 la pétition requérant l’établissement d’une université dans la province. Il est membre de la Société du feu dès 1795, et de la Société d’agriculture à partir de 1821. Ses coreligionnaires reconnaissent son rang social en 1807, en le nommant marguillier de la paroisse Notre-Dame de Québec, poste qu’il occupe jusqu’en 1814. Raby s’intéresse aussi à la vie politique. Élu député de la circonscription de la Basse-Ville de Québec en 1796, il se porte candidat, quatre ans plus tard, dans la Haute-Ville, où il défait William Grant*. Il demeure député jusqu’en 1804 et, en cette qualité, il appuie d’abord le parti canadien. Toutefois, au cours de la troisième législature (1801–1804), il compte parmi les cinq Canadiens favorables au parti des bureaucrates.
ANQ-Q, CE1-1, 10 nov. 1745, 16 sept. 1771, 22 nov. 1784, 23 sept. 1822.— Arch. de Ports Canada (Québec), Maison de la Trinité de Québec, procès-verbaux, IV.— « Les Dénombrements de Québec » (Plessis), ANQ Rapport, 1948–1949.— La Gazette de Québec, 4 nov. 1790, 25 juin 1795, 30 mars, 31 mai 1797, 9 août 1821.— F.-J. Audet, « les Législateurs du B.-C. ».— Desjardins, Guide parl.— Le Jeune, Dictionnaire.— Tanguay, Dictionnaire.— « Les Disparus », BRH, 32 (1926) : 362.— Hare, « l’Assemblée législative du B.-C. », RHAF, 27 : 361–395.— P.-G. Roy, « le Pilote Raby », BRH, 13 (1907) : 124–126.
Roch Lauzier, « RABY, AUGUSTIN-JÉRÔME », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/raby_augustin_jerome_6F.html.
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Auteur de l'article: | Roch Lauzier |
Titre de l'article: | RABY, AUGUSTIN-JÉRÔME |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1987 |
Année de la révision: | 1987 |
Date de consultation: | 8 déc. 2024 |