Provenance : Bibliothèque et Archives Canada/MIKAN 3470046
SCATCHERD, THOMAS, avocat et homme politique, né à Wyton (Station), Haut-Canada, le 10 novembre 1823, aîné des 12 enfants de John Scatcherd, venu du Yorkshire en 1821 et représentant de Middlesex-Ouest à l’Assemblée législative de la province du Canada de 1854 à 1858, et d’Anne Farley, décédé à Ottawa le 15 avril 1876.
Thomas Scatcherd fréquenta l’école secondaire du district de London puis fit son apprentissage du droit à London, dans l’étude de William Horton, puis à Toronto. Il fut greffier municipal de London, en 1845 et en 1846, puis commença à exercer le droit dans cette même ville en 1848. Il fut nommé conseiller juridique pour la ville de London en 1849 et occupa cette charge jusqu’à sa mort. D’abord avec Ephraim Jones Parke puis avec William Ralph Meredith*, à partir de 1861, il mit sur pied un important bureau d’avocat. En 1851, il avait épousé Isabella Sprague dont il eut deux fils.
Dans le domaine de la politique, Scatcherd inaugura la série ininterrompue de ses succès électoraux en se présentant dans Middlesex-Ouest en 1861, redonnant alors aux réformistes le siège que les conservateurs leur avaient enlevé après la mort de son père, en 1858. Après sa réélection en 1863, Scatcherd appuya la politique que les Clear Grits avaient élaborée au cours des années 50, mais il quitta les rangs du parti, à la formation de la coalition de 1864, pour manifester son opposition à l’égard des Résolutions de Québec qui ne proposaient pas le genre de fédération sur lequel on s’était entendu lors du congrès des réformistes en 1859. Il voyait dans la confédération « une manœuvre pour faciliter la construction du chemin de fer Intercolonial » et un système « qui profiterait aux provinces de l’Est aux dépens du Haut-Canada », dont les véritables intérêts résidaient dans le développement des territoires du Nord-Ouest. Selon lui, la nouvelle constitution ne devait pas prendre force de loi avant d’avoir été « soumise au verdict du peuple ».
En 1866, Scatcherd joua un rôle de premier plan en s’opposant à un projet de loi d’intérêt privé présenté par Robert Bell, et dans lequel on proposait d’accorder aux écoles catholiques du Canada-Ouest les mêmes privilèges qu’on voulait concéder aux minorités protestantes du Canada-Est, conformément aux termes d’un projet de loi gouvernemental parrainé par Alexander Tilloch Galt*. La violence de l’attaque que George Brown et Scatcherd menèrent contre cette mesure mit le gouvernement en danger : elle entraîna le retrait des deux projets de loi et la démission de Galt.
Après l’adoption du projet de confédération, Scatcherd, qui avait été élu sous l’étiquette réformiste aux élections fédérales de 1867, n’adopta cependant pas l’attitude très partisane prônée par George Brown. Il donna non seulement son appui à la plus grande partie du programme législatif gouvernemental, mais il défendit aussi la nomination de sir Francis Hincks*, à qui on avait confié le portefeuille des Finances en 1869, nomination dénoncée avec vigueur par le Globe de Toronto. En 1872, il défendit avec succès sa prise de position modérée contre l’opposition qui se dessinait au sein des réformistes de sa circonscription, en affirmant que « tout ce bruit autour des réformistes et des conservateurs compt[ait] pour bien peu au parlement du dominion ». Il reçut l’appui de bon nombre de conservateurs et fut réélu par acclamation aux élections générales de 1872 et de 1874, en dépit des efforts déployés par sir John A. Macdonald* pour lui opposer un candidat. Son frère, Robert Colin (1832–1879), qui fut pour un temps maire de Strathroy, entra lui aussi au parlement et représenta la circonscription de Middlesex-Nord de 1876 à 1878.
Avec les années, Thomas était devenu un parlementaire expérimenté et jouissant d’une grande influence ; il fit partie de diverses commissions d’enquête et de comités permanents. Il occupait la présidence de la commission des subsides lorsque, vers la fin de la session de 1876, il fut terrassé par la maladie qui l’emporta. Sans avoir été une figure exceptionnelle, Scatcherd apporta néanmoins à la vie politique de son temps une contribution importante.
APC, FM 26, A (Papiers Macdonald), recueil de lettres 10, pp. 706, 867 ; FM 26, A, recueil de lettres 18, pp. 179s.— Parliamentary debates (Province du Canada), 1861–1865.— Globe (Toronto), 1867, 1876.— London Advertiser, 1867.— London Free Press, 1867.— Ottawa Citizen, 1876.— William Horton, Memoir of the late Thomas Scatcherd ; a family record (London, Ont., 1878).— Creighton, Road to confederation.
Richard B. Splane, « SCATCHERD, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/scatcherd_thomas_10F.html.
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Auteur de l'article: | Richard B. Splane |
Titre de l'article: | SCATCHERD, THOMAS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 9 déc. 2024 |