SMITH, JAMES, homme politique et juge, né à Montréal, le 16 mai 1806, du mariage de James Smith et de Susanna McClement, décédé au même endroit le 29 novembre 1868.

James Smith reçut son éducation primaire à Trois-Rivières auprès du pasteur anglican John Doty. En 1816, il se rendit en Écosse afin de compléter ses études secondaires. De retour au Canada en 1823, il s’installa à Montréal où il étudia le droit chez Benjamin Beaubien et le futur juge Samuel Gale. Admis au barreau le 20 mai 1828, il pratiqua sa profession à Montréal en société avec Duncan Fisher. En 1841, avec Alexander Buchanan* et Joseph-André Taschereau, il fut nommé, par le gouverneur sir Charles Bagot*, membre d’une commission chargée d’étudier le système seigneurial dans le Bas-Canada. Malgré les pouvoirs restreints que possédait la commission, elle présenta, en mars 1843, un rapport substantiel qui concluait à la désuétude du système et proposait son abolition.

Le 2 septembre 1844, James Smith entrait dans le ministère de William Henry Draper* et Denis-Benjamin Viger comme membre du Conseil exécutif et comme procureur général du Bas-Canada, portefeuille qu’il conserva dans le ministère de Draper et de Denis-Benjamin Papineau* jusqu’au 22 avril 1847. Lorsque Smith devint ministre, le gouverneur Charles Theophilus Metcalfe* éprouvait de grandes difficultés à remplacer Louis-Hippolyte La Fontaine et Robert Baldwin* qui venaient de démissionner. Se refusant à accepter véritablement la responsabilité ministérielle, il avait offert en vain le poste de procureur général du Bas-Canada, qui avait été le portefeuille de La Fontaine, à quatre Canadiens français et à deux Canadiens anglais et tous l’avaient refusé. C’est après cela que Smith accepta le poste qu’il remplit d’une façon très ordinaire. Le 12 novembre 1844, il s’était fait élire député de la circonscription de Missisquoi qu’il représenta jusqu’en 1847 alors qu’il devint juge de la Cour du banc de la reine et, en 1849, juge de la Cour supérieure du district de Montréal. En 1854, il fut appelé à siéger à la cour extraordinaire créée par la loi d’abolition de la tenure seigneuriale pour étudier les questions juridiques que posait cette mesure.

En mars 1865, le juge Smith fut appelé à se prononcer sur l’extradition des Confédérés qui, l’automne précédent, avaient fait un raid sur le petit village de St Albans dans le Vermont, pour venir ensuite se réfugier au Canada. Déjà libérés par le magistrat Charles-Joseph Coursol*, ils furent de nouveau arrêtés et jugés par le juge Smith qui refusa de les laisser extrader parce que, selon lui, l’offense qu’ils avaient commise n’était pas prévue dans les articles du traité Webster-Ashburton. Il fut mis à la retraite le 25 août 1868 et mourut à Montréal le 29 novembre suivant.

J.-C. Bonenfant

Gazette (Montréal), 1er déc. 1868.— Morgan, Sketches of celebrated Canadians, 447s.— P.-G. Roy, Les juges de la prov. de Québec, 507.— L. B. Shippee, Canadian-American relations, 1849–1874 (New Haven, N.Y. et Toronto, 1939), 154.

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J.-C. Bonenfant, « SMITH, JAMES (1806-1868) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/smith_james_1806_1868_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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