STEWART, JOHN CUNNINGHAM, fonctionnaire, né le 6 novembre 1839 à Belfast (Irlande du Nord) ; il épousa Geraldine M. L., fille d’Edward Mulberry Hodder*, et ils eurent un fils et deux filles ; décédé à Ottawa le 26 décembre 1888.

Après avoir « perfectionné [...] pendant une certaine période » son éducation irlandaise sous le docteur William S. Smith, directeur du lycée (High School) de Québec, John Cunningham Stewart entra, le 25 janvier 1855, dans la fonction publique à titre de commis, au bureau central du département des Postes à Québec. Ce n’est que quatre ans plus tôt que les Postes canadiennes avaient « secoué le joug impérial », la responsabilité de ce service étant passé du gouvernement britannique au gouvernement canadien [V. Thomas Allen Stayner*]. Pendant les 33 années suivantes, Stewart travailla dans un service des postes qui, n’étant plus contraint de parvenir à un équilibre budgétaire, mais fonctionnant avec un budget en tant que département du gouvernement, se développait selon les besoins des Canadiens. Il fit son apprentissage complet en travaillant au sein du département à Ottawa. Promu commis de deuxième classe le 12 juin 1857, il obtint le poste de commis de première classe le 1er août 1861 et fut affecté au bureau central du département des Postes.

Entre 1866 et 1868, Stewart mit sur pied la Post Office Savings Bank. Le 25 janvier 1868, il en fut nommé commis principal et surintendant. Deux mois plus tard, soit le 1er avril, on ouvrit simultanément 81 établissements bancaires pour venir en aide aux régions éloignées du Québec et de l’Ontario où il n’y avait pas d’établissement reconnu. En 1881, la section d’épargne (comptant alors quelque 300 succursales) fusionna avec la section des mandats-postes, établie en 1855 pour diminuer l’envoi d’argent par lettre, et Stewart fut nommé surintendant de ce nouveau réseau le 13 décembre de la même année.

Stewart entra par la suite dans quelques cercles fermés. En août 1884, la prestigieuse British Association for the Advancement of Science tint sa réunion annuelle à Montréal et on invita Stewart à parler des banques d’épargne. Il profita de l’occasion pour tenter de calmer les craintes grandissantes des banques à charte de voir le gouvernement empiéter sur leurs affaires. Son exposé fut bien accueilli, et il en envoya une copie à sir John Alexander Macdonald* avec une note dont la familiarité laisse croire que les deux hommes se connaissaient bien.

Au milieu de l’année 1887, Stewart fut envoyé en Grande-Bretagne pour y faire un « examen approfondi du système britannique de relevés de compte » et suggérer des améliorations possibles au système canadien des postes où on employait des méthodes de comptabilité désuètes établies en 1851. On accepta les recommandations de Stewart en bloc et, le 1er février 1888, on le nomma contrôleur financier responsable de toutes les opérations financières du département avec le rang de sous-ministre adjoint. Cette promotion en faisait le deuxième fonctionnaire en importance du département. Il en exprima sa reconnaissance au premier ministre Macdonald et fit campagne avec succès pour obtenir l’affranchissement gratuit de la correspondance dans son département. Par un arrêté en conseil, il reçut le pouvoir d’autoriser l’affranchissement gratuit du courrier, sans avoir à soumettre la correspondance au contrôle de l’adjoint au maître général des Postes, ce qui constituait une étape dans son émancipation de la direction du sous-ministre ; ce n’est peut-être pas une simple coïncidence si dans la confirmation de son poste on stipulait qu’il devait être d’un rang inférieur à celui du sous-ministre William Henry Griffin* dans les affaires du département.

Stewart mourut 11 mois seulement après qu’il eut obtenu la situation que son travail assidu lui avait value. Dans le rapport annuel du maître général des Postes, on lui rendit un vibrant hommage, et le fait que trois membres du cabinet et Sandford Fleming* furent du nombre des porteurs à ses funérailles témoignait avec éloquence du rang qu’il avait atteint. Stewart avait aidé à rendre la vie plus facile dans les régions éloignées du Canada et avait su s’adapter à son époque et poser les bases des futurs services postaux.

Les papiers personnels de Stewart ont été détruits, et on connaît peu de chose de sa vie privée. Ses notices nécrologiques et tout ce qui a été écrit à son sujet mettent l’accent sur le sens du devoir de Stewart, ce qui reflète bien l’esprit de l’époque.

Kenneth S. Mackenzie

APC, MG 26, A ; RG 1, E7, 46.— Musée national des Postes (Ottawa), Circulars, circa avril 1888 ; Post Office Savings Bank, Scrapbook ; J. C. Stewart, « Report to the Postmaster General » (1887).— Canada, Parl., Sessional papers, 1867–1889 (rapports du maître général des Postes, 1866–1888).— Canada, prov. du, Assemblée législative, App. to the journals, 1856–1859 (rapports du maître général des Postes, 1855–1858) ; Parl., Sessional papers, 1860–1866 (rapports du maître général des Postes, 1859–1865).— Gazette, 3, 5 sept. 1884.— Ottawa Daily Citizen, 27 déc. 1888.— CPC, 1881.

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Kenneth S. Mackenzie, « STEWART, JOHN CUNNINGHAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 5 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/stewart_john_cunningham_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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