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TENSKWATAWA (Elskwatawa, d’abord nommé Lalawethika, aussi connu sous les noms de Shawnee Prophet et de Prophet), chef religieux et politique chaouanon, né probablement au début de 1775 à Old Piqua (près de Springfield, Ohio), fils de Puckeshinwa, guerrier chaouanon, et de Methoataske, d’ascendance creek ; il se maria et eut plusieurs enfants ; décédé en novembre 1836 dans ce qui est aujourd’hui Kansas City, Kansas.
Puckeshinwa fut tué avant la naissance de Tenskwatawa, et la mère de celui-ci l’abandonna, en 1779 croit-on. Il reçut d’abord le nom de Lalawethika, qui signifie « crécelle » ou « faiseur de bruit », signe qu’il était d’un naturel exubérant ou turbulent. Élevé par une sœur aînée, Tecumpease, il passa son enfance dans l’ombre de ses deux grands frères Chiksika et Tecumseh*, qui accumulaient les succès et bénéficiaient de l’admiration de leurs pairs. Lui, par contre, était, semble-t-il, un marginal toléré par sa famille mais qu’une bonne partie de la tribu méprisait. Enfant, il perdit accidentellement l’usage de son œil droit ; adolescent, il sombra dans l’alcool. Parvenu à l’âge adulte, il se maria mais demeura un guerrier et un chasseur médiocres. Absent aux victoires des Indiens sur Josiah Harmar et Arthur St Clair [V. Michikinakoua*], il participa à la bataille de Fallen Timbers et assista probablement à la conclusion du traité de Greenville en 1795.
Après la signature de ce traité, Lalawethika vécut dans l’ouest de l’Ohio au sein d’une petite bande de Chaouanons que dirigeait Tecumseh. En 1797, la bande s’installa dans l’est de l’Indiana, où Lalawethika tomba sous la tutelle d’un vieux chaman, Penagashea (Changing Feathers). À la mort de celui-ci, en 1804, il aspira à son titre. À l’époque, les Chaouanons, comme d’autres tribus, tentaient désespérément de conserver leur mode de vie malgré l’avance des colons blancs. Mais la raréfaction du gibier et le déclin de la traite des fourrures démantelaient la base de leur économie. Bon nombre de tribus n’avaient d’autre choix que de céder des terres ; dans d’autres, l’alcoolisme et la maladie sévissaient ; chez toutes, les valeurs traditionnelles semblaient s’effondrer.
Au début, Lalawethika ne réussit pas à titre de chaman, mais en 1805 il eut une série de visions qui bouleversèrent son existence. Entré en transe, rapportait-il, il avait connu la mort et avait été emporté dans l’au-delà, où le Grand Esprit lui avait montré un paradis puis un enfer où les buveurs impénitents comme lui subissaient d’horribles tourments. Il renonça donc à l’alcool et déclara que le Grand Esprit l’avait choisi pour libérer les Indiens de tous leurs maux. Il annonça en outre qu’il porterait désormais un autre nom : Tenskwatawa, « la porte ouverte ».
La doctrine de Tenskwatawa visait à insuffler une nouvelle vie à certains aspects de la culture traditionnelle des Indiens et à en modifier d’autres. Il demandait à ses adeptes de retourner à la vie communautaire de leurs pères et les pressait de maintenir de bonnes relations avec leur famille et leur tribu. Surtout, disait-il, ils devaient renoncer à l’alcool et à bien d’autres produits de la culture américaine. Tandis que le Grand Esprit avait créé les Indiens, les Britanniques, les Français et les Espagnols, expliquait-il, les Américains étaient des enfants du Grand Serpent, puissance maléfique de l’univers. Aussi fallait-il les éviter. En outre, les Indiennes mariées à des Américains devaient retourner dans leur tribu, et les enfants nés de ces unions devaient demeurer avec leur père. Les Indiens qui avaient embrassé la foi chrétienne devaient l’abandonner.
Tenskwatawa exigeait de ses adeptes qu’ils prient le Grand Esprit, ce pourquoi il leur remettait des « bâtons de prière » sur lesquels figuraient des instructions. Il restaura certaines danses et cérémonies traditionnelles des Chaouanons et en interdit d’autres, qu’il remplaça par de nouveaux rites. Il ordonna à ses disciples de se défaire de leurs pochettes de remèdes personnelles, car ces talismans n’avaient plus aucun pouvoir. S’ils suivaient ses indications, ils verraient le gibier repeupler les forêts, leurs parents et amis défunts revenir à la vie. Les Américains disparaîtraient (Tenskwatawa n’expliqua jamais clairement de quelle façon) et les Indiens reprendraient possession de leur territoire.
Ces enseignements trouvèrent une audience parmi les tribus de l’Ohio et de l’Indiana. Pendant l’été de 1805, Tenskwatawa fonda un village près de Greenville, dans l’ouest de l’Ohio. Dans les mois suivants, bon nombre de Loups (Delawares) de l’est de l’Indiana se convertirent. En mars 1806, au village de Woapikamunk, sur la rivière White, Tenskwatawa participa au procès de certains membres de leur tribu accusés de sorcellerie. Au total, quatre hommes moururent sur le bûcher au cours de cette chasse aux sorciers. En mai, Tenskwatawa dirigea une purge semblable chez les Wyandots de la rivière Sandusky, mais cette fois des chefs proaméricains intercédèrent en faveur des accusés.
Alarmé par l’ascendant que prenait Tenskwatawa, et dans l’espoir de le discréditer, le gouverneur du territoire de l’Indiana, William Henry Harrison, recommanda aux Loups (Delawares) de l’inviter à faire un miracle : « Demandez-lui d’arrêter le soleil – de modifier le cours de la lune. » Le 16 juin 1806, Tenskwatawa prédit une éclipse quasi totale du soleil ; elle eut lieu, ce qui accrut sensiblement son influence. En 1807 et 1808, des Indiens de diverses tribus franchirent des centaines de milles pour aller le voir à Greenville. Des Kicapous, des Sauks et des Renards, des Potéouatamis, des Outaouais, des Folles-Avoines et des Puants étaient du nombre. À l’été de 1808, tant de Sauteux étaient en route pour Greenville que les trafiquants blancs ne trouvèrent personne dans la plupart des villages de la rive sud du lac Supérieur. Inquiets, les fonctionnaires américains envoyèrent plusieurs équipes de représentants faire enquête sur le mouvement de Prophet, mais celui-ci parvint à les convaincre que ses disciples désiraient simplement vivre en paix. Cependant, ses nombreux visiteurs indiens épuisaient ses réserves alimentaires, et les colons américains de l’Ohio demeuraient hostiles à son mouvement. Afin de s’éloigner de la frange pionnière et de s’établir en un endroit plus giboyeux, Tenskwatawa abandonna Greenville et fonda au printemps de 1808 un autre village, Prophetstown (Battle Ground, Indiana), à l’embouchure de la Tippecanoe.
C’est à ce moment que Tenskwatawa noua des relations avec le département britannique des Affaires indiennes. En juin 1808, à sa demande, Tecumseh se rendit à Amherstburg, dans le Haut-Canada, où il demanda des armes et des provisions au surintendant général adjoint des Affaires indiennes, William Claus*, et au lieutenant-gouverneur Francis Gore*. Pour apaiser les soupçons des Américains, Tenskwatawa alla en août 1808 à Vincennes (Indiana), où il convainquit Harrison de son amitié pour les États-Unis et le persuada même d’approvisionner ses disciples. Cependant, il demeurait incapable de nourrir tous ceux qui arrivaient à Prophetstown, et beaucoup moururent pendant l’hiver de 1808–1809. Au printemps, comme les Indiens s’inquiétaient de voir les Américains tenter d’acheter d’autres terres, les relations entre le mouvement de Tenskwatawa et les autorités du pays se détériorèrent.
Le 30 septembre 1809, en signant le traité du fort Wayne, les délégués des Miamis, des Loups (Delawares) et des Potéouatamis cédaient aux États-Unis plus de trois millions d’acres de terre situées dans l’Illinois et l’Indiana. Cet événement marqua un tournant dans la vie publique de Tenskwatawa. Comme il n’avait pas réussi à empêcher la conclusion du traité, nombre de ses disciples rejetèrent son leadership religieux pour se tourner vers Tecumseh, qui avait des visées plus politiques et militaires. Tenskwatawa conserva son influence à Prophetstown mais, peu à peu, Tecumseh l’éclipsa. Tandis que le premier demeurait sur les bords de la Tippecanoe, le second voyageait beaucoup et prenait le mouvement religieux de son frère comme base de l’unification politique et militaire de toutes les tribus.
Pendant l’hiver de 1810–1811, Prophet reçut plusieurs chargements de provisions britanniques. Au printemps, il conféra avec une série d’émissaires du gouverneur Harrison. Il les traita cordialement, mais en juin il saisit sur la rivière Wabash une cargaison de sel américaine. Plus tard durant l’été, Tecumseh quitta Prophetstown pour aller porter son message d’unité aux tribus du Sud ; Tenskwatawa s’engagea à protéger le village tout en évitant l’affrontement avec Harrison. Peu après, le gouverneur se mit en route pour Prophetstown avec un millier de soldats ; arrivé à la Tippecanoe le 6 novembre, il organisa pour le lendemain matin une rencontre avec Tenskwatawa. Décidé à attaquer plutôt que de rendre son village et ses vivres, celui-ci passa la nuit à répéter à ses partisans que sa médecine les protégerait des balles américaines. Le 7 novembre, juste avant l’aube, 700 Indiens attaquèrent le campement américain ; Tenskwatawa, de son côté, demeura au village, à prier pour leur réussite. Après trois heures de combat, les Indiens se replièrent, et Tenskwatawa abandonna Prophetstown. Harrison cria victoire, mais les deux camps avaient subi des pertes équivalentes (de 60 à 70 morts).
Après la bataille de la Tippecanoe, Tenskwatawa cessa de pouvoir prétendre à son autorité religieuse, mais il demeura aux côtés de Tecumseh afin de l’aider à réaliser l’unité politique des tribus. On construisit un nouveau village près de l’emplacement de Prophetstown. Tout en travaillant à persuader les Américains de leurs intentions pacifiques, les deux frères resserrèrent leurs liens avec les Britanniques. En juin 1812, Tecumseh se rendit à Amherstburg tandis que Tenskwatawa accueillait les Indiens qui, de nouveau, affluaient au village. Quand la nouvelle du déclenchement de la guerre de 1812 parvint dans l’Indiana, Tenskwatawa se rendit au fort Wayne pour professer son amitié aux États-Unis ; pourtant, après la prise de Detroit, en août, il pressa les Indiens de son village d’attaquer le fort Harrison (Terre Haute, Indiana). L’attaque échoua, et en décembre, après que des raids américains eurent balayé la vallée de la Wabash, il s’enfuit dans le Haut-Canada.
Le séjour de Tenskwatawa fut bref. Dès le printemps de 1813, avec Tecumseh, il rentra en Indiana, où tous deux recrutèrent des guerriers pour aider les Britanniques à défendre la région de Detroit. Le 16 avril, ils regagnèrent Amherstburg et, en mai, Tenskwatawa se joignit à un nombreux contingent canado-britannique qui assiégea le fort Meigs (près de Perrysburg, Ohio). Il ne participa cependant pas au combat et, de retour dans le Michigan une fois le siège levé, il passa l’été de 1813 au bord de la rivière Huron (rivière Clinton), dans un petit village. Absent des campagnes menées jusque dans l’Ohio par les Britanniques en juillet et août, il s’opposa cependant, à Brownstown (près de Trenton, Michigan), à des Wyandots proaméricains qui tentaient de briser l’alliance entre Indiens et Britanniques. En septembre, il accompagna les troupes du major général Henry Procter* qui abandonnaient Amherstburg et se repliaient vers l’est. Le 5 octobre 1813, Tenskwatawa assista à la bataille de Moraviantown, sans y participer, puis suivit les forces de Procter qui fuyaient devant l’avance américaine.
Tenskwatawa passa l’hiver de 1813–1814 à l’extrémité ouest du lac Ontario à tenter de réaffirmer son leadership. Au printemps, avec une petite bande de partisans, il s’installa à la rivière Grand, où il reçut l’appui et l’aide matérielle de John Norton*, qui lui avait déjà apporté son soutien durant l’hiver. Bien que réticent à aider encore les Britanniques à défendre le Canada, il accepta finalement, pendant l’été, de mener un parti de guerriers à la frontière du Niagara. Toutefois, il n’arriva sur les lieux que le 6 juillet, après la bataille de Chippawa, et son repli précipité, le lendemain, mit en danger la position britannique en provoquant une retraite générale des Indiens. Dès lors, il refusa toute participation à des engagements militaires, mais il assista en avril 1815 à la conférence de Burlington Heights (Hamilton), où des fonctionnaires des Affaires indiennes annoncèrent que la guerre était finie.
En juin 1815, Tenskwatawa et la plupart des membres des tribus de l’Ouest s’assemblèrent dans la région d’Amherstburg en prévision de leur retour aux États-Unis. En septembre, à Spring Wells, près de Detroit, il assista à la conférence au cours de laquelle les représentants du gouvernement américain négocièrent avec les exilés les conditions de ce retour. D’abord prêt à coopérer, Tenskwatawa, furieux, reprit la route d’Amherstburg quand il vit les Américains s’opposer à son retour dans la vallée de la Wabash. En avril 1816, il se rendit à Detroit, où il s’entretint avec le gouverneur Lewis Cass, qui lui interdit encore de retourner à la rivière Tippecanoe. Déjà, la plupart des Indiens américains étaient repartis vers leurs terres ; pour encourager cet exode, le département britannique des Affaires indiennes diminua les rations allouées aux exilés toujours présents dans le Haut-Canada. En 1817, Tenskwatawa n’avait pour disciples qu’un peu plus d’une vingtaine de Chaouanons, surtout des parents qui comptaient sur lui pour leur subsistance. Amer, il établit un campement sur le ruisseau Cedar, dans le comté d’Essex, où il vécut pendant huit ans. Même s’il devait compter sur des rations britanniques pour subsister, il ne cessa d’être en butte à William Claus, à John Askin fils et à d’autres fonctionnaires des Affaires indiennes.
En 1824, les États-Unis ne considéraient plus Tenskwatawa comme une menace et, en juillet, Cass l’invita à retourner dans l’Ohio et à user de son influence sur les Chaouanons pour les convaincre de s’installer à l’ouest du Mississippi. Pendant l’été de 1825, Tenskwatawa ramena ses quelques fidèles à Wapakoneta, village chaouanon de l’ouest de l’Ohio puis, en octobre 1826, il quitta l’Ohio avec quelque 250 Chaouanons qui prenaient la route de l’Ouest. Après avoir passé l’hiver de 1826–1827 près de Kaskaskia, dans l’Illinois, ils franchirent le Mississippi en août 1827 et se rendirent jusque dans l’ouest du Missouri. Au printemps de 1828, ils arrivèrent à la réserve chaouanone de l’est du Kansas. Tenskwatawa passa les dernières années de sa vie dans une relative obscurité, mais il posa pour le peintre George Catlin en 1832. Il mourut en novembre 1836 dans ce qui est aujourd’hui Kansas City.
Durant la guerre de 1812 et les décennies suivantes, la plupart des Blancs crurent que c’était Tecumseh qui avait dominé le mouvement indien né pendant la première décennie du siècle. Ses vigoureuses prises de position en faveur d’un leadership centralisé, idée étrangère aux Indiens, reflétaient leurs propres conceptions politiques. De plus, comme Tecumseh semblait l’incarnation même du « bon sauvage », les historiens et écrivains ajoutèrent au récit de sa vie des détails apocryphes qui en firent une figure légendaire. En revanche, on a presque toujours dépeint Tenskwatawa comme un charlatan religieux qui exerça quelque temps une influence limitée grâce à son frère. Pourtant, c’est d’abord lui qui domina le mouvement indien, et ce sont ses enseignements qui, tel un aimant, rassemblèrent les tribus. En période de crise économique et sociale, les Indiens se sont souvent tournés vers un chef religieux [V. Abishabis] ; par ses promesses, Tenskwatawa semblait leur montrer la voie de la libération. La coalition indienne demeura un mouvement religieux jusqu’en 1810, après quoi Tecumseh se mit à former, à partir du groupe des fidèles de Prophet, une confédération politique et militaire. Comme les Blancs comprenaient mal la vie spirituelle des Indiens, les enseignements de Tenskwatawa leur semblaient étranges et illogiques ; Prophet n’était donc à leurs yeux qu’un bizarre personnage d’importance mineure. Pourtant, sa foi éveilla de profonds échos chez les gens de sa culture. De 1805 à 1810, il fut l’un des Indiens les plus influents de la région des Grands Lacs et dirigea la résistance des tribus à l’expansion américaine.
Pour une liste plus complète des documents et des ouvrages publiés qui concernent Tenskwatawa, le lecteur consultera R. D. Edmunds, The Shawnee Prophet (Lincoln, Nebr., et Londres, 1983).
Tippecanoe County Hist. Assoc., County Museum (Lafayette, Ind.), George Winter papers.— Wis., State Hist. Soc., Draper mss, sér. T ; 1YY–13YY.— Benjamin Drake, Life of Tecumseh and of his brother the Prophet ; with a historical sketch of the Shawanoe Indians (Cincinnati, Ohio, 1841 ; réimpr., New York, 1969).— B. J. Lossing, The pictorial field-book of the War of 1812 [...] (New York, 1869).— Messages and letters of William Henry Harrison, Logan Esarey, édit. (2 vol., Indianapolis, Ind., 1922).— « Shabonee’s account of Tippecanoe », J. W. Whickar, édit., Ind. Magazine of Hist. (Bloomington), 17 (1921) : 353–363.— The battle of Tippecanoe : conflict of cultures, Alameda McCollough, édit. (Lafayette, 1973).— C. C. Trowbridge, Shawanese traditions : C. C. Trowbridge’s account, [W.] V. Kinietz et Erminie Wheeler-Voegelin, édit. (Ann Arbor, Mich., 1939).
R. David Edmunds, « TENSKWATAWA (Elskwatawa, Lalawethika) (Shawnee Prophet, Prophet) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/tenskwatawa_7F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/tenskwatawa_7F.html |
Auteur de l'article: | R. David Edmunds |
Titre de l'article: | TENSKWATAWA (Elskwatawa, Lalawethika) (Shawnee Prophet, Prophet) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
Date de consultation: | 6 déc. 2024 |