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YUILE, DAVID, homme d’affaires, né le 20 février 1846 à Glasgow, deuxième fils et troisième enfant de William Pollock Yuile, marchand de vins, et de Margaret Rattray ; le 11 juin 1878, il épousa à Montréal Margaret King, et ils eurent quatre filles ; décédé le 21 juin 1909 à Baltimore, Maryland.
Vers 1857, David Yuile et sa famille quittèrent l’Écosse pour s’installer à Ingersoll, dans le Haut-Canada, où il fréquenta l’école. En 1869, ils s’établirent à Montréal, où son frère aîné, William, se fit marchand général. L’année suivante, David entra dans l’entreprise de son frère. Ils resteraient marchands généraux jusque vers 1885. En plus, dans les années 1870, ils devinrent droguistes en gros et agents de manufacturiers. Parmi les entreprises qu’ils représentaient, il y avait une fabrique de bouteilles qui avait ouvert ses portes en 1875, la St Johns Glass Company de Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec). Elle ferma en juillet 1877 ; le 1er avril de l’année suivante, ses principaux créanciers, William et David Yuile, la prirent en compensation des 2 200 $ qui leur étaient dus.
Dès le mois de mai 1879, les frères Yuile avaient relancé l’entreprise sous le nom d’Excelsior Glass Company. L’année suivante, en dépit des mesures incitatives que Saint-Jean et Iberville, localité voisine, avaient adoptées pour qu’ils restent dans la région, ils vendirent les bâtiments et le terrain pour installer la verrerie à Montréal ; elle employait alors environ 200 hommes. Ils construisirent deux fours, un pour le verre de plomb et l’autre pour le verre de couleur verte, et se mirent à produire des flacons d’ordonnance, des pots à confitures, des isolateurs de télégraphe et certains articles de verre moulé. En 1883, l’entreprise fut réorganisée pour financer une autre phase d’expansion : elle prit le nom de North American Glass Company et porta son capital à 10 000 $. Elle acheta d’autres propriétés, installa d’autres fours et fit venir d’Angleterre et de France des souffleurs de verre chevronnés.
En 1890, William et David Yuile formèrent la Diamond Glass Company avec David Williamson, secrétaire-trésorier de la North American Glass Company, Ralph King, un de leurs cousins éloignés, et John Watt, beau-frère de King. Cette nouvelle société se lança dans une ambitieuse offensive en vue de dominer l’industrie canadienne du verre. Elle-même ne produisait pas de verre ; la plupart des entreprises dont elle fit l’acquisition, à commencer par la North American Glass Company, continueraient d’en fabriquer sous leur propre raison sociale. Toujours en 1890, la Diamond Glass prit le contrôle de la Nova Scotia Glass Company de New Glasgow, en Nouvelle-Écosse [V. Harvey Graham]. Cette compagnie, fondée en 1881, se spécialisait dans la vaisselle ; la Diamond allait la fermer deux ans plus tard. En 1891, après avoir porté son capital à 500 000 $, la Diamond Glass acheta deux verreries de l’Ontario, la Hamilton Glass Company, qui existait depuis 1864 et fabriquait des bouteilles et des isolateurs de télégraphe, et la Burlington Glass Company, grande innovatrice en matière de techniques de production, fondée en 1874 et acquise par la verrerie de Hamilton en 1885. La Diamond Glass exploiterait l’usine de Burlington jusqu’en 1897 et celle de Hamilton jusqu’en 1898. À la fin de 1893, d’anciens employés de la verrerie de Burlington fondèrent la Toronto Glass Company Limited. Il n’est pas certain que les frères Yuile et leurs associés aient participé de quelque manière à la formation de cette entreprise, mais dès décembre 1895, ils en étaient administrateurs et actionnaires, et en 1899, la Diamond Glass l’acheta. Cette dernière continua de consolider sa position dans l’industrie en prenant le contrôle, en 1897, de la Lamont Glass Company de Trenton, en Nouvelle-Écosse, et de la Dominion Glass Company Limited de Montréal [V. Joseph Barsalou*].
Afin de continuer à soutenir la concurrence malgré les importants changements techniques que connaissait son secteur, la Diamond Glass avait besoin de plus de capital. Lorsque William Yuile prit sa retraite en 1903, on forma un syndicat pour acheter la Diamond Glass et ses filiales au prix de 1 938 309 $. Ce groupe comprenait David Yuile, Norman MacLeod Yuile (fils de William), Ralph King et son frère James Watt King, l’homme d’affaires montréalais George Arthur Grier et le fabricant ontarien de verre David Alexander Gordon. Ensemble, ils fondèrent une nouvelle société, la Diamond Flint Glass Company Limited, dont David Yuile fut nommé secrétaire-trésorier le 25 février. Sept mois plus tard, il devenait président. Cette compagnie était le plus gros manufacturier de verre au Canada et employait un milier de personnes ; on trouvait ses produits dans toutes les parties du pays. Sous la direction de Yuile, elle se lança dans la production mécanique de bouteilles en mettant sur pied la Canadian Glass Manufacturing Company à Montréal, et en modernisant et rouvrant l’usine de Hamilton. En 1906, elle acheta les droits exclusifs d’utilisation au Canada de la machine à bouteilles Owens, inventée quatre ans plus tôt à Toledo, dans l’Ohio. Yuile resta président de la Diamond Flint Glass Company jusqu’à sa mort en 1909. Les membres des familles Yuile et King s’étaient mariés entre eux, et jusqu’en 1978, leurs descendants seraient associés à l’entreprise, devenue la Dominion Glass Company Limited en 1913 et la Domglas Limitée en 1976.
David Yuile exerça des fonctions dans diverses autres firmes de la région montréalaise. Pendant plusieurs années autour de 1895, il fut président de la Chanteloup Manufacturing Company Limited, fonderie de bronze et usine sidérurgique. Membre du conseil d’administration de la Penman Manufacturing Company Limited, il participa en 1905 à la fusion de plusieurs grandes filatures de coton, qui déboucha sur la formation de la Dominion Textile Company [V. sir Charles Blair Gordon*]. Élu président du conseil de cette entreprise, il le resta jusqu’à sa mort. En 1908 et en 1909, il fut membre du Bureau de commerce de Montréal. En 1895, il avait adhéré au Montreal Curling Club.
David Yuile ne faisait pas étalage de sa philanthropie ; dans l’ensemble, ce furent des œuvres religieuses qui bénéficièrent de sa générosité. On sut seulement après sa mort que, durant de nombreuses années, il avait payé le salaire de plusieurs missionnaires presbytériens en poste en Chine et en Inde. Affilié à l’église presbytérienne Erskine de Montréal, il y fut conseiller presbytéral durant plus de 30 ans et fut aussi président de la société missionnaire. En outre, il donna des leçons à l’école du dimanche et, en tant que prédicateur laïque, rendit souvent visite aux détenus de la prison de Montréal. Yuile faisait partie du conseil d’administration du Montreal General Hospital et soutenait généreusement les œuvres de la Young Men’s Christian Association à l’étranger. En juin 1909, il se rendit à Baltimore pour subir une opération au Johns Hopkins Hospital ; c’est là qu’il mourut.
AN, MG 29, D61 : 8655–8657.— Bureau de commerce de Montréal, Centre d’information, renseignements fournis par Alex Harper, 6 nov. 1989.— Compagnie du cimetière du Mont-Royal (Outremont, Québec), Burial reg.— Erskine and American United Church (Montréal), Erskine Presbyterian Church, RBMS.— Mitchell Library (Glasgow), Gorbals, RBMS.— Gazette (Montréal), 22 juin 1909.— Montreal Daily Star, 21 juin 1909.— Annuaire, Montréal, 1869–1909.— The book of Montreal, a souvenir of Canada’s commercial metropolis, E. J. Chambers, édit. (Montréal, 1903).— T. B. King, Glass in Canada (Erin, Ontario, 1987).— T. S. Morrisey, One hundred and fifty years of curling, 1807–1957 : the Royal Montreal Curling Club (Montréal, 1957).
En Collaboration avec Thomas B. King, « YUILE, DAVID », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/yuile_david_13F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/yuile_david_13F.html |
Auteur de l'article: | En Collaboration avec Thomas B. King |
Titre de l'article: | YUILE, DAVID |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1994 |
Année de la révision: | 1994 |
Date de consultation: | 2 déc. 2024 |