Droits linguistiques des francophones

À la suite de la Conquête, la question de la cohabitation linguistique se posa ; les droits linguistiques des francophones, alors majoritaires, étaient encore peu menacés, bien que le traité de Paris de 1763 n’offrît aucune garantie sur ce plan. Néanmoins, l’arrivée massive d’immigrants anglophones eut pour effet d’inverser le poids démographique des deux groupes ethnolinguistiques. L’adoption de l’Acte d’Union, en 1840, vint entériner une politique d’assimilation et de minorisation des Canadiens français, qui fut suivie, après la Confédération, par une politique de non-intervention du gouvernement fédéral qui laissa place à un recul des droits de ces derniers. Les immigrants anglophones en réclamèrent sans cesse l’abrogation ; au tournant du xx^e siècle, les droits linguistiques des francophones et les privilèges accordés aux écoles catholiques avaient ainsi été abolis dans plusieurs provinces, particulièrement dans l’Ouest. Les conflits croissants entre Canadiens anglais et Canadiens français amenèrent ces derniers à se regrouper pour défendre leurs droits. Au Québec, l’infériorité économique et sociale des Canadiens français, pourtant en supériorité numérique, donna lieu à l’émergence d’un nationalisme et de partis politiques. Le Canada adopta en 1969 la Loi sur les langues officielles, qui faisait du français et de l’anglais les langues officielles du pays, alors que le Québec adopta en 1977 la loi 101, qui exigeait la prédominance du français en plusieurs domaines. Au Canada, le Nouveau-Brunswick est la seule province officiellement bilingue.