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BELANEY, ARCHIBALD STANSFELD, dit Grey Owl et Wa-sha-quon-asin, garde forestier, guide, trappeur, écologiste, agent de conservation, écrivain et conférencier, né le 18 septembre 1888 à Hastings, Angleterre, fils aîné de George Furmage Belaney et de Kathleen Verena (Kittie) Cox ; le 23 août 1910, il épousa à l’île Bear, lac Temagami, Ontario, Angele Egwuna, et ils eurent au moins deux enfants, puis le 10 février 1917, à Hollington, près de Hastings, Florence Ivy Mary Holmes ; divorcé le 9 août 1922, il épousa au début de juin 1926, au cours d’une cérémonie autochtone au lac Simon, Québec, Gertrude Philomen Bernard, dite Anahareo, et ils eurent une fille ; séparé en 1936, il épousa le 5 décembre 1936, à Montréal, Yvonne Perrier ; il eut aussi un fils avec Marie Girard (Gerrard, Jero) ; décédé le 13 avril 1938 à Prince Albert, Saskatchewan.

Archibald Stansfeld Belaney fut élevé par deux tantes, Janet Adelaide (Ada) et Julia Caroline (Carrie) Belaney, dans la ville de Hastings, au bord de la Manche. Son grand-père paternel et homonyme, Archibald, était un marchand et courtier maritime d’origine écossaise, dont la femme, Juliana Mary Henrietta (Julia) Jackson, était une descendante du côté maternel des Stansfeld, famille bien en vue de Halifax, dans le Yorkshire. Après la mort prématurée de son mari, cette dernière consacra toute son attention et ses revenus à leur seul fils, George Furmage, qui reçut une éducation coûteuse. Avec le soutien de sa mère, ce dernier lança à Londres un commerce de thé et de café qui fit rapidement faillite, puis il prit part à une expédition de chasse au gros gibier en Afrique du Sud qui occasionna de grandes dépenses. Au retour, il partit aux États-Unis pour investir dans une orangeraie.

Lorsque cet investissement en Floride fit fiasco, George Furmage retourna en Grande-Bretagne avec sa femme enceinte, Kittie, une Anglaise qui avait la moitié de son âge. Elle donna naissance à Archibald Stansfeld, surnommé Archie, peu après leur arrivée à Hastings, où la mère et les deux sœurs célibataires de George Furmage s’étaient récemment installées après avoir quitté Londres. À cette époque, l’alcoolisme de ce dernier avait déjà considérablement réduit la fortune de la famille. Il refusait toujours de se ranger et, deux ans plus tard, il abandonna sa femme, qui venait d’accoucher de leur deuxième fils. Il voyagerait ensuite en Amérique du Nord, où il mourrait apparemment vers 1910, à une date et dans des circonstances inconnues. Peu après le départ de leur bon à rien de frère, Ada et Carrie étaient intervenues et amenèrent Archie vivre avec elles.

Ada dirigeait la maisonnée Belaney d’une main de fer. Elle instruisit Archie d’abord à la maison, lui insufflant un amour de la littérature et de la musique qu’il conserverait toute sa vie. Cette femme sévère et austère insistait sur l’obéissance et l’excellence, tout comme elle le faisait pour les colleys qu’elle élevait. En 1899, après trois années passées dans une petite école confessionnelle, Archie, âgé de 11 ans, entra à la Hastings Grammar School. Le jeune garçon se passionnait pour les Amérindiens et la nature sauvage. Heureusement, Ada comprit l’importance de la nature pour Archie et lui permit de garder des lapins, des serpents et des souris au dernier étage de leur maison.

Avec ses livres sur les Amérindiens, sa ménagerie et ses promenades à la recherche de plantes et d’animaux, le garçon solitaire vivait dans un monde de rêve de sa propre fabrication. Grâce à son esprit créatif, il s’inventa deux parents fictifs. Pour expliquer leur absence, il étoffa son histoire et affirmerait que son père était un homme des Plaines de l’Ouest et sa mère, une Amérindienne. Ainsi commença la fabuleuse histoire de ses origines, qu’il élaborerait et peaufinerait tout au long de sa vie.

Archie réussissait bien en anglais et en connaissances religieuses, mais dans les autres matières, ses notes étaient médiocres. Ada l’autorisa à quitter l’école à 15 ans, et il travailla comme commis dans un dépôt de bois d’œuvre local pendant deux ans. Grâce à ses lectures constantes et ses balades en pleine nature dans les espaces verts autour de Hastings, son admiration pour les Amérindiens grandit, à un point tel qu’il souhaita partir vivre avec eux dans la forêt canadienne. Lorsqu’il eut 17 ans, sa tante fut persuadée de le laisser partir.

Belaney s’embarqua pour Halifax en mars 1906 et, de là, voyagea jusqu’à Toronto où il travailla pendant quelque temps afin d’amasser de l’argent pour son voyage dans le Nord. Il prit le train d’abord pour Témiscaming, au Québec, près de la rivière des Outaouais, puis, quelques mois plus tard, se rendit plus loin vers l’ouest, au lac Temagami, où résidait une petite communauté de Sauteux, les Teme-Augama Anishnabai (qui signifie « peuple des eaux profondes »). John Egwuna et sa famille accueillirent le jeune Anglais curieux. La nièce de John, Angele Egwuna, lui enseigna leur langue, et lui apprit à canoter et à tendre des pièges. En 1910, ils se marièrent au cours d’une cérémonie chrétienne, mais au bout d’un an à peine, dépourvu d’un modèle de famille normale, il se conduisit exactement comme son père et abandonna sa femme et leur fille nouveau-née, Agnes.

Au printemps de 1912, Belaney arriva à Biscotasing – qu’on appelait Bisco –, minuscule ville de débitage de bois à quelque 100 milles à l’ouest de Temagami, le long du chemin de fer canadien du Pacifique entre Sudbury et Chapleau. Il s’y fit connaître par son adresse au lancer du couteau, sa virtuosité au piano lors de soirées dansantes et son penchant pour la boisson. Il gagnait sa vie l’été comme garde forestier et guide, et l’hiver comme trappeur. À cette époque, il avait perdu son accent anglais et, si on le lui demandait, il répétait l’histoire bien fignolée selon laquelle il était le fils d’un pionnier écossais et d’une mère apache. Ayant quitté sa femme légitime, il amorça une relation avec Marie Girard, Métisse de Bisco. Au moment de leur séparation, au début de l’hiver 1914–1915, il ignorait apparemment qu’elle était enceinte. Elle mourut de tuberculose peu après avoir donné naissance à leur fils, John, à l’automne de 1915.

Le Canada était entré dans la Première Guerre mondiale au début d’août 1914. Belaney s’était enrôlé, mais pas immédiatement et pas au nord-est de l’Ontario ; il l’avait plutôt fait au mois de mai suivant, à Digby, en Nouvelle-Écosse. Le premier ordre militaire auquel il dut se conformer fut de se faire couper les cheveux, qui lui descendaient jusqu’aux épaules. Au moment de l’enrôlement, quand on lui demanda s’il avait quelque expérience militaire, il répondit oui, dans les « Mexican Scouts, 28th Dragoons ». Excellent au tir, il servit au front comme tireur d’élite jusqu’à ce qu’une blessure grave au pied droit le force à quitter la guerre en avril 1916. Il fut hospitalisé en Angleterre.

Par un heureux hasard, Belaney passa quelque temps dans un hôpital militaire à Hastings. Il entra en contact avec ses deux tantes qui, à leur tour, se mirent en rapport avec Florence Ivy Mary Holmes, fille d’une bonne amie à elles que Belaney avait connue dans son enfance. Femme séduisante et sociable, elle était devenue danseuse professionnelle. Elle faisait partie d’une troupe qui avait donné des spectacles dans toute l’Europe avant la guerre. En compagnie de ses tantes et de la jeune femme, Belaney retrouva son accent anglais, cessa de boire et, bien entendu, ne souffla mot de son mariage à Temagami. Florence Ivy Mary aimait sa compagnie ; il était un merveilleux conteur. Ils tombèrent amoureux et, avec la bénédiction des tantes d’Archie, se marièrent en février 1917. Florence Ivy Mary accepta le projet de son mari d’aller vivre ensemble dans la forêt canadienne. Le couple décida que Belaney partirait le premier (durant la guerre, les épouses ne pouvaient accompagner leurs maris qui retournaient au Canada). Il s’embarqua le 19 septembre 1917. Elle ne le revit jamais plus.

Belaney retourna à Bisco, complètement accablé par les horreurs de la guerre. Il avait été témoin d’une inconcevable boucherie. Sa blessure lui rappelait constamment le conflit et son absurdité. En raison de la lésion à la région centrale de son pied, il ne put jamais marcher comme avant. De plus, la plus grande confusion régnait dans sa vie personnelle. Il ne demanda pas à sa nouvelle femme de venir le rejoindre au Canada et finit par lui avouer son mariage antérieur. Elle obtint le divorce en 1922 pour cause de bigamie. Il avait rendu visite à Angele peu après son retour au Canada en 1917, mais décida vite de ne pas rester avec elle. À Bisco, il apprit qu’il avait un fils, John Girard, élève de la Chapleau Indian Residential School, qui rentrait à la maison pour l’été. Le garçon ne savait toutefois pas qui était son père. Mme Edith Langevin, la femme autochtone qui avait la garde de l’enfant, ne le lui dit qu’après le départ de Belaney. Fervente adepte de la tempérance, elle était révoltée par l’alcoolisme de ce dernier.

L’amitié des Espaniels, famille de Sauteux de la région, sauva Belaney. Pour autant qu’il ne boive pas et qu’il se conduise correctement, ils lui permirent de rester avec eux sur leurs territoires de piégeage pendant plusieurs hivers au début des années 1920. À leur contact, il perfectionna sa maîtrise de leur langue et en apprit davantage sur le mode de vie des Sauteux. Il acquit une meilleure connaissance de la forêt nordique. En 1925, il quitta Bisco et retourna au lac Temagami où habitait Angele. Elle l’avait vu la dernière fois deux ans auparavant, quand elle était très malade. Cette fois encore, il ne resta pas longtemps. En 1926, elle donnerait naissance à leur deuxième fille, Flora.

À la fin de l’été de 1925, Belaney rencontra fortuitement Gertrude Philomen Bernard, jeune Iroquoise. Il lui proposa de passer l’hiver à piéger ensemble en Abitibi, au Québec. Sa vie prendrait une tournure décisive au cours des mois suivants. Il aimait sincèrement Gertrude Philomen, à qui il donna le nom d’Anahareo. Elle avait été élevée dans la ville de Mattawa, en Ontario, à l’est de North Bay, et non pas dans la forêt. Ironiquement, c’est lui, l’Anglais, qui enseigna la survie en forêt à cette Amérindienne. Cet hiver-là, il eut cependant beaucoup de mal à trouver suffisamment de gibier à fourrure pour assurer leur subsistance. Il observa en particulier une diminution radicale du nombre de castors. L’Ontario avait interdit aux non-Amérindiens de tendre des pièges, ce qui avait entraîné une ruée de trappeurs d’autres régions.

Anahareo supplia Belaney de sauver deux bébés castors dont ils avaient pris la mère au piège, ce qui incita ce dernier à se lancer dans une croisade écologique. Il avait enfin la possibilité de faire quelque chose de sa vie, comme Ada lui avait demandé sans relâche. Au début, Anahareo l’encouragea à écrire. Son premier article parut à Londres en 1929 dans l’importante revue anglaise Country Life, et le deuxième fut publié en 1930 à Kingston, en Ontario, par la Canadian Forestry Association, dans Forest and Outdoors. Lorsque Country Life lui commanda un livre, Belaney utilisa le nouveau nom qu’il avait donné à Forest and Outdoors, et l’ouvrage parut à la fin de 1931 sous le titre The men of the last frontier et sous la signature de « Grey Owl ». Le choix de ce nom lui était venu aisément, car il avait imité le hululement du hibou depuis son enfance. L’éditeur expliqua les origines de son auteur dans une note insérée dans le livre : « Son père était un Écossais, sa mère, une Apache du Nouveau-Mexique, et il naquit quelque part près du Rio Grande il y a une quarantaine d’années. » Belaney était si convaincant que même Anahareo le croyait Amérindien.

Les articles de Belaney menèrent à sa nomination, au printemps de 1931, à un poste d’agent de conservation ou de gardien d’animaux de parc, à la direction des parcs nationaux du ministère de l’Intérieur, au parc national du mont Riding au Manitoba. Six mois plus tard, il fut muté au parc national de Prince Albert, en Saskatchewan. Pendant la grande dépression, période où des milliers de Canadiens perdirent leur emploi, il trouva du travail. Il termina ses trois livres suivants dans le parc national de Prince Albert. L’« homme aux castors » vivait au bord du lac Ajawaan, à Beaver Lodge, cabane en rondins d’environ 18 sur 20 pieds. Les castors que lui et Anahareo avaient apprivoisés construisirent leur gîte à l’extérieur et à l’intérieur de la cabane, grâce à un tunnel sous l’eau.

Les publications de Belaney et les films que la direction des parcs nationaux tourna avec lui et les castors rendirent Grey Owl célèbre au Canada et de l’autre côté de l’océan. Sa popularité en Grande-Bretagne était phénoménale. En 1934, Horatio Henry Lovat Dickson*, Canadien propriétaire d’une maison d’édition prospère à Londres, fit paraître son deuxième livre, Pilgrims of the wild, sous la signature de Wa-sha-quon-asin (Grey Owl). L’ouvrage racontait comment, grâce à l’influence d’Anahareo, l’auteur était devenu protecteur de l’environnement. L’année suivante fut publié à Londres un livre pour enfants, The adventures of Sajo and her beaver people, qui obtint également un grand succès de librairie. À l’invitation de Dickson, il entreprit une tournée en Grande-Bretagne à la fin de 1935 et au début de 1936. Les talents de l’éditeur en matière de promotion et l’attrait du message de ce « Hiawatha moderne » firent de ce voyage de quatre mois une immense réussite. Dans ses conférences, accompagnées de ses films, il parlait à son auditoire des vastes forêts nordiques ainsi que des êtres humains et des animaux qui les habitaient. Son thème essentiel était : « Rappelez-vous que vous appartenez à la nature et non pas qu’elle vous [appartient]. »

Le triomphe de Belaney en Grande-Bretagne lui apporta plus de publicité au Canada. L’un de ses moments de gloire fut la conférence qu’il livra à la Book Fair de Toronto en 1936. Le soir du 9 novembre, le grand homme vêtu de peaux de daim, au visage de faucon et aux longs cheveux tressés, s’adressa à une foule de 1 700 spectateurs au King Edward Hotel. Il venait de publier à Londres, la même année, son quatrième et dernier livre, Tales of an empty cabin. Les organisateurs de la foire refusèrent 500 personnes à l’entrée. Dans la salle comble, le défenseur des espaces sauvages canadiens déclara, de sa voix profonde et électrisante : « La plus grande richesse du Canada aujourd’hui est sa forêt. Dans mon dernier livre, j’ai dénoncé l’ignorance du Canadien moyen à l’égard de son propre pays. Il est plus fier des gratte-ciel de Yonge Street et du prix des porcs. Il peut obtenir ces deux choses n’importe quand, mais nous ne pouvons remplacer les ressources naturelles que nous détruisons aussi vite que nous le pouvons. » Grey Owl arguait qu’au Canada il n’y avait plus surabondance de faune, de flore et de régions sauvages. Il demandait qu’on mette un terme au pillage de l’arrière-pays.

La rançon de la gloire fut lourde. La naissance de la fille de Belaney et d’Anahareo, Shirley Dawn, en août 1932, leur avait procuré beaucoup de bonheur, mais les relations du couple se détériorèrent au fur et à mesure que la mission de protection de l’environnement de Belaney prenait de plus en plus de place. La jeune femme, désireuse de vivre pleinement sa propre vie, trouva que les nouvelles habitudes sédentaires de son compagnon et son travail constant d’écriture tournaient à l’excès. Les frictions se multiplièrent, et ils se séparèrent en 1936, tout juste après la première tournée de Belaney en Grande-Bretagne. Plus tard cette année-là, il épousa Yvonne Perrier, une Canadienne française d’Ottawa. À la fin de 1937, celle-ci l’accompagna pendant sa deuxième et dernière tournée en Grande-Bretagne qui dura trois mois ; elle comportait une prestation au palais de Buckingham, à la demande de la famille royale. Ce voyage fut suivi d’une tournée de trois mois en Amérique du Nord au début de 1938.

Le pionnier de la préservation de l’environnement consacra toutes ses forces physiques et émotionnelles à sa mission. Au début d’avril 1938, Belaney retourna à Beaver Lodge à bout de force, et il dut être hospitalisé d’urgence trois jours seulement après son arrivée. Trop faible pour résister à ce qui s’avéra une pneumonie bénigne, il mourut le 13 avril, à 49 ans. Il fut enterré près de sa cabane au lac Ajawaan. Le Globe and Mail de Toronto, dans sa notice nécrologique parue au lendemain de sa mort, qualifia Grey Owl de « plus célèbre des Indiens du Canada ». Les médias de deux continents avaient accepté le récit romantique de ses origines sans poser de questions. Puis, une nouvelle fit l’effet d’une bombe. Angele Belaney sortit de l’ombre, alléguant qu’elle était sa femme légitime et qu’il était Anglais. Pendant la semaine après sa mort, un travail rapide de détective des deux côtés de l’Atlantique révéla la véritable identité de Grey Owl. Il n’avait aucun ancêtre amérindien. Le « plus célèbre des Indiens du Canada » était en réalité un dénommé Archie Belaney, fils de parents anglais, élevé dans la ville de bord de mer de Hastings.

L’histoire de l’ascension d’Archibald Stansfeld Belaney jusqu’à une renommée internationale est remarquable. Après une vie sans but ni direction, il se transforma dans la quarantaine. En tant que Grey Owl, il devint porteur d’un message de la plus haute importance. Parfois, des gens en marge de la société perçoivent des problèmes cruciaux plus nettement que ceux qui y vivent au cœur. Il comprit clairement une vérité, le besoin de travailler à la sauvegarde de l’environnement pour préserver les forêts ainsi que la faune et la flore du Canada. Il était en avance sur son époque de plusieurs décennies.

Donald B. Smith

Cet article se fonde principalement sur notre biographie d’Archibald Stansfeld Belaney intitulée From the land of shadows : the making of Grey Owl (Saskatoon, 1990 ; réimpr., Vancouver et Seattle, 1999). Toutes les notes de recherches pour cet ouvrage sont conservées aux GA (M 4349, M 4876, M 5703, M 5806, M 6071, M 6562, M 6578, M 6989, M 7626, M 8102, M 9151). Une collection considérable de la correspondance de Grey Owl se trouve dans le Macmillan Company of Canada fonds dans la William Ready Div. of Arch. and Research Coll. à la McMaster Univ., (Hamilton, Ontario). Plusieurs fonds à BAC contiennent une documentation abondante et diversifiée sur Grey Owl : Lovat Dickson (R3608-0-3, 8–11, 24) ; Grey Owl (R2224-0-4, 1–5) ; Parc national de Prince-Albert (R5747-38-0, 1770–71, dossiers PA 272NC, part. 1–4). Le Harold John Fraser fonds (S-1.34), au SAB, à Saskatoon, est une autre source importante d’information. Une collection de lettres manuscrites figure dans The green leaf : a tribute to Grey Owl, [H. H.] Lovat Dickson, édit. (Londres, 1938). Les quatre livres de Belaney – The men of the last frontier (Londres, 1931), Pilgrims of the wild (Toronto, 1934), The adventures of Sajo and her beaver people (Londres, 1935) et Tales of an empty cabin (Londres, 1936) – sont toujours en librairie, plus de 70 ans après sa mort. Parmi les excellents ouvrages parlant de Grey Owl figurent les mémoires de sa femme iroquoise, Anahareo, Devil in deerskins : my life with Grey Owl (Toronto, 1972), et le livre de [H. H.] Lovat Dickson, The house of words (Toronto, 1963). Dickson est également l’auteur de la biographie, bien écrite, intitulée Wilderness man : the strange story of Grey Owl (Toronto, 1973). A. G. Ruffo, Grey Owl : the mystery of Archie Belaney (Regina, 1996), est un récit fictif intéressant et plein d’imagination par un descendant de la famille Espaniel qui offrit son aide et son amitié à Belaney à Biscotasing après la Première Guerre mondiale. Albert Braz a écrit deux articles importants : « The modern Hiawatha : Grey Owl’s construction of his aboriginal self », dans Auto/biography in Canada : critical directions, Julie Rak, édit. (Waterloo, Ontario, 2005), 53–68, et « St. Archie of the wild : Grey Owl’s account of his “natural” conversion », dans Other selves : animals in the Canadian literary imagination, Janice Fiamengo, édit. (Ottawa, 2007), 206–226.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Donald B. Smith, « BELANEY, ARCHIBALD STANSFELD, dit Grey Owl et Wa-sha-quon-asin », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/belaney_archibald_stansfeld_16F.html.

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Auteur de l'article:    Donald B. Smith
Titre de l'article:    BELANEY, ARCHIBALD STANSFELD, dit Grey Owl et Wa-sha-quon-asin
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2013
Année de la révision:    2013
Date de consultation:    19 mars 2024