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BENOÎT, OLIVIER-DAVID, cordonnier-monteur et dirigeant syndical, né le 6 février 1837 ; il épousa Mathilde Thouin, et ils eurent quatre enfants ; décédé le 19 février 1897 à Montréal.

Olivier-David Benoît appartient à cette première génération de chefs ouvriers qui ont lutté pour donner une voix aux travailleurs. Il doit son éducation syndicale aux Chevaliers du travail, organisation venue des États-Unis à la fin du xixe siècle et qui proposait une réforme profonde de la société : rien de moins que l’abolition du salariat et l’établissement d’un régime économique fondé sur la coopération et la petite propriété. Les Chevaliers du travail avaient une conception harmonieuse des rapports sociaux et comptaient parvenir à leur fin grâce à l’éducation de la population, à la formation de coopératives et à l’action électorale.

Les années 1880 constituent l’âge d’or des Chevaliers du travail au Canada et aux États-Unis. Montréal compte une première assemblée en 1882, formée d’anglophones, l’assemblée Dominion no 2436, puis une autre, l’année suivante, composée de francophones, l’assemblée Ville-Marie no 3484. On trouve dans cette dernière des ouvriers de plusieurs métiers, dont un certain nombre de cordonniers-monteurs, ouvriers qualifiés dont le travail consiste à coudre l’empeigne sur la semelle de la chaussure. Benoît, qui fait partie de ce groupe de monteurs, devient président de l’assemblée Ville-Marie peu après sa fondation. Les réunions de l’assemblée sont l’occasion pour les membres, au nombre de 230 en 1885, de discuter des problèmes auxquels ils ont à faire face.

Au cours de la période où Benoît préside ses destinées, l’assemblée Ville-Marie lutte particulièrement pour l’abolition de la capitation. Un règlement municipal oblige en effet tous les citoyens qui ne payent pas de taxes à verser 1 $ pour pouvoir voter aux élections municipales. Beaucoup de travailleurs s’abstiennent de payer cette somme relativement élevée, compte tenu de leur revenu, et sont ainsi privés de leur droit de vote. L’influence des milieux ouvriers sur la politique municipale s’en trouve ainsi diminuée.

C’est cette injustice surtout qui incite l’assemblée Ville-Marie à convoquer, en janvier 1886, les assemblées et les syndicats de la métropole pour discuter d’un vaste programme de réformes sociales. Ébauché par l’assemblée Ville-Marie, ce programme constitue la première synthèse des revendications socio-politiques des travailleurs et il comprend 14 mesures qui touchent tant leur protection en milieu de travail que leurs droits politiques. Toujours à l’instigation de l’assemblée Ville-Marie, on institue à la même occasion le Conseil central des métiers et du travail de Montréal, organisme chargé de présenter les doléances des travailleurs aux pouvoirs publics. Il s’agit du premier organisme syndical au Québec chargé d’intervenir au niveau politique ; il marque l’éveil des travailleurs comme force sociale dans la province.

En 1888, Benoît témoigne de la condition des ouvriers de la chaussure devant la Commission royale d’enquête sur les relations entre le capital et le travail au Canada [V. James Sherrard Armstrong*]. Comme il a vécu le passage de l’artisanat au machinisme dans l’industrie de la chaussure, il fait valoir que la mécanisation et la spécialisation des tâches n’ont pas amélioré le sort des travailleurs. Au contraire, les salaires ont baissé et les emplois ont diminué sans que les consommateurs bénéficient pour autant d’une réduction du prix des chaussures. À son avis, ce sont les manufacturiers qui ont profité de l’avènement du machinisme.

Dans des circonstances que l’on connaît mal, Olivier-David Benoît lance l’idée de fonder une coopérative de fabrication de chaussures en 1889. Les monteurs forment cette année-là une assemblée distincte, l’assemblée Coopérative no 6023, dont une partie des membres gèrent la manufacture de chaussures. Pour des raisons inconnues, celle-ci doit fermer ses portes en 1891. Cet échec démoralise les monteurs qui demeureront désunis pendant plusieurs années. Déçu et fatigué, Benoît cesse en 1894 de prendre une part active aux affaires syndicales.

Jacques Rouillard

ANQ-M, CE1-51, 22 févr. 1897.— Canada, Commission royale sur le travail et le capital, Rapport.Le Monde (Montréal), 1893–1894.— La Presse, 20 févr. 1897.— Fernand Harvey, « les Chevaliers du travail, les États-Unis et la Société québécoise, 1882–1902 », Aspects historiques du mouvement ouvrier au Québec, Fernand Harvey, édit. (Montréal, 1973), 33–118 ; Révolution industrielle et Travailleurs ; une enquête sur les rapports entre le capital et le travail au Québec à la fin du 19e siècle (Montréal, 1978).— Jacques Rouillard et Judith Burt, « le Monde ouvrier », les Travailleurs québécois, 1851–1896, sous la direction de Jean Hamelin (Montréal, 1973), 61–111.

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Jacques Rouillard, « BENOÎT, OLIVIER-DAVID », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/benoit_olivier_david_12F.html.

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Auteur de l'article:    Jacques Rouillard
Titre de l'article:    BENOÎT, OLIVIER-DAVID
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    19 mars 2024