BRASSARD, LOUIS-MOÏSE, prêtre séculier, procureur au séminaire de Nicolet, curé, né à Nicolet le 25 octobre 1800, fils de Jean-Baptiste Brassard et de Marie-Josephte Manseau, décédé à Longueuil le 21 juin 1877.

Louis-Moïse, arrière-neveu de Louis-Marie Brassard*, fondateur de l’école qui devint le séminaire de Nicolet, était d’une famille qui fournit de nombreux prêtres et religieux. Élève du séminaire de Nicolet, de 1811 à 1820, il fut ordonné prêtre à Québec le 4 janvier 1824. Vicaire aux Cèdres, comté de Soulanges, curé de Saint-Thimothée de Beauharnois, curé de Saint-Polycarpe, puis de Sainte-Elizabeth de Joliette, il revient au séminaire de Nicolet comme procureur de 1836 à 1840. Il s’applique particulièrement à améliorer la culture des fermes. Le déficit chronique de l’institution lui fait mettre en doute ses aptitudes pour ce genre de travail et il demande à son évêque de revenir au ministère paroissial.

Curé de Saint-Antoine-de-Longueuil, de 1840 à 1855, il y déploie une grande activité, particulièrement dans le domaine de l’éducation. C’est lui qui fait construire un collège de garçons dont les travaux sont presque terminés à son départ de la paroisse. Il fonde le couvent de Longueuil. Ses entreprises coûteuses mettent à sec la caisse de la fabrique et il ne réussit pas à faire construire une nouvelle église.

Ses rapports avec les sœurs des Saints-Noms de Jésus et de Marie sont célèbres. Après avoir essayé en vain d’obtenir les services des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame pour sa future école, Brassard demande, par l’entremise de l’oblat Pierre-Antoine-Adrien Telmon, des sœurs des Saints-Noms de Jésus et de Marie. Il obtient de la fabrique de Longueuil qu’une maison spacieuse soit construite et mise à la disposition des religieuses, en 1846. Bientôt, la fabrique affecte de régenter l’école des sœurs. Le curé « canadien » trouve, de son côté, que les religieuses sont trop dociles aux directives des oblats « français », leurs conseillers spirituels. Il va même leur retirer son aide matérielle. En 1849, les oblats quittent Longueuil et, peu après, Brassard prend la direction spirituelle de la communauté. Les historiens n’ont pas manqué de souligner que les difficultés entre le curé, les sœurs et les oblats commencent à l’époque où Charles-Paschal-Télesphore Chiniquy*, sorti du noviciat des oblats en novembre 1847, est venu se réfugier chez le curé Brassard, son ami et son protecteur depuis le passage de Chiniquy au séminaire de Nicolet.

Après avoir séjourné deux ans en Europe, Brassard est nommé curé à Saint-Roch-de-l’Achigan, en 1857. Il y fait construire un couvent confié aux sœurs des Saints-Noms de Jésus et de Marie et un collège pour les Clercs de Saint-Viateur. Et il s’intéresse à la colonisation. En septembre 1862, il explore, en vue de la colonisation, les vallées de L’Assomption et de la Mataouin (Matawin) en compagnie des curés Théophile-Stanilas Provost et Thomas-Léandre Brassard, son frère.

En 1874, L.-M. Brassard se retire à Longueuil, et pendant quelque temps il habite chez les sœurs des Saints-Noms de Jésus et de Marie. C’est à Longueuil qu’il meurt à 77 ans. Son corps repose au cimetière des sœurs.

Pierre Savard

Allaire, Dictionnaire.— Carrière, Histoire des O.M.I., I : 133ss ; V : 41–82.— J.-A.-I. Douville, Histoire du collège-séminaire de Nicolet, 1803–1903, avec les listes complètes des directeurs, professeurs et élèves de l’institution (2 vol., Montréal, 1903), I : 250.— Stanislas Drapeau, Études sur les développements de la colonisation du Bas-Canada depuis dix ans, de 1851 à 1861 (Québec, 1863), 425–431.— Fidelis [J.-H. Prétot], Mère Marie-Rose, fondatrice de la congrégation des SS. Noms de Jésus et de Marie au Canada (Montréal, 1895), passim.— Alexandre Jodoin et J.-L. Vincent, Histoire de Longueuil et de la famille de Longueuil (Montréal, 1889), 410–412.— Paroisse de Saint-Roch de l’Achigan, Annuaire de Ville-Marie (Montréal, 1871), 57–80.— Marcel Trudel, Chiniquy (2e éd., [Trois-Rivières], 1955), passim.

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Pierre Savard, « BRASSARD, LOUIS-MOÏSE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 5 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/brassard_louis_moise_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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