CASTAING, PIERRE-ANTOINE (généralement connu sous le prénom d’Antoine), marchand et fonctionnaire colonial ; né à Bordeaux, France, fils d’Antoine Castaing, marchand, et d’Isabau (Élisabeth) Sareillier (Sarcelié, Lecarulier), décédé en France en 1779.

Pierre-Antoine Castaing émigra à Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), vers 1740. Son âge et son expérience antérieure nous sont inconnus et il n’avait point de proches parents à l’île Royale, mais il paraît avoir voulu se lancer dans les affaires. Au début, ses opérations commerciales furent modestes et il vivait de ses émoluments à titre de traducteur à l’Amirauté de Louisbourg depuis le 5 novembre 1740. L’arrivée de navires de commerce en provenance de la Nouvelle-Angleterre justifiait le besoin d’un traducteur, et des documents qui nous sont parvenus démontrent la capacité de Castaing à cet égard.

Peu avant la capitulation de Louisbourg, en 1745, et la déportation de ses habitants, Castaing épousa Charlotte-Isabelle Chevalier, issue d’une famille engagée dans l’entreprise maritime et dans le commerce et établie à Louisbourg depuis sa fondation. De 1745 à 1749, Castaing vécut en France où il améliora probablement ses relations commerciales avec Bordeaux car, à son retour à Louisbourg en 1749, il fit des affaires importantes et diversifiées. Sa femme l’avait accompagné ainsi que sa fille, deux serviteurs, son frère, Jean, et sa sœur, Rose. Il loua une installation de pêche près de Louisbourg et acheta les prises des pêcheurs indépendants. Castaing passa des contrats avec quelques pêcheurs, qu’il employait, et ces derniers étaient chargés de lui construire des goélettes pendant l’hiver. Il acheta aussi des navires, et en affréta d’autres pour le transport de ses marchandises à Bordeaux où il était représenté par son beau-frère, Joseph-Guillaume Lapeire. Désireux de donner de l’expansion à son commerce, Castaing importa, pour les vendre à son magasin, des marchandises aussi variées que du café, du sucre, du vin, du rhum et de la corde ; il exporta, outre la morue, du bardeau, de la brique, des planches et des douves. Castaing n’avait qu’un proche associé dans ses affaires, son frère Jean qui mourut en 1755, mais il s’associa souvent à court terme à des pêcheurs, des capitaines de navires et des marchands.

Malgré l’expansion de ses affaires, Castaing n’abandonna pas la traduction. En 1752, il était nommé traducteur et interprète auprès de l’Amirauté. En 1755, il reçut l’ordre non seulement de traduire des documents pour les capitaines anglais, mais aussi d’assumer un rôle de surveillance au nom de l’Amirauté en s’assurant que les capitaines, les équipages et les passagers en visite à Louisbourg respectent les restrictions sur le commerce étranger.

Même s’il entretenait des rapports commerciaux surtout avec Bordeaux, Castaing fit quelques affaires avec les colonies françaises des Caraïbes en plus d’avoir un lien plutôt inhabituel avec la Nouvelle-Angleterre par l’entremise de sa seconde femme. Sa première femme étant morte en 1749, il épousa, en 1752, Willobe King, connue sous le nom d’Olive Le Roy, du Rhode Island. En dépit des liens commerciaux entre l’île Royale et les colonies britanniques, relativement peu de colons de la Nouvelle-Angleterre s’établirent dans la colonie française. La femme de Castaing et sa sœur, qui épousa elle aussi un marchand de Louisbourg, Jean-Jacques Brunet (Brunnet), appartenaient au petit nombre des résidants en provenance de la Nouvelle-Angleterre. La sœur de Castaing, Rose, épousa un autre marchand de Louisbourg, Pierre Rodrigue.

Les opérations commerciales de Castaing étaient typiques de celles d’un marchand fort actif de l’île Royale, tout comme l’étaient ses liens avec la France et ses liens de famille à Louisbourg même. Sa carrière à Louisbourg se termina avec la prise de la forteresse en 1758. Accompagné de sa femme et de ses enfants, il rentra à Bordeaux où il s’intéressa à de nouvelles affaires, apparemment sans succès. En 1779, il disparut alors qu’il était « dans les montagnes pour quelque operation sur le bois ». Sa famille dut vivre de la charité publique.

Christopher Moore

AD, Charente-Maritime (La Rochelle), B, 271, ff.16v.–17, 22v.–24 ; 276, 9 sept., 21 nov. 1740.— AN, Col., C11B, 30 ; 33 ; E, 65 (dossier Élisabeth Castaing) ; Section Outre-mer, G1, 407/2, f.54v. ; 408/2, ff.39, 40, 49v. ; 409/1, f.74v. ; 410 ; 466, pièce 76 ; G2, 209, dossier 499 ; 210, dossier 517 ; G3, 2 041/1, 16 nov. 1749, 31 juill. 1750, 9 juill., 1er déc. 1751, 20 nov. 1752 ; 2 047/1, 20 sept., 28 nov. 1743 ; 2 047/2, 23 juill., 29 nov. 1752.— Canada, Service des lieux historiques nationaux, Travail inédit, no 99, H.-P. Thibault, L’îlot 17 de Louisbourg (1713–1768) ([Ottawa], 1972), 87–91.— McLennan, Louisbourg.— Christopher Moore, Merchant trade in Louisbourg, île Royale (thèse de m.a., université d’Ottawa, 1977).

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Christopher Moore, « CASTAING, PIERRE-ANTOINE (Antoine) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 10 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/castaing_pierre_antoine_4F.html.

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Titre de l'article:    CASTAING, PIERRE-ANTOINE (Antoine)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    10 oct. 2024