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DÉGRÈS, IRÈNE-MATHILDE, dite Saint-Paul, supérieure provinciale des Servantes du Saint-Cœur de Marie, née le 13 octobre 1854 à Cernay-en-Dormois, France, fille de Jean Dégrès, militaire-bottier, et de Bélissante Gérard ; décédée le 27 septembre 1921 dans le quartier Limoilou, à Québec.

Malgré l’opposition de sa mère et de son beau-père, Irène-Mathilde Dégrès décide de devenir institutrice, mais elle échoue à son brevet d’études. Chassée alors de sa famille par son beau-père, elle travaille quelques années à Reims, tente une expérience de vie contemplative et est finalement dirigée, en 1877, vers l’Institut des Servantes du Saint-Cœur de Marie, fondé à Paris en 1860 par Jeanne-Marie Moisan et le père François-Jean-Baptiste Delaplace. Cette congrégation se consacre à la protection des orphelins des deux sexes et à l’enseignement. En octobre 1878, Irène-Mathilde Dégrès, devenue sœur Saint-Paul, prononce ses vœux et, dès mai 1880, elle est nommée maîtresse des novices ; elle est également associée à la rédaction des constitutions de la congrégation, à titre de secrétaire du fondateur. En 1895, elle est envoyée en Amérique du Nord pour visiter les maisons fondées dans l’Illinois en 1889 et au Canada en 1892. Cette mission lui vaut d’être nommée assistante générale en 1896. Au moment des premières lois anticongréganistes en France, on l’envoie diriger la province canadienne : elle arrive à Québec en 1903 avec un groupe de 21 religieuses.

La province canadienne a d’abord été implantée en 1892 à Saint-Éphrem-de-Tring, dans la Beauce, dans la province de Québec, à la suite des demandes du curé Léon-Maxime Morisset, qui voulait une congrégation pouvant enseigner aux garçons et aux filles. Toutefois, la nouvelle provinciale préfère établir le provincialat dans la maison de Limoilou, mieux située dans la banlieue de Québec. Au moment de l’arrivée de mère Saint-Paul, la congrégation compte trois pensionnats, qui ont la particularité d’accueillir les garçons et les filles, et cinq écoles mixtes ; l’enseignement y est, en général, de niveau primaire. Dès 1903, le nouveau contingent permet d’ouvrir cinq autres écoles. La provinciale regrette les malheurs qui « frappent la pauvre France », mais elle ajoute, dans une lettre à la supérieure générale : « la Providence nous offre [...] l’occasion de bien nous poser au Canada, de nous faire prendre notre place parmi les meilleures congrégations du pays ». En effet, mère Saint-Paul est approchée, dès 1904, pour prendre la responsabilité d’une école ménagère à Saint-Pascal, dans la région de Kamouraska, où la congrégation tient une école. Toutefois, faute de personnel compétent, elle doit décliner la responsabilité, compte tenu de l’expertise de la Congrégation de Notre-Dame.

En 1905, mère Saint-Paul décide d’ouvrir un noviciat à Limoilou, mesure qui entraînera une difficile négociation pour fermer le noviciat de Saint-Éphrem-de-Tring, « où les novices, selon elle, sont complètement privées de direction religieuse ». Il faudra la visite de la mère générale, en 1912, pour le fermer. Dès 1907, mère Saint-Paul a obtenu que l’on reconnaisse juridiquement le transfert du siège de la province canadienne de sa congrégation à Limoilou. Sa correspondance révèle les difficultés de sa tâche. Les classes mixtes sont surchargées, car on y compte parfois de 78 à 84 enfants. Le double internat exige le double de personnel dans les trois pensionnats. L’intégration des sœurs françaises pose problème : « il faut une bonne année pour s’habituer aux usages du pays », mentionne-t-elle. « Il y a des maîtresses qui sont loin d’être fortes comme instruction et comme méthode d’enseignement. On finit par s’en apercevoir et ce n’est pas à notre avantage. » « Il y a tant de choses à régler pour que la fusion entre nos sœurs françaises et canadiennes soit aussi parfaite que possible. » Il faut noter que le tiers des religieuses françaises finiront par retourner en France. Les vocations canadiennes sont nombreuses, plus de 150 en 20 ans, et la provinciale justifie auprès des autorités françaises le fait que la plupart soient admises sans dot : « il en est ainsi dans toutes les communautés de Québec ». Toutefois, mère Saint-Paul, après avoir nommé une Canadienne supérieure, se prend à « regretter » son geste et en retient « une leçon pour ne mettre à la tête d’une œuvre aucune canadienne avant longtemps ! »

La guerre oblige mère Saint-Paul à assumer presque seule le développement de sa province à partir de 1914. Elle assure une gestion prudente et serrée. Une de ses écoles est réquisitionnée pour soigner les victimes de la grippe espagnole en octobre 1918. Au moment où mère Saint-Paul abandonne son poste pour cause de maladie en 1920, après six mandats consécutifs, la province canadienne des Servantes du Saint-Cœur de Marie compte 20 maisons et 178 religieuses. La mort la frappe le 27 septembre 1921. Mère Saint-Paul a fortement marqué sa congrégation en maintenant des liens très forts avec la France. Et pourtant, les Servantes du Saint-Cœur de Marie se sont surtout développées au Canada. Il faudra attendre 1938 pour qu’une Canadienne, Marie-Thérèse Dionne, dite Sainte-Eugénie, dirige la province ; elle deviendra d’ailleurs supérieure générale neuf ans plus tard.

Micheline Dumont

Arch. départementales, Marne (Châlons-en-Champagne, France), État civil, Cernay-en-Dormois, 13 oct. 1854.— Arch. des Servantes du Saint-Cœur de Marie (Beauport, Québec), Corr. externe de mère Saint-Paul, 1903–1920 ; Corr. interne de mère Saint-Paul, 1904–1919 ; Lettres circulaires de mère Saint-Paul ; Lettres du fondateur, F.-J.-B. Delaplace, aux religieuses ; Listes des Servantes du Saint-Cœur de Marie depuis la fondation au Canada ; Procès-verbaux du conseil général, 1882–1960 (copies) ; Procès-verbaux du conseil provincial, 1903–1946 ; « Racines SSCM » (bulletins dactylographiés, no 18 (oct. 1992) et no 20 (nov. 1993) ; Rapport fait au jubilé de diamant du père fondateur.— Guy Laperrière, les Congrégations religieuses : de la France au Québec, 1880–1914 (2 vol. parus, Sainte-Foy, Québec, 1996– ), 2.— R[ené] Piacentini, Un esclave de la Divine Majesté : F. J.-B. Delaplace, de la Congrégation du Saint-Esprit, fondateur de la Congrégation des Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie, 1825–1911 (Beauport et Montgeron, France, 1952).— La Révérende Mère Saint-Paul de la Congrégation des Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie, 1854–1921 (Paris, 1922).— Servantes du Saint-Cœur de Marie, Cinquante Ans de vie canadienne : 1892–1942 ; l’Institut des Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie effeuille ses souvenirs aux rayons d’un jubilé d’or ([Beauport, 1944]).

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Micheline Dumont, « DÉGRÈS, IRÈNE-MATHILDE, dite Saint-Paul », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/degres_irene_mathilde_15F.html.

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Auteur de l'article:    Micheline Dumont
Titre de l'article:    DÉGRÈS, IRÈNE-MATHILDE, dite Saint-Paul
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    18 mars 2024