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Titre original :  Éléonore D’Estimauville, Mme Louis-Paschal-Achille Taché, [Vers 1882], BAnQ Québec (P1000,S4,D83,PT9). Photographe inconnu.

Provenance : Lien

ESTIMAUVILLE, JOSÉPHINE-ÉLÉONORE D’ (Taché ; Clément), née le 30 août 1816 à Québec, fille de Jean-Baptiste-Philippe d’Estimauville, officier dans l’armée et fonctionnaire, et de Marie-Joseph Drapeau ; décédée en juin 1893 à Montréal, puis inhumée le 28 aux Éboulements, Québec.

Orpheline de père dès l’âge de sept ans, Joséphine-Éléonore d’Estimauville grandit à Québec, rue Saint-Jean, auprès de ses tantes maternelles et de sa grand-mère, Marie-Geneviève Noël*, veuve de Joseph Drapeau*. De 1829 à 1831, elle étudia chez les ursulines. Le 16 juillet 1834, elle épousa à Québec Louis-Paschal-Achille Taché, propriétaire d’une partie de la seigneurie de Kamouraska.

Le jeune couple s’établit au manoir seigneurial. Bientôt, Joséphine-Éléonore commença à se plaindre de l’ivrognerie de son mari, de ses absences, des mauvais traitements qu’il lui infligeait et même des menaces de mort qu’il proférait à son endroit. En décembre 1837, elle décida de quitter Kamouraska avec ses deux enfants et d’aller vivre avec sa mère qui habitait William Henry (Sorel). En janvier 1838, Taché vint la rejoindre mais, après mésententes, il retourna seul à Kamouraska dès le mois suivant.

À William Henry, Joséphine-Éléonore avait rencontré George Holmes, jeune médecin célibataire, nouvellement arrivé et qui fréquentait assidûment le presbytère du curé Jean-Baptiste Kelly*, parent par alliance de la famille Drapeau. Elle eut recours à ses services pour soigner ses enfants ainsi qu’elle-même, car sa santé était fragile. Holmes et Joséphine-Éléonore devinrent rapidement amants, et leur liaison ne put rester très longtemps secrète dans le petit village. L’abbé John Holmes* vint même de Québec pour sermonner son demi-frère, mais rien n’y fit.

Selon des témoignages ultérieurs, George Holmes résolut de se débarrasser de Taché. À l’automne de 1838, à deux reprises il essaya vainement d’envoyer quelqu’un à Kamouraska afin d’empoisonner le seigneur avec de l’arsenic. Il s’adressa ensuite à Aurélie Prévost, dit Tremblay, domestique au service de Joséphine-Éléonore et complice de leur liaison depuis le début. Aurélie s’installa dans une auberge de Kamouraska sous un faux nom. Le 4 janvier 1839, elle réussit à faire boire le poison à Taché, mais il n’en mourut pas. Holmes partit alors lui-même assassiner le mari gênant. Il le tua de deux coups de pistolet à la tête le 31 janvier, puis l’ensevelit sous la neige dans l’anse Saint-Denis, où on le découvrit trois jours plus tard.

Une enquête sur les circonstances de la mort de Taché se déroula du 5 au 28 février 1839. Joséphine-Éléonore fut arrêtée, puis emprisonnée à Montréal. Toutefois, elle nia toute participation au meurtre, et on la libéra le 27 du même mois. Un procès eut lieu à Québec le 21 septembre 1841 ; on accusa alors Joséphine-Éléonore d’avoir administré ou fait administrer un poison à son mari le 4 janvier 1839. Le témoignage d’Aurélie, le seul qui aurait pu l’incriminer, n’était pas sans contradictions ; le jour même du début du procès, le jury rendait un verdict d’acquittement.

Joséphine-Éléonore d’Estimauville se remaria à Québec le 18 mai 1843 avec le notaire Léon-Charles Clément. Ils s’installèrent aux Éboulements et eurent six enfants. Elle mourut sans jamais revoir George Holmes qui s’était réfugié aux États-Unis à la suite du meurtre pour échapper à la justice. On l’avait fait arrêter et emprisonner mais, au début de 1840, après que les autorités américaines eurent refusé l’extradition demandée par le gouvernement du Bas-Canada, on l’avait relâché. Peu après sa remise en liberté, on perd sa trace.

Le meurtre du seigneur Taché fit beaucoup de bruit à l’époque à cause du prestige des familles concernées par cette affaire. À la fin du xixe siècle, il ressurgit sous la plume du journaliste Georges-Isidore Barthe, qui publia à Sorel en 1896 Drames de la vie réelle, roman canadien. En 1970, Anne Hébert s’inspira de ces événements pour écrire son très beau roman Kamouraska (Paris), qui fut porté à l’écran en 1973 par le cinéaste Claude Jutra*.

Céline Cyr

AC, Saguenay (La Malbaie), État civil, Catholiques, L’Assomption (Les Éboulements), 28 juin 1893.— ANQ-Q, CE1-1, 31 août 1816, 16 juill. 1834, 18 mai 1843 ; CE3-3, 22 juin 1813, 7 févr. 1839 ; P-107.— DOLQ, 1 : 201–202 ; 5 : 476–481.— Sylvio Leblond, « le Drame de Kamouraska d’après les documents de l’époque », Cahiers des Dix, 37 (1972) : 239–273.

Bibliographie générale

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Céline Cyr, « ESTIMAUVILLE, JOSÉPHINE-ÉLÉONORE D’ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/estimauville_josephine_eleonore_d_12F.html.

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Auteur de l'article:    Céline Cyr
Titre de l'article:    ESTIMAUVILLE, JOSÉPHINE-ÉLÉONORE D’
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    18 mars 2024