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FULTON, JOHN, médecin, professeur, auteur et directeur de revue, né le 13 février 1837 près de St Thomas, Haut-Canada ; en janvier 1864, il épousa Isabella Campbell du canton de Yarmouth, Haut-Canada, et ils eurent un fils et trois filles ; décédé le 15 mai 1887 à Toronto.
John Fulton fut élevé à la ferme familiale et commença ses études en bas âge. Ses professeurs l’ont décrit comme étant l’un de leurs élèves les plus sages et les plus doués. Lorsqu’il eut 18 ans, on jugea que sa santé ne lui permettait pas de participer à la vie rude de la ferme ; il devint maître d’école et fit preuve du talent nécessaire pour dispenser l’enseignement d’une façon claire et simple à ses élèves. Après quelques années cependant, il décida de faire carrière en médecine.
Fulton étudia auprès d’un praticien avant d’entrer à la Toronto School of Medicine de John Rolph*, affiliée au Victoria College de Cobourg. Il y obtint un doctorat en médecine en 1863 et, en 1864, l’University of Toronto lui décerna un baccalauréat en cette matière. Fulton travailla quelque temps au Bellevue Hospital de New York avant de partir en voyage pour Londres, Paris et Berlin où il visita des hôpitaux. Il reçut une licence du Royal College of Physicians de Londres et devint membre du Royal College of Surgeons d’Angleterre avant de revenir au Haut-Canada en 1864 et d’exercer la médecine à Fingal. Après avoir passé quelques mois à cet endroit, il fut invité par Rolph, son ancien professeur, à enseigner l’anatomie à l’école de médecine. Fulton conserva ce poste jusqu’en 1871, cumulant en 1869–1870 les fonctions de maître de conférences en physiologie et en botanique. En mars 1871, à la suite de la mort de Rolph et parce que la Toronto School of Medicine avait perdu de l’importance, Fulton donna sa démission et accepta une chaire en physiologie au Trinity Medical College, à Toronto, qu’il conserva jusqu’au début des années 1880 ; il succéda alors au docteur Norman Bethune* à la chaire de chirurgie, qu’il occupa jusqu’à sa mort. Il fut aussi chirurgien au Toronto General Hospital.
C’est dans le domaine des publications médicales professionnelles que Fulton apporta sa contribution la plus importante : en 1868, il publia A manual of physiology, un des premiers textes médicaux écrits au Canada par un Canadien. Il puisa à diverses sources mais le livre a la qualité d’être concis puisqu’il s’adressait tout particulièrement aux étudiants en médecine. D’un point de vue historique, l’œuvre se révèle intéressante, mais il est difficile d’estimer la valeur qu’elle a eue dans la pratique.
L’apport de Fulton en qualité de directeur d’une revue médicale est incontestablement précieux. En 1870, il acheta le Dominion Medical Journal (Toronto), en changea le nom pour celui de Canada Lancet et en garda la direction jusqu’à sa mort. La croissance du tirage de cette revue pendant les dix premières années – de quelques centaines d’exemplaires à plus de 3 000 – témoigne de l’accueil favorable qu’elle reçut. Avant le Lancet, les publications médicales canadiennes étaient en général de pâles imitations des modèles britanniques ou un moyen d’appuyer d’une façon partisane un groupe ou une école de médecine en particulier. La revue de Fulton adopta un ton énergique et juste, du moins selon les normes de l’époque. De plus, bien qu’au début elle reproduisît beaucoup d’articles provenant de sources étrangères, elle commença bientôt à publier des articles originaux écrits par des médecins canadiens, en fait surtout ontariens. Les éditoriaux de Fulton devinrent l’armature qui donnait de la cohésion au reste de la revue et du dynamisme au tout. Le rédacteur en chef lutta contre le charlatanisme et l’ingérence du gouvernement dans la pratique de la médecine et, à certaines occasions, il écrivit sur des sujets, tels que les droits de la femme, d’une manière étonnante d’actualité.
Au début de mai 1887, Fulton attrapa un rhume qui évolua en pneumonie, et des symptômes de fièvre typhoïde firent leur apparition avant sa mort, le 15 mai. Un grand nombre de ses élèves du Toronto General Hospital assistèrent à ses funérailles à l’église presbytérienne Knox dont Fulton était un fidèle et un membre du conseil d’administration ; les docteurs Walter Bayne Geikie, Charles William Covernton et Joseph Workman* tinrent les cordons du poêle.
Bien qu’il prît une part active à ce qui furent des années tourmentées pour l’enseignement de la médecine en Ontario, Fulton semble avoir réussi à éviter d’être mêlé aux affrontements de taille et aux conflits de personnalité violents. Il avait la réputation d’un médecin perspicace, persévérant, minutieux et bienveillant qui donna l’exemple d’un directeur de revue médicale travailleur et éminemment juste.
John Fulton est l’auteur de A manual of physiology (Toronto, 1868), réédité sous le titre de A text book of physiology (Philadelphie et Toronto, 1870).
Evening Telegram (Toronto), 16, 18 mai 1887.— Globe, 29 oct. 1884, 17, 19 mai 1887.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose), I.— H. A. Kelly et W. L. Burrage, American medical biographies (Baltimore, Md., 1920), 417s.— The Ontario medical register [...] (Toronto), 1882.— A history of the University of Trinity College, 1852–1952, T. A. Reed, édit. ([Toronto], 1952).— Wallace, Hist. of Univ. of Toronto.— « The late Dr. Fulton », Canada Lancet (Toronto), 19 (1886–1887) : 313s.
Charles G. Roland, « FULTON, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 3 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/fulton_john_11F.html.
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Auteur de l'article: | Charles G. Roland |
Titre de l'article: | FULTON, JOHN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 3 déc. 2024 |