Charlotte Gallard (morte en 1725) a consacré sa vie au service des malades à l’Hôtel-Dieu de Montréal. Malgré une santé fragile, elle quitte la France en 1681 et s’embarque pour Ville-Marie, où elle deviendra successivement dépositaire des pauvres, maîtresse des novices et supérieure des Hospitalières de Saint-Joseph. Deux incendies ravagent le monastère et l’hôpital, mais le zèle de mère Gallard contribue au succès des travaux de reconstruction. À sa mort, elle laisse une communauté florissante composée entièrement de religieuses canadiennes.

GALLARD (Gallar, Galard), CHARLOTTE, religieuse hospitalière, maîtresse des novices, dépositaire, supérieure des Hospitalières de Saint-Joseph de Montréal, baptisée le 26 septembre 1648 à Angers, France, fille de René Gallard, conseiller du roi au siège de la prévôté d’Angers, et de Claude de Faye, décédée à Montréal le 10 mars 1725.

Jeune novice à l’Hôtel-Dieu de Beaufort-en-Vallée, sœur Gallard tombe gravement malade ; guérie après avoir promis de consacrer sa vie au service des malades dans la communauté des Hospitalières de Saint-Joseph à l’Hôtel-Dieu de Montréal, elle quitte son monastère le 27 mai 1681 et s’embarque pour Ville-Marie, accompagnée de sœur Françoise Maumousseau. Malgré une santé délicate, sœur Gallard remplit des offices importants. Lors du premier incendie de l’Hôtel-Dieu, survenu le 24 février 1695, elle pourvoit, à titre de dépositaire des pauvres, aux nécessités des malades, et son zèle contribue au succès des travaux de reconstruction. Elle devient ensuite maîtresse des novices puis une première fois supérieure, de 1702 à 1708, et une seconde fois en 1711.

Dans une longue lettre, datée du 22 octobre 1713, elle écrit à la supérieure de l’Hôtel-Dieu de La Flèche, en France, des détails fort intéressants sur la vie de l’hôpital, sur les mœurs des membres des Premières Nations et sur son propre état. Elle lui dit que son grand âge, 64 ans, demanderait qu’on la laissât sans emploi. Ce qui fait sa consolation, écrit-elle, c’est de laisser une communauté florissante, composée entièrement de religieuses canadiennes, puisqu’elle y est maintenant la seule Française. Ses vœux de repos ne sont pas exaucés puisqu’elle restera supérieure jusqu’en 1717 et le sera de nouveau de 1720 jusqu’à sa mort.

En 1721, un deuxième incendie ravage l’hôpital et le monastère ; mère Gallard, alors supérieure, dirige d’une main adroite la communauté et fait les démarches nécessaires pour assurer la survie de l’entreprise missionnaire. Avant d’avoir la joie de voir le monastère terminé, elle meurt à l’âge de 77 ans.

Hélène Bernier

AHDM, Annales, 328s. ; Mère Chauvelier, Livre ou Second Recueil de lettres circulaires, 147–156.— Mondoux, L’Hôtel-Dieu de Montréal.

Bibliographie de la version modifiée :
Arch. départementales, Maine-et-Loire (Angers, France), « Reg. paroissiaux et d’état civil », Charlotte Gallar, Angers, Saint-Michel du Tertre, 26 sept. 1648 (baptême).

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Hélène Bernier, « GALLARD (Gallar, Galard), CHARLOTTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 4 déc. 2025, https://www.biographi.ca/fr/bio/gallard_charlotte_2F.html.

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Auteur de l'article:    Hélène Bernier
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    2025
Date de consultation:    4 déc. 2025